Le président russe Vladimir Poutine appelle à « construire une symphonie de la civilisation humaine »

Le 27 octobre, lors de la réunion du Club de discussion international de Valdaï, le président russe Vladimir Poutine a souligné l'instabilité et les conflits auxquels le monde est confronté. Selon lui, il n'y a que deux solutions : soit persister dans cette situation, soit trouver ensemble des solutions pour rendre le monde plus stable et plus sûr, « construisant ainsi une symphonie de civilisation humaine ».

Le président russe V. Poutine a réitéré les propositions de Moscou aux partenaires occidentaux pour instaurer la confiance et construire un système de sécurité collective en décembre dernier, mais « elles ont été tout simplement rejetées ».

Il a accusé l'Occident d'avoir pris plusieurs mesures d'escalade ces dernières années, et plus particulièrement ces derniers mois, notamment en provoquant des conflits en Ukraine, des provocations autour de Taïwan, en déstabilisant les marchés mondiaux de l'alimentation et de l'énergie et en détruisant les gazoducs européens partagés. Il a qualifié ces actes d'erreurs systémiques de la part de l'Occident.

Le président russe Vladimir Poutine s'exprime lors d'une réunion du Club de discussion international Valdaï. Photo : kremlin.ru

Le président Poutine a souligné que « l’on récolte ce que l’on sème », la crise est véritablement devenue mondiale, elle affecte tout le monde : « En fait, l’humanité a désormais deux choix : soit continuer à accumuler le fardeau des problèmes qui nous écraseront tous inévitablement, soit essayer ensemble de trouver des solutions, certes imparfaites, mais efficaces, capables de rendre notre monde plus stable et plus sûr. »

Le dirigeant russe estime que tôt ou tard, les nouveaux centres de l’ordre mondial multipolaire et l’Occident devront entamer une conversation sur un pied d’égalité concernant un avenir commun pour nous, et bien sûr, le plus tôt sera le mieux.

Il a rappelé que « l'effondrement de l'Union soviétique a également bouleversé l'équilibre des forces géopolitiques. L'Occident s'est senti victorieux et a proclamé un ordre mondial unipolaire, où seuls sa volonté, sa culture et ses intérêts avaient le droit d'exister. Aujourd'hui, la période historique de domination occidentale sur les affaires mondiales touche à sa fin, le monde unipolaire étant révolu. La plupart des peuples du monde refusent tout compromis avec eux. C'est la principale contradiction de cette nouvelle ère. Résoudre cette contradiction de manière constructive est aujourd'hui la principale tâche historique. »

Le président Poutine a déclaré que nous nous trouvons à un tournant historique, à l'aube de ce qui sera peut-être la décennie la plus dangereuse, la plus imprévisible et en même temps la plus cruciale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Changer de cap est un processus douloureux, mais naturel et inévitable. L'ordre mondial futur se dessine sous nos yeux.

« Dans cet ordre mondial, nous devons écouter tout le monde, prendre en compte tous les points de vue, tous les peuples, toutes les sociétés, toutes les cultures, tous les systèmes de visions du monde, d’idées et de croyances religieuses, n’imposer aucune vérité à personne, et seulement sur cette base comprendre notre responsabilité face au destin – le destin des peuples, de la planète, pour construire une symphonie de la civilisation humaine », a déclaré le chef de la Russie.

Le président Poutine a souligné que dans le contexte actuel de conflit acharné, la Russie est une civilisation indépendante qui ne s'est jamais considérée comme une ennemie de l'Occident et ne se considère pas comme telle. La Russie ne défie pas les élites occidentales, mais défend simplement son droit à exister et à se développer librement. Dans le même temps, elle ne deviendra pas une nouvelle puissance hégémonique.

La réunion du Club de discussion international Valdaï s'est tenue du 24 au 27 octobre à Moscou. Son thème était « Le monde après l'hégémonie : justice et sécurité pour tous ». Le président Poutine rencontre traditionnellement les participants du Club Valdaï depuis sa création en 2004. Cette année, Valdaï a réuni plus de 100 experts, responsables politiques, diplomates et économistes de plus de 40 pays. De plus, en raison de l'évolution de la situation géopolitique et du renouvellement du système de partenariat russe, la participation a été accrue en provenance du Moyen-Orient, d'Asie, d'Amérique latine, d'Afrique et de la Communauté des États indépendants.