Le président allemand « décortique » la question de l’immigration

January 21, 2016 13:55

S'exprimant lors du Forum économique de Davos, le président allemand Joachim Gauck a évoqué les défis auxquels l'Europe est confrontée en matière d'immigration.

Tổng thống Đức Joachim Gauck. Ảnh: AFP-TTXVN
Le président allemand Joachim Gauck. Photo : AFP-TTXVN

Le 20 janvier, le journal français « Le Figaro » a publié un article analysant le contenu du discours du président du pays ouvert qui a accueilli plus d'un million de personnes en 2015.

Le président allemand Joachim Gauck a assisté au Forum de Davos en son nom, la chancelière allemande Angela Merkel étant trop occupée par ses affaires intérieures. S'exprimant lors de la séance d'ouverture le 20 janvier, l'ancien pasteur et militant des droits civiques, surnommé le « Président du Cœur » en Allemagne, a appelé à une « limitation » de l'admission des réfugiés en Europe.

Il estime que l’Europe et en particulier l’Allemagne doivent immédiatement contrôler le flux d’immigrants, car il s’agit de la survie du processus de construction européenne.

« Nous voulons certainement protéger beaucoup de gens, mais nous ne pouvons pas accueillir tout le monde », a déclaré franchement Joachim Gauck.

Sa déclaration rappelle ce que le Premier ministre français Michel Rocard avait déclaré en 1989 : « La France ne peut accepter la pauvreté du monde entier, mais la France doit participer à la réduction de cette souffrance. »

Connu comme philanthrope, Joachim Gauck n'est en aucun cas opposé à l'immigration ni aux réfugiés, car selon lui, les immigrants sont source de prospérité. Il a cité l'exemple des États-Unis, où le nombre de lauréats du prix Nobel issus de l'immigration est trois à quatre fois supérieur à celui des personnes nées aux États-Unis.

Concernant les réfugiés, il a rappelé que la Convention de Genève exige l'assistance aux personnes chassées de leur pays et que cette obligation est inscrite dans la Loi fondamentale allemande (Constitution allemande). Par conséquent, l'accueil des réfugiés est une obligation.

Cependant, M. Joachim Gauck s'est également montré réaliste lorsqu'il a déclaré qu'« une morale sociale inapplicable n'est pas une morale sociale ». Après les événements du réveillon du Nouvel An à Cologne et dans plusieurs autres grandes villes, qui ont bouleversé la mentalité des Allemands, il a admis qu'il était nécessaire de regarder la vérité en face et de résoudre le problème de l'intégration.

Il a également évoqué un problème interne à l'Allemagne : « Pendant les 25 ans qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, il n'existait aucune explication claire des réglementations économiques et sociales applicables aux réfugiés d'Allemagne de l'Est vers l'Allemagne de l'Ouest. Plus tard, nous avons constaté que les réfugiés avaient perdu plus d'emplois que les autres pendant la crise des années 1970. Aujourd'hui encore, la vie de leurs enfants et petits-enfants reste précaire. »

Selon M. Joachim Gauck, il est nécessaire de trouver un équilibre entre l'accueil des réfugiés et la garantie de la sécurité et de la défense, ce qui signifie : « Les immigrants qui arrivent en Allemagne doivent se sentir chez eux, mais ne doivent pas faire en sorte que les personnes nées en Allemagne se sentent comme des étrangers dans leur propre pays. »

Người di cư tại nhà ga ở Munich. Ảnh: AFP/TTXVN.
Migrants dans une gare de Munich. Photo : AFP/VNA.

Comment y parvenir ? Il estime que c'est la responsabilité du chancelier, et qu'il faut trouver la réponse dans les règles de l'État de droit. « Pour que l'Allemagne continue d'accueillir des immigrants, il n'existe pas de formule magique ; c'est un processus qui exige de la persévérance », a-t-il déclaré.

M. Joachim Gauck a également souligné : « En 2015, l’Allemagne a accueilli un million de réfugiés, mais elle pourrait encore en accueillir un million de plus. Il est donc nécessaire de mettre en œuvre des stratégies pour limiter l’accueil. Le gouvernement allemand, en collaboration avec les gouvernements des pays de l’Union européenne (UE) et Bruxelles, doit discuter de cette question. Il ne s’agit pas seulement d’une aide financière et économique à l’Europe, mais aussi d’un renforcement des efforts pour la paix en Syrie. »

Pour l'Europe, le défi est immense. Qui dit « limiter le nombre de personnes », dit aussi « protéger les frontières extérieures de l'Europe », faute de quoi nous risquons de rétablir des frontières nationales à l'intérieur de l'Europe.

Selon le président allemand, le rétablissement des frontières nationales obligerait à repenser la question de la liberté de circulation, ce qui constituerait un échec retentissant pour les pays de l'UE. M. Joachim Gauck a admis : « Depuis la création de l'UE, la question des réfugiés n'a jamais été aussi aiguë. Pouvons-nous accepter que la construction européenne s'effondre à cause de la question des réfugiés ? »

Selon News

NOUVELLES CONNEXES

Journal Nghe An en vedette

Dernier

x
Le président allemand « décortique » la question de l’immigration
ALIMENTÉ PARUNCMS- UN PRODUIT DENEKO