La Turquie appelle l'OTAN à revoir la nouvelle doctrine nucléaire de la Russie
Le président turc qualifie l'annonce par la Russie d'une nouvelle doctrine nucléaire de mesure de rétorsion.

Selon RIA Novosti, le président turc Tayyip Erdogan a déclaré lors d'une conférence de presse à Rio de Janeiro le 19 novembre que la mise à jour de la doctrine nucléaire de la Russie était une réponse aux actions de l'OTAN.
« Je pense que cette position de la Russie est avant tout une mesure prise en réponse à ce qui lui est défavorable. Cette démarche de la Russie devrait être examinée par les responsables de l'OTAN », a déclaré le président Erdogan.
Le dirigeant turc a souligné que la Russie dispose de suffisamment de forces et de moyens pour se défendre. M. Erdogan a ajouté que les pays de l'Alliance atlantique doivent également réfléchir à leur propre défense.
Le président Erdogan a également souligné que la Russie et l'Ukraine étaient des voisins de la Turquie et qu'Ankara devait donc prêter attention à ses relations avec ces deux pays. Il a exprimé l'espoir qu'un cessez-le-feu et la paix puissent être conclus dans les meilleurs délais.
Selon plusieurs sources, le président turc proposera à l'Ukraine de reporter les négociations d'adhésion à l'OTAN d'au moins dix ans, en guise de « concession » à la Russie. Toujours selon la même source, la proposition de M. Erdogan prévoit la création d'une « zone démilitarisée » dans l'est du Donbass. M. Erdogan proposera le déploiement de « troupes internationales » sur ce territoire, en guise de « garantie supplémentaire » pour Kiev, et assurera l'Ukraine d'un soutien militaire si elle refuse de rejoindre l'OTAN.
Les autorités turques admettent qu’il serait difficile pour l’Ukraine d’accepter un tel accord, mais elles estiment que cette approche pour résoudre le conflit est la plus réaliste.
Le 19 novembre, le président russe Vladimir Poutine a approuvé les Principes fondamentaux de la politique d'État en matière de dissuasion nucléaire. Ce document stipule notamment que la condition préalable à l'utilisation de l'arme nucléaire par Moscou sera le lancement massif d'armes aérospatiales d'attaque contre la Russie, notamment de missiles de croisière et de drones, ainsi que leur franchissement de la frontière russe.
En outre, la Russie se réserve le droit d'utiliser l'arme nucléaire en réponse à l'emploi d'armes de destruction massive contre elle ou ses alliés. Le document précise également qu'un acte d'agression contre Moscou ou ses alliés par un État non doté d'armes nucléaires avec le soutien d'un État doté d'armes nucléaires est considéré comme une attaque conjointe.