L'équipe d'Angleterre idéale, Tuchel a du mal à choisir qui aligner aux côtés de Kane.
En tête du groupe K avec 24 points, 22 buts et aucune encaissée, l'équipe d'Angleterre de Thomas Tuchel est confrontée au problème du choix d'un latéral, d'un numéro 10 et d'un ailier gauche pour épauler Harry Kane.
L'Angleterre a conclu sa campagne de qualification pour la Coupe du Monde 2026 de manière parfaite, terminant première du groupe K avec 24 points, 22 buts marqués et aucun encaissé, après une victoire aisée contre l'Albanie. Ce succès ne dissipe toutefois pas la grande question qui taraude Thomas Tuchel : quel sera le joueur idéal pour lancer Harry Kane lors du prochain tournoi ?

Les deux ailes déterminent le tempo : arrière droit et arrière gauche
Sur le flanc droit, la situation oppose puissance et créativité. Reece James affiche un taux de réussite de 52 % en duels, soit trois fois plus que Trent Alexander-Arnold. Ce chiffre lui offre la possibilité de mieux contrôler les situations de un contre un face à des adversaires exerçant un pressing haut.
En revanche, Trent Alexander-Arnold, bien que n'étant pas dans l'effectif actuel, est en tête en termes de création d'occasions : 11 occasions et un xA de 1,34. Si Tuchel privilégie le jeu ouvert et les centres précoces, il s'agit d'une signature tactique différente que Kyle Walker, malgré sa grande expérience mais son manque de potentiel créatif, aura du mal à reproduire.
À gauche, le sélectionneur de 52 ans se trouve face à un dilemme : l'expérience, la forme physique et le potentiel. Luke Shaw apporte la sécurité de l'expérience acquise dans les grands tournois ; Nico O'Reilly, de Manchester City, est un joueur exceptionnel, tant défensivement que physiquement ; et Myles Lewis-Skelly a fait ses débuts, mais la perte de sa place de titulaire à Arsenal pourrait compromettre ses chances. Le choix qui sera fait ici déterminera la stratégie de l'Angleterre sur le flanc gauche : privilégier le pressing ou l'accélération du jeu offensif.
Numéro 10 : Jude Bellingham ouvre la voie, les autres suivent.
Derrière Kane, Jude Bellingham est la référence en matière d'efficacité. Avec un temps de jeu supérieur, il domine presque tous les indicateurs offensifs clés : 18 occasions créées, 13 passes décisives et un xA de 2,48. Ces chiffres dressent le portrait d'un numéro 10 capable de couvrir son axe et de créer et amplifier les espaces pour ses coéquipiers.
Morgan Rogers a impressionné par son nombre d'occasions créées par match, apportant un dynamisme précieux lorsque l'équipe a besoin de changer de rythme. Phil Foden, après ses performances remarquables en Ligue des Champions, représente un renfort de qualité si Tuchel souhaite renforcer la liaison entre le milieu et la défense. Cole Palmer, malgré sa blessure, demeure un atout créatif potentiel à son retour.
Ailier gauche au service de Kane : but ou passe décisive ?
Bukayo Saka devrait très probablement évoluer à droite, déplaçant ainsi le principal problème sur le flanc gauche : Anthony Gordon, Marcus Rashford ou Eberechi Eze ? Selon le contexte du match, Tuchel pourra privilégier le finisseur ou le joueur capable de débloquer le jeu.
Parmi les options offensives, une star d'Arsenal se distingue par son efficacité devant le but : 3 buts en 288 minutes, xG 2,14. À l'inverse, Marcus Rashford domine la création d'occasions avec 11 situations, idéales pour étirer la défense et servir Kane en guise de destination finale.

Points saillants de la campagne et de la compétition
| Catégorie | Indice |
|---|---|
| Résultats des qualifications | 24 points, 22 buts, aucune encaissée |
| Reece James (duel) | 52 % (3 fois plus élevé que Trent Alexander-Arnold) |
| Trent Alexander-Arnold (créatif) | 11 chances, xA 1,34 |
| Jude Bellingham (n° 10) | 18 occasions, 13 passes ouvertes, xA 2,48 |
| star d'Arsenal (efficacité offensive) | 3 buts/288 minutes, xG 2,14 |
| Marcus Rashford (a créé une occasion) | 11 chances |
La décision de Tuchel : un équilibre entre risque et récompense
Derrière une campagne de qualification idyllique se cachent des choix déterminants pour l'identité de l'équipe. Sur les ailes, Tuchel doit trouver le juste équilibre entre la gestion des risques (marquage, tacles) et la créativité (passes en profondeur). Au milieu, Bellingham est le numéro 10 incontesté, mais le dispositif qui l'entoure – un joueur rapide comme Gordon, un meneur de jeu comme Rashford ou un meneur explosif et polyvalent comme Eze – définira le profil offensif de l'Angleterre.
Tuchel a eu un « agréable mal de tête ». Mais pour aller loin en Coupe du Monde, son choix final dépendra probablement de ses priorités : un attaquant tranchant aux côtés de Kane, ou un créateur d’occasions régulier. Après la victoire en Albanie, le plus dur reste à faire.


