Nouveaux responsables, nouvelles politiques
(Baonghean) - L'événement qui a le plus retenu l'attention du monde la semaine dernière a été l'investiture du nouveau président américain Donald Trump. Outre les discussions sur ses premiers pas, le départ de M. Obama de la Maison Blanche a également suscité de nombreux regrets.
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M. Donald Trump signe sa propre décision de nomination au Capitole, à Washington, le 20 janvier 2017. Photo : AFP |
Les États-Unis vont-ils se retirer du TPP ?
Le vendredi 20 janvier, Donald Trump a officiellement été investi comme 45e président des États-Unis. Immédiatement après la cérémonie d'investiture, Trump a pris les premières mesures visant à « effacer » l'héritage de son prédécesseur Barack Obama.
Comme prévu, le premier décret vise la loi sur l'assurance maladie, également connue sous le nom d'Obamacare. L'abrogation de cette loi était une promesse de M. Trump durant sa campagne. Bien qu'il ne puisse abolir immédiatement l'Obamacare, le décret que M. Trump vient de signer exige des agences fédérales qu'elles « allègent » cette loi en attendant l'adoption d'une loi de remplacement.
L'Obamacare est en vigueur depuis 2010 et a également rencontré une forte opposition de la part du Parti républicain en raison de son coût. Il ne reste plus qu'à attendre que le Congrès américain, dont la majorité des sièges sont détenus par le Parti républicain, vote son abolition.
Outre l'Obamacare, le président Donald Trump a également ciblé deux autres sujets quelques heures seulement après son investiture : les droits LGBT et le changement climatique. Un changement majeur a été constaté sur le site web de la Maison-Blanche depuis l'entrée en fonction de M. Trump.
Les sous-catégories sur les droits LGBT et le changement climatique ont été supprimées du site web. Bien que ces deux sujets ne suscitent pas autant d'attention que l'Obamacare dans la politique américaine, ils susciteront certainement un vif intérêt auprès de l'opinion publique et attireront l'attention de la communauté internationale. Donald Trump est susceptible d'annuler le programme « Action Climat » adopté pendant le second mandat d'Obama.
Le 45e président des États-Unis s'est engagé à « supprimer les politiques inutiles, voire néfastes, comme le Plan d'action pour le climat et le Plan d'action pour l'eau ». La Maison-Blanche justifie cette décision par le fait que « la levée de ces sanctions augmenterait les salaires des travailleurs américains de 30 milliards de dollars au cours des sept prochaines années ». Cependant, la Maison-Blanche n'a pas mentionné l'Accord de Paris.
La dernière initiative de Trump a été de publier une vidéo dans laquelle il annonçait le retrait des États-Unis du TPP (Accord de Partenariat Transpacifique). Bien que les États-Unis aient signé cet accord en février 2016 avec 11 pays d'Asie-Pacifique, le TPP doit encore être approuvé par le Congrès pour entrer en vigueur. Cependant, avec la transition du pouvoir d'Obama à Trump, l'avenir du TPP ne semble pas très prometteur.
Le séjour d'Edward Snowden en Russie prolongé
Mercredi 18 janvier, un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a annoncé sur Facebook que le permis de séjour d'Edward Snowden avait été prolongé de deux ans.
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Edward Snowden. Photo : BBC |
Edward Snowden, ancien employé de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA), a provoqué un énorme scandale informatique en 2013 en révélant le système mondial de surveillance des télécommunications et d'Internet des États-Unis. Cette révélation choquante a perturbé les relations entre les États-Unis et leurs alliés, et Edward Snowden est devenu un « criminel » traqué et condamné à 30 ans de prison. Cette même année, il a demandé l'asile en Russie et obtenu un permis de séjour de trois ans. À l'époque, les relations extrêmement tendues entre la Russie et les États-Unis ont jeté de l'huile sur le feu.
L'annonce de la prolongation de la peine de Snowden intervient quelques heures après qu'Obama a gracié une autre lanceuse d'alerte, Chelsea Manning, condamnée à 35 ans de prison et ayant déjà purgé sept ans de sa peine pour avoir divulgué 700 000 documents classifiés à WikiLeaks. Grâce à cette grâce pré-départ d'Obama, Manning sera libérée dans cinq mois. Cette mesure a été saluée par WikiLeaks et Edward Snowden. Cependant, le président nouvellement investi, Donald Trump, ne semble pas disposé à ménager Snowden.
M. Trump a un jour qualifié Snowden de « traître honteux » et poursuivrait probablement Snowden avec plus d'acharnement que M. Obama. De nombreuses organisations non gouvernementales et célébrités ont demandé à M. Obama d'intervenir humanitairement dans le cas de Snowden. Cependant, cette démarche s'est heurtée à de nombreux problèmes juridiques, car Snowden est seulement en état d'arrestation et n'a pas été formellement condamné. Par ailleurs, les grâces présidentielles ne s'appliquent qu'aux personnes condamnées par des tribunaux fédéraux.
Mais que pensera le nouveau président Donald Trump, toujours considéré comme très favorable à la Russie, de la prolongation du mandat d'Edward Snowden par la Russie ? Cela aura-t-il une incidence sur sa politique étrangère ? Il est difficile de prédire les intentions de ce président imprévisible, mais Edward Snowden ne le gênera peut-être pas outre mesure, car il reste encore de nombreux héritages importants de M. Obama que le nouveau président souhaite effacer.
Hai Trieu
(Selon Le Monde)