Salaires des fonctionnaires : faut-il les « casser » et les reconstruire ?
Le système actuel de paiement des salaires des fonctionnaires et des agents de l’État présente de nombreuses lacunes, ce qui entraîne un gaspillage et une charge budgétaire, et doit être reconstruit rapidement...
À compter du 1er juillet, le salaire de base des fonctionnaires et employés de l'État sera officiellement ajusté à la hausse. Ces dernières années, l'augmentation des salaires a pesé lourdement sur le budget, alors que les dépenses salariales du budget de l'État ne cessent d'augmenter, ne laissant plus une part raisonnable à l'investissement et au développement.
L’histoire des salaires est toujours brûlante car elle touche la vie de millions de familles, de millions de salariés du secteur public ; et c’est aussi un domaine qui a une grande influence sur le développement du système de gestion administrative, la construction des politiques de développement économique et social.
Il existe actuellement une trop grande diversité d'indemnités, qui représentent une part importante du salaire, au détriment de son essence même. Nombreux sont ceux qui perçoivent des indemnités supérieures à leur salaire. Cette situation entraîne un manque de transparence dans le système de rémunération et les revenus des fonctionnaires.
En raison de l'absence de réglementation claire sur les postes de travail, on aboutit à une situation de « nivellement » des salaires et à une situation d'augmentation des salaires pour ceux qui ne le méritent pas ; les augmentations périodiques des salaires entraînent davantage de difficultés pour le budget.
Par exemple, de nombreux jeunes fonctionnaires compétents sont promus à des postes de direction importants. Cependant, en raison de leur faible ancienneté, leurs salaires seront certainement inférieurs à ceux de leurs subordonnés, même s'ils perçoivent des indemnités de fonction.
Le salaire minimum général (salaire de base) appliqué aux cadres, fonctionnaires et employés du secteur public n'est plus adapté. Il est temps de verser des salaires spécifiques à chaque poste. En réalité, certains postes exigent des tâches très complexes, difficiles et importantes, mais le salaire est bas, parfois équivalent à celui d'une personne qui « part au travail avec un parapluie le matin et rentre avec un parapluie le soir ».
Sans parler du mode de calcul des salaires basé sur des coefficients, selon l'échelle du spécialiste principal, du spécialiste senior ou du spécialiste régulier, qui présente également de nombreuses lacunes. En réalité, certains postes ne requièrent pas de diplôme universitaire, mais sont occupés par des spécialistes principaux, voire seniors. Cela engendre un gaspillage considérable et une injustice entre les membres d'une agence ou d'une unité.
Le système actuel de rémunération ne repose pas sur l'efficacité au travail ni sur des augmentations régulières, ce qui conduit à une situation où l'on « joue pour le plaisir, mange pour de vrai », où l'on « vit longtemps pour devenir un vétéran », où l'on travaille longtemps pour gagner un salaire élevé. En l'absence de mesures précises et transparentes pour évaluer l'efficacité au travail, il est impossible de rationaliser le système des agences recevant des salaires sur le budget de l'État. C'est aussi la raison pour laquelle la réforme du système de gestion et l'amélioration de la qualité de son fonctionnement sont plus difficiles, voire stagnantes.
Tout le monde admet que le système de rémunération est toujours conçu pour être égalitaire et uniforme, sans réellement motiver les employés à améliorer leur efficacité et inadapté aux postes, aux titres et aux postes de direction. Avec le système actuel de rémunération, nous sommes coincés dans une situation où nous n'avons pas les moyens de rémunérer correctement les personnes talentueuses et compétentes, tandis que nous versons des salaires « indus » aux plus faibles.
Il est donc nécessaire de reconstruire le mode de calcul des salaires des cadres, des fonctionnaires et des employés publics, même si nous savons que c'est très difficile.