La Chine crée un centre pour éliminer les extrémistes
Le Xinjiang modifie sa loi pour permettre aux autorités d’éduquer et de réformer les personnes touchées par l’extrémisme dans des centres de formation professionnelle.
Patrouille de police chinoise devant la mosquée Id Kah à Kashgar, Xinjiang en mars 2017. Photo :Reuters. |
La loi révisée adoptée le 9 octobre appelle les gouvernements locaux à lutter contre le terrorisme en créant des « centres de formation professionnelle » pour « éduquer et changer les personnes touchées par l’extrémisme ».
Les centres enseignent le mandarin, les concepts juridiques, la formation professionnelle et l'éducation à la réflexion, selon un communiqué publié sur le site Internet du gouvernement de la région du Xinjiang, dans l'ouest de la Chine, où plus de la moitié de la population est composée de Ouïghours musulmans.
Le 10 août, le Comité des Nations Unies pour l'élimination de la discrimination raciale a accusé Pékin de détenir environ un million de Ouïghours dans la province du Xinjiang. Le 31 août, il a mis en garde contre les camps de « rééducation politique » mis en place par la Chine pour les musulmans ouïghours et a appelé à leur libération immédiate.
Les autorités chinoises nient l'existence de centres de rééducation, affirmant que certains citoyens sont envoyés dans des centres de formation professionnelle pour des délits mineurs.
Pékin a déclaré que le Xinjiang était confronté à une grave menace de la part des militants islamistes et des séparatistes, qui ont alimenté les tensions entre la minorité musulmane ouïghoure et la majorité chinoise Han.
Cependant, l'ONU a déclaré que la Chine avait une « définition excessivement large du terrorisme et une vision ambiguë de l'extrémisme, ainsi qu'une définition floue du séparatisme dans le droit chinois ». Cela pourrait servir de prétexte pour cibler les minorités ethniques et religieuses, même si elles ne font qu'exercer pacifiquement leurs droits.