Quel avenir pour la Syrie sous le « modelage » Russie-Turquie-Iran ?

November 24, 2017 09:02

Les dirigeants de la Russie, de la Turquie et de l'Iran ont annoncé qu'ils avaient accepté de parrainer une conférence visant à parvenir à une solution pacifique à la guerre en Syrie.

Les déclarations des trois présidents de la Russie, de la Turquie et de l'Iran après leur rencontre à Sotchi (Russie) le 22 novembre ont montré le rôle de plus en plus influent de la Russie dans la détermination de la fin de la guerre civile qui s'atténue après près de 7 ans d'éclatement.

Tổng thống 3 nước Iran, Nga và Thổ Nhĩ Kỳ trong cuộc gặp tại Sochi. (Ảnh: Sputnik)
Les présidents iranien, russe et turc lors d'une réunion à Sotchi. Photo : Sputnik

La proposition des trois pays d’organiser une conférence, prévue à Sotchi, intervient quelques jours seulement avant une nouvelle série de négociations de paix à Genève, convoquée par l’envoyé spécial de l’ONU Staffan de Mistura, un autre signe que les efforts inlassables, mais infructueux, de M. Mistura au fil des ans sont éclipsés par la démarche de la Russie.

L'annonce de Sotchi intervient quelques jours seulement après la rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue syrien Bachar el-Assad, signe de l'accord de ce dernier sur l'initiative. Poutine s'est également entretenu par téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants du Moyen-Orient, témoignant des efforts de coordination déployés par la Russie et soulignant le rôle de Moscou dans la recherche d'une solution à la crise syrienne.

Avec sa déclaration à Sotchi, M. Poutine semble avoir présenté la Russie comme un intermédiaire diplomatique flexible dans le conflit en Syrie, répondant aux accusations de l'opposition syrienne selon lesquelles Moscou soutient militairement le gouvernement de Damas.

Le rôle de premier plan de la Russie

La guerre civile en Syrie a forcé la moitié de la population du pays à fuir ses foyers et a créé une crise humanitaire persistante avec des millions de réfugiés fuyant vers les pays voisins.

Après deux ans d'intervention militaire, la Russie, principal allié de M. Assad, a aidé le gouvernement syrien à renverser la situation en faveur de Damas. Les forces fidèles au président Assad ont repris une grande partie du territoire aux rebelles islamistes et à ceux qui ont tenté de le renverser, notamment des groupes soutenus par les États-Unis et leurs alliés.

« Le peuple syrien décidera de son propre avenir », a déclaré Poutine. « De toute évidence, le processus de réforme ne sera pas facile et nécessitera des compromis et des concessions de la part de toutes les parties, y compris du gouvernement syrien. »

Dans une déclaration commune, les dirigeants russe, turc et iranien ont appelé les représentants de l'opposition syrienne à « s'engager en faveur de la souveraineté, de l'indépendance, de l'unité, de l'intégrité territoriale et de l'indivisibilité de la Syrie » afin de participer à la conférence de paix de Sotchi. Cependant, on ignore encore quels partis anti-Assad y seront invités.

Le président Poutine, ainsi que son homologue iranien Hassan Rohani et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, ont affirmé que l'objectif le plus important de la conférence était d'élaborer un cadre pour la « future structure » de l'État syrien.

L'opposition syrienne « inconnue »

Parallèlement à la rencontre des dirigeants de la Russie, de l'Iran et de la Turquie à Sotchi, s'est tenue une réunion de l'opposition syrienne en Arabie saoudite, qui tente également d'unifier les positions de ces groupes avant le round de dialogue de paix à Genève le 28 novembre.

Pour de nombreux membres de l'opposition syrienne, la paix dans ce pays du Moyen-Orient ne pourra être une réalité tant que M. Assad ne sera pas puni pour ses violations des droits humains, notamment pour ce que les enquêteurs de l'ONU ont conclu à l'utilisation d'armes chimiques par l'armée syrienne. La réunion du 22 novembre à Riyad a également révélé que l'opposition syrienne restait divisée sur l'avenir de M. Assad.

Selon l'agence de presse saoudienne Al Arabiya, le Haut Comité des négociations (HCN), représentant l'opposition syrienne aux pourparlers de Genève, est en difficulté, dix personnes ayant démissionné, dont le chef du groupe, Riyad Hijab. Al Arabiya a déclaré que M. Hijab restait inflexible quant à son intransigeance quant au rôle de M. Assad dans l'avenir de la Syrie après la guerre.

Parmi les groupes antigouvernementaux en Syrie figurent les forces kurdes soutenues par les États-Unis. Cependant, la Turquie, alliée des États-Unis, refuse de les inclure dans un quelconque règlement politique en Syrie. Le président turc Tayyip Erdogan les considère comme alliés des rebelles kurdes, ses ennemis intérieurs, qu'il qualifie de terroristes.

« Éliminer les éléments terroristes de ce processus est une priorité pour la Turquie », a souligné Erdogan.

Du côté de l'ONU, les responsables ont perçu la déclaration de Sotchi comme une avancée constructive et ne pensaient pas que cette démarche entraverait les efforts de l'envoyé spécial Mistura. Le porte-parole de l'ONU, Farhan Haq, a affirmé : « Nous restons concentrés sur les réunions de Genève du 28 novembre et nous espérons que tous les autres processus en cours contribueront au succès de ce cycle de dialogue. »

Selon VOV

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