Le dilemme de l'Amérique dans ses relations avec l'Arabie saoudite

Lan Ha November 20, 2018 15:41

(Baonghean.vn) - L'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi par l'Arabie saoudite met le président américain Donald Trump dans une situation difficile.

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans le bureau ovale de la Maison-Blanche. Photo : AP

M. Trump restera-t-il un proche allié des États-Unis et acceptera-t-il tout ce que Riyad dira au sujet du meurtre ? Ou risquera-t-il de provoquer une rupture et de soutenir la conclusion de la CIA selon laquelle le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, a ordonné l’assassinat de Khashoggi ?

Récemment, sous la pression internationale, le procureur général d'Arabie saoudite a annoncé l'arrestation de 21 suspects et inculpé 11 personnes, affirmant que 5 d'entre elles pourraient être condamnées à la peine de mort.

Dans le même temps, Washington a annoncé des sanctions contre 17 citoyens saoudiens accusés d'être impliqués dans le meurtre du journaliste Khashoggi, dont deux personnes proches du prince héritier Mohammed.

Aucune des deux parties n'a identifié le commanditaire de l'incident. Cependant, selon le Washington Post et le New York Times, la CIA est certaine que le prince héritier Mohammed a ordonné l'attentat. Cela place le président Trump dans une position délicate.

Le chef de la Maison Blanche a forgé une alliance étroite avec Riyad, en raison de leur opposition commune à l'Iran et de leur objectif commun de maintenir la stabilité des prix mondiaux du pétrole. Le gendre du président Trump, Jared Kushner, entretient également des liens étroits avec le prince héritier Mohammed.

C'est pourquoi le président Trump a jusqu'à présent refusé de critiquer directement le prince Mohammed dans ce meurtre choquant, affirmant n'avoir vu aucune preuve. Il a déclaré n'avoir entendu qu'un résumé des conclusions de la CIA dans cette affaire.

Le président Trump a deux options. Il peut approuver l'évaluation des services de renseignement et la volonté du Congrès, ce qui signifie, publiquement et en privé, que les États-Unis ne collaboreront plus avec le prince Mohammed. Ou il peut s'opposer à tout et tenter de préserver les relations de la Maison-Blanche avec le prince héritier.

Michele Dunne est une experte du Moyen-Orient au Carnegie Endowment for International Peace.

Selon cette experte, les deux options présentent un risque potentiellement élevé. Selon Mme Dunne, rompre les liens avec le fils du roi Salmane ben Abdelaziz al Saoud est une mesure extrême, mais ne signifie pas une rupture totale des relations diplomatiques, car l'Arabie saoudite n'est pas le prince héritier Mohammed et vice versa.

Cependant, cette décision pourrait modifier la hiérarchie au sein de la famille royale saoudienne, avec des conséquences imprévisibles sur les relations entre Riyad et Washington.

Vụ Saudi Arabia ám sát nhà báo Jamal Khashoggi đặt Tổng thống Mỹ Donald Trump vào tình thế khó khăn. Ảnh: Getty
L'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi par l'Arabie saoudite met le président américain Donald Trump dans une situation délicate. Photo : Getty

D’un autre côté, si le président Trump ne critique pas le prince héritier Mohammed, le Congrès américain pourrait prendre des mesures qui porteraient atteinte aux relations bilatérales, comme le gel des ventes d’armes au pays du Moyen-Orient.

De son côté, Suzanne Maloney, experte à la Brookings Institution, a déclaré que l'attitude ambivalente actuelle de M. Trump présentait également des risques pour les relations bilatérales, mais que même une accusation publique directe serait inefficace. Selon cette experte, la solution la plus optimale serait d'exprimer clairement, en coulisses, un point de vue selon lequel l'Arabie saoudite est allée trop loin.

Selon l'AFP
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