Dr Nguyen Sy Dung : « L'Assemblée nationale examine la loi et y voit des intérêts particuliers, elle la rejette donc »

September 4, 2017 14:40

Il est important qu'un processus d'évaluation soit mis en place pour qu'une politique puisse être expliquée, et non que l'Assemblée nationale « se retrousse les manches » pour faire des lois.

Lors d'une récente séance juridique, le Premier ministre a déclaré que le Parti avait identifié les institutions comme l'un des obstacles au développement. Le gouvernement a également déployé des efforts pour soumettre de nombreux textes juridiques à l'Assemblée nationale pour approbation, mais ceux-ci ne répondent que partiellement aux exigences de développement du pays, et de nombreuses lacunes et insuffisances persistent dans le développement institutionnel et juridique.

En raison de ce goulot d’étranglement, le gouvernement se concentre sur les institutions dans le but de les supprimer progressivement afin que les institutions et les politiques juridiques soient plus proches de la vie.

Les problèmes qui doivent être résolus pour que la loi soit plus concrète sont le contenu de l'interview du journaliste de VOV avec le Dr Nguyen Si Dung, ancien chef adjoint du Bureau de l'Assemblée nationale.

Tiến sĩ Nguyễn Sĩ Dũng trao đổi với phóng viên của VOV
Le Dr Nguyen Si Dung s'entretient avec les journalistes de VOV

PV:Monsieur, l'Assemblée nationale est l'organe législatif, mais au Vietnam, jusqu'à 95 % des documents juridiques sont rédigés par le gouvernement et soumis à l'Assemblée nationale pour approbation. Comment comprendre cela pour bien saisir la nature du problème ?

Dr Nguyen Si Dung :Le pouvoir législatif ne consiste pas à légiférer, mais à autoriser leur promulgation. C'est pourquoi le gouvernement soumet 95 % des documents juridiques. Le gouvernement a d'autant plus besoin de lois. S'il veut réguler les comportements, il doit légiférer, puis les soumettre à l'Assemblée nationale. Celle-ci prend en compte les intérêts des électeurs et du peuple par le biais de ces lois, et examine si celles-ci peuvent créer des conditions favorables au gouvernement et aux ministères, mais aussi aux citoyens. Par conséquent, le pouvoir législatif s'entend ici comme le pouvoir de légiférer, et non comme le pouvoir de légiférer.

PV:Nous continuons à affirmer que le droit s'améliore de jour en jour, que la qualité des documents juridiques s'améliore de jour en jour, mais en réalité, de nombreuses lois sont quasiment impossibles à mettre en œuvre sans documents d'orientation. Jusqu'à présent, nous n'avons pas encore complètement surmonté la situation des « lois en attente de décret ». Comment expliquez-vous cela ?

Dr Nguyen Si Dung :Il existe essentiellement deux types de lois : les lois détaillées et les lois-cadres. Les lois détaillées peuvent directement encadrer les comportements. Les lois qui servent de cadre d'action seront difficiles à mettre en œuvre sans orientations précises. Le problème est de savoir quelle loi choisir. Certains sont favorables à des lois détaillées, qui doivent être appliquées une fois promulguées. D'autres estiment qu'il est nécessaire d'avoir des lois-cadres afin que le gouvernement puisse les modifier proactivement.

Je pense que si tout est clair et fixe, il devrait y avoir des lois détaillées ; mais si le législateur lui-même ne sait pas comment cela se passera et n'a pas d'expérience pratique, alors des lois-cadres sont appropriées.

Non seulement notre pays, mais tous les pays ont deux types de lois similaires. Mais si la fonction publique est efficace, dévouée et à l'écoute des citoyens, davantage de lois-cadres seront promulguées. Cette fonction publique choisira la solution la plus adaptée.

PV:Est-il vrai que donner le pouvoir de rédiger des documents juridiques aux ministères créera les conditions pour que ces agences « introduisent » leur propre pouvoir dans la loi, monsieur ?

Dr Nguyen Si Dung :Ce phénomène est naturel et ne peut être éliminé, quel que soit le ministère ou l'organisme. Il incombe toutefois à l'Assemblée nationale d'évaluer ce problème et de concevoir un processus d'évaluation standardisé. Il s'agit d'une mission essentielle de l'Assemblée nationale.

Si une loi est promulguée et que des ajustements sont apportés sans agence, la situation est très difficile. Par conséquent, lorsque le gouvernement confie l'application d'une loi à un ministère, il n'est pas nécessaire de créer une agence. C'est notre façon de légiférer, comme l'a d'ailleurs précisé le Premier ministre, ce qui est probablement une bonne chose à notre manière. Mais pour être conforme aux normes internationales, nous devons réévaluer cette approche lors de la promulgation de la loi ; cela dépendra du Premier ministre ou du ministre.

Dans d'autres pays, une loi peut être promulguée pour créer une agence, qui est un organisme d'État, une autorité publique compétente. Au-dessus de cette agence se trouve uniquement la loi, et non le ministre, ni même le Premier ministre. Le Premier ministre doit modifier la loi ; mais si le Premier ministre ou le ministre commet une erreur, l'appareil public, l'autorité publique, peut poursuivre le ministre. Si nous adoptons un tel système, le système juridique sera fiable et les problèmes de la vie seront résolus. Si nous plaçons tout sur le Premier ministre comme maintenant, la situation sera très difficile, car personne n'a « trois têtes et six bras ».

PV:Avec le processus législatif actuel, est-il difficile pour l’Assemblée nationale et les députés de supprimer ou de demander des amendements aux lois, Monsieur ?

Dr Nguyen Si Dung :Ce n'est pas difficile du tout si l'Assemblée nationale ne laisse pas les ministères « persuader » ou ne trouve pas de moyens de « connecter ». Si le ministre ne peut s'expliquer devant l'Assemblée nationale, celle-ci ne l'acceptera pas. L'Assemblée nationale est l'organe d'évaluation : si le ministère affirme que cela est bénéfique pour la population, il doit le prouver, et s'il ne peut s'expliquer, il peut même être contraint de démissionner. Ainsi, le processus d'évaluation doit être mis en place de manière à ce qu'une politique soit expliquée, ce qui est très important, et non pas que l'Assemblée nationale se retrousse les manches pour légiférer. Si l'Assemblée nationale, lors de son évaluation, constate un conflit d'intérêts ou un intérêt de groupe, elle la rejettera.

Si nous avons encore des lois partiales dans leurs avantages, c'est en raison de problèmes lors des phases d'évaluation et de rédaction. Ce problème, lors de la phase de rédaction, réside dans le fait que les intérêts de l'industrie, les intérêts locaux et les intérêts collectifs sont considérés comme prioritaires par rapport aux intérêts nationaux et à ceux de la population dans son ensemble. Ce problème, lors de la phase d'évaluation, peut survenir dans deux cas : d'une part, lorsque les capacités et le processus d'évaluation sont insuffisants ; d'autre part, lorsque l'organisme de rédaction tente de les « persuader ».

PV:Un juriste a déclaré que légiférer devrait être comparable à « réparer un pneu ». Comment faut-il comprendre cela, selon vous ?

Dr Nguyen Si Dung :Il faut comprendre cela de manière positive : ne traitez que les parties cassées ou problématiques ; si une seule pièce est cassée, ne détruisez pas tout le pneu. Tout comme une maison avec une fuite dans un coin, retirez une tuile et remplacez-la par une autre ; ne démolissez pas toute la maison. Les démarches législatives impliquant la démolition et la reconstruction de toute la maison seront très coûteuses.

Je soutiens ce point de vue, mais il faut comprendre plus précisément qu'il faut partir du problème, car il existe un problème pour légiférer. Nous ne devons pas croire que les lois sont bonnes et en produire sans cesse. Adoptons des lois pour résoudre les obstacles ou les difficultés rencontrées par les citoyens. Ainsi, l'Assemblée nationale est une institution née pour protéger la liberté du peuple, car elle représente le peuple, est un organe d'évaluation, une institution destinée à limiter la multiplication des lois, et non une agence créée pour légiférer en abondance.

PV:Alors, selon vous, comment et d’où devrions-nous « nous éloigner » pour que nos institutions juridiques et nos politiques soient plus proches de la vie ?

Dr Nguyen Si Dung :Le plus important, à mon avis, est de changer le processus législatif et sa philosophie. Adoptez des lois quand la vie l'exige, et non pour le simple plaisir de la loi. Quand la vie nous pose problème, prouvez que seul le droit peut les résoudre.

Plus important encore, à mon avis, le Comité permanent de l'Assemblée nationale doit fonctionner, car le droit d'interpréter la loi dans notre système lui appartient. La question de savoir si une loi est promulguée ou non relève de son autorité.

PV:Merci monsieur./.

Selon VOV

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