Rashford brille à Barcelone, s'effondre en Angleterre
Auteur de 6 buts et 9 passes décisives pour Barcelone, Rashford a tout de même quitté le terrain à la 66e minute contre la Serbie ; Eberechi Eze et Bukayo Saka ont marqué, illustrant deux versions opposées.
La première titularisation de Marcus Rashford avec l'Angleterre depuis son arrivée en Espagne s'est achevée à la 66e minute, juste avant l'entrée en jeu d'Eberechi Eze, auteur d'un superbe but victorieux ; Bukayo Saka a également marqué sur l'aile opposée. Ce dénouement a mis en lumière un paradoxe bien connu : le Rashford barcelonais au sommet de sa forme, le Rashford anglais en pleine déroute.
Rashford à Barcelone : libérer son énergie, raviver son intuition
Rashford a été étincelant à Barcelone, inscrivant six buts et délivrant neuf passes décisives, dont une superbe frappe à St James' Park en Ligue des champions. Il retrouve ainsi le joueur que Louis van Gaal avait révélé en 2016, marquant contre Midtjylland et Arsenal en l'espace de quelques jours.
L'espace de vie joue aussi un rôle de catalyseur. En Espagne, Rashford est simplement « Marcus » – un footballeur qui peut se promener dans les rues de Castelldefels ou de Sitges sans être particulièrement reconnu. Finies les connotations politiques de l'ère Covid, fini les articles de presse et les fresques murales. Juste du football et les décisions prises sur le terrain.
En Angleterre : un nom alourdi par l'histoire et les attentes
Contrairement à Barcelone, en Angleterre, il est « Rashford » – un nom qui porte en lui des attentes, des responsabilités et une histoire : de la confrontation politique avec Boris Johnson à l'image de héros idéalisé. Le match contre la Serbie a offert un scénario familier : quelques instants de jeu fluide – une passe délicate après un long ballon, un petit pont qui déstabilise un défenseur – mais l'action se termine souvent en impasse.
Les propos de Thomas Tuchel en mars concernant le manque d'impact de Rashford sur le jeu restent d'actualité. Sur l'aile opposée, Saka a marqué malgré une forme en demi-teinte, tandis qu'Eze, entré en jeu, a conclu l'action avec sang-froid. C'est ce genre d'efficacité qu'un entraîneur exige : être performant et prendre les bonnes décisions.
Perspective tactique : de l'impact à la destination finale
Il ne s'agit pas de compétences individuelles, mais de l'impact global sur le jeu. Quand Saka et Eze transforment des occasions en buts, le contraste avec le jeu de Rashford – certes beau, mais stérile – est flagrant. Tuchel prône un jeu propre et décisif ; le match contre la Serbie a démontré que c'est là que se situe le véritable enjeu.
Rashford a tout le potentiel pour se réinventer. Ole Gunnar Solskjaer a un jour admis que Rashford avait traversé une période difficile à Old Trafford. Au Camp Nou, il retrouve cette énergie positive. S'il parvient à insuffler cette même énergie à l'équipe nationale et à faire taire le brouhaha des réseaux sociaux – où le moindre geste est scruté à la loupe –, Rashford pourra rétablir l'équilibre entre instinct et efficacité.
Chiffres clés
- Barcelone 2024/25 : 6 buts, 9 passes décisives.
- Match contre la Serbie : sorti du terrain à la 66e minute, Eberechi Eze est entré en jeu et a marqué un superbe but ; Bukayo Saka a également marqué.
- Manchester United : 138 buts en 428 matchs ; a réalisé une saison à 30 buts.
Impact et perspectives d'avenir
Le Rashford du FC Barcelone et celui de l'Angleterre sont deux mondes différents. Pourtant, sous la houlette de Hansi Flick, une opportunité existe s'il conserve l'énergie positive qu'il a développée en Espagne et parvient à rester discret. Libéré du poids historique du nom « Rashford » et « Marcus » ayant la liberté d'être décisif dans les moments clés, il peut redevenir l'attaquant qui fait la différence, non seulement sur le plan émotionnel, mais aussi en termes d'impact sur les résultats.


