Le président serbe confirme que la Russie l'a mis en garde contre un risque de coup d'État

La Russie a informé la Serbie d'une possible tentative de coup d'État, a déclaré le président Aleksandar Vucic aux journalistes le 9 août. Cette déclaration est intervenue la veille d'une manifestation prévue dans la capitale. Selon Vucic, le Service serbe de renseignement de sécurité (BIA) a déjà réagi à cette information.

« Nous avons reçu des informations officielles de la Fédération de Russie, qui sont transmises et retransmises par les canaux officiels », a déclaré le président, ajoutant que les autorités « s'occupent de cette question » et qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter.

M. Vucic n'a pas précisé d'où pourrait provenir la menace ni qui pourrait être derrière la tentative de coup d'État présumée. Il a affirmé que ceux qui « rêvent » d'accomplir quoi que ce soit de cette manière doivent savoir qu'ils « échoueront ».

« La Serbie avance et ils ne peuvent pas et ne veulent pas l’arrêter », a-t-il ajouté.

Plusieurs médias serbes avaient auparavant rapporté que les agences de sécurité russes auraient averti M. Vucic que des émeutes à grande échelle se préparaient en Serbie dans le but ultime de renverser les dirigeants du pays.

Le quotidien serbe Vecernje Novosti a annoncé tôt le 9 août avoir obtenu un « manuel de la révolution de couleur » qui aurait été distribué aux participants aux manifestations écologiques prévues le 10 août. Le média a déclaré que le contenu du « manuel » décrivait des méthodes rappelant les « révolutions de couleur » dans d'autres pays, ajoutant que les manifestations dans le pays étaient probablement coordonnées par un « centre de pouvoir » étranger, mais n'a accusé personne en particulier.

Cette nouvelle survient alors que la Serbie se prépare à d'éventuelles manifestations écologiques ce week-end concernant un important projet d'exploitation minière de lithium. Le gouvernement considère ce projet de 2,4 milliards de dollars comme un formidable atout pour l'économie serbe, tandis que ses opposants affirment qu'il « libérera l'Union européenne de sa dépendance à la Chine » pour le lithium, au détriment de la santé des Serbes.