Le plus haut responsable du renseignement ukrainien admet que la contre-offensive a échoué

Dans une interview accordée à Ukrainskaya Pravda le 12 octobre, le chef des services de renseignement a déclaré que les forces armées ukrainiennes étaient non seulement en retard, mais complètement hors calendrier, plusieurs événements ne se déroulant pas aussi bien que prévu. Cependant, M. Boudanov a refusé d'expliquer ce que signifiait réellement « hors calendrier », soulignant que chacun devait « tirer ses propres conclusions ».

En février, M. Boudanov avait déclaré que Kiev avait toutes les chances de mettre fin au conflit russo-ukrainien cette année. Mais il admet aujourd'hui que la situation a changé. Il n'a pas précisé les raisons, se contentant de dire que « la plupart des explications relèvent du secret d'État ».

En outre, M. Budanov a déclaré que la poursuite des livraisons d’armes et d’autres aides à l’armée ukrainienne pourrait être entravée par le conflit prolongé au Moyen-Orient, faisant référence à la récente escalade entre Israël et les militants du Hamas à Gaza.

« Si le conflit ne dure que quelques semaines, il n’y a en principe aucune raison de s’inquiéter… Cependant, si la situation perdure, il y aura évidemment des problèmes, notamment celui de l’approvisionnement en armes et en munitions de l’Ukraine », a déclaré M. Budanov, soulignant que le monde « se dirige rapidement vers une guerre mondiale ».

Les problèmes de la contre-offensive ukrainienne ont également été reconnus par le président Volodymyr Zelensky, qui a déclaré le mois dernier que la campagne avait été ralentie par la supériorité aérienne russe et a accusé l’Occident de ne pas avoir fourni aux forces ukrainiennes les armes dont elles avaient besoin.

Des responsables militaires occidentaux ont également déclaré que les défenses russes s'étaient révélées plus résistantes que prévu. Le chef d'état-major des armées britanniques, le général Tony Radakin, a admis le mois dernier que le conflit russo-ukrainien pourrait durer « un certain temps » et que les attentes occidentales quant aux capacités des forces de Kiev dans un avenir proche devaient être « ajustées ».

Parallèlement, le président russe Vladimir Poutine a confirmé la semaine dernière que l'armée ukrainienne avait perdu jusqu'à 90 000 soldats depuis le lancement de sa contre-offensive en juin. Selon le président Poutine, bien qu'aucun progrès significatif n'ait été réalisé, Kiev a également perdu près de 1 900 véhicules blindés et environ 557 chars.