Le président sud-coréen : « La balle est dans le camp de la Corée du Nord »

Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol. Photo : CNN

Deux semaines après son entrée en fonction, le président sud-coréen a donné sa première interview aux médias, dans laquelle il a déclaré : « Je pense que la balle est dans le camp du président Kim - il a le choix d'entamer un dialogue avec nous. »

En 2022, la Corée du Nord a effectué 15 essais de missiles, soit plus que durant les deux années précédentes réunies, et le mois dernier, le dirigeant Kim Jong-un s'est engagé à « renforcer et développer » les forces nucléaires du pays au « rythme le plus rapide possible ».

Depuis son nouveau bureau présidentiel dans l'ancien bâtiment du ministère de la Défense à Séoul, M. Yoon a déclaré que la Corée du Sud et ses alliés étaient prêts à toute provocation de la Corée du Nord.

« Se contenter de chercher à échapper temporairement aux provocations ou au conflit de la Corée du Nord n'est pas une solution. Cette approche s'est avérée un échec au cours des cinq dernières années », a déclaré le nouveau dirigeant Yoon Suk-yeol, faisant référence à la stratégie conciliante du précédent gouvernement libéral sud-coréen.

Ancien procureur novice en politique, Yoon a toujours insisté sur une position plus ferme à l'égard de la Corée du Nord et sur son désir de renforcer l'armée sud-coréenne, en contraste frappant avec son prédécesseur Moon Jae-in, qui prônait le dialogue et la réconciliation pacifique.

« Ce qui est le plus souhaité, c'est une prospérité partagée sur la péninsule coréenne. Je ne crois pas que le renforcement des capacités nucléaires de la Corée du Nord soit utile et bénéfique au maintien de la paix internationale », a-t-il ajouté.

Alors que la Corée du Nord a récemment intensifié ses essais de missiles et repris ses activités sur son site d'essais nucléaires souterrain, les dirigeants régionaux étaient sur le qui-vive ce week-end alors que M. Yoon rencontrait le président américain Joe Biden à Séoul.

Lors du premier voyage de M. Biden en Asie depuis son entrée en fonction, des responsables américains ont averti que la Corée du Nord pourrait préparer un essai nucléaire souterrain ou un lancement de missile balistique intercontinental. Mais jusqu'à présent, ces craintes ne se sont pas concrétisées.

Après la rencontre entre les dirigeants américain et sud-coréen, les deux parties ont publié une déclaration commune annonçant qu'elles entameraient des discussions sur la reprise et, éventuellement, l'extension des exercices militaires conjoints, suspendus sous le prédécesseur de Biden. Des observateurs ont indiqué que cette initiative pourrait susciter la colère de la Corée du Nord, mais le 23 mai, M. Yoon a déclaré qu'il s'agissait d'une activité purement défensive et qu'un entraînement militaire régulier était « le devoir fondamental de toutes les armées du monde pour maintenir leur préparation au combat ».

En cas d’attaque, les États-Unis fourniraient un soutien comprenant une défense antimissile et un « parapluie nucléaire » — une promesse de protection d’un État doté de l’arme nucléaire à un allié non nucléaire — mais le dirigeant sud-coréen a également exclu la possibilité de « redéployer des armes nucléaires tactiques sur la péninsule coréenne ».