L'équipe vietnamienne aura besoin d'un mental d'acier pour le match retour de la finale.
Dans l'histoire de la Coupe AFF, devenue Coupe de l'ASEAN, on se souvient de l'exploit de la Thaïlande : après une défaite 1-2 face à l'Indonésie lors du match aller de la finale (en 2016), elle avait renversé la situation à domicile en s'imposant 2-0 et en remportant le titre. Ce scénario se reproduira-t-il alors que les Éléphants de guerre viennent de s'incliner 1-2 face au Vietnam et espèrent voir l'histoire se répéter à domicile le soir du 5 janvier 2025 ?
En réalité, l'histoire est toujours… l'histoire, avec des données très précises et authentiques. Si les Thaïlandais ont déjà su transformer la défaite en victoire, ils ont échoué à trois reprises en finale, sur quatre participations à un tournoi régional, alors qu'ils étaient menés au match aller. Lors de la Coupe AFF 2007, la Thaïlande s'est inclinée face à Singapour après une défaite au match aller et un match nul au match retour ; lors de la Coupe AFF 2008, elle a perdu 1-2 à domicile contre le Vietnam et n'a obtenu qu'un match nul 1-1 à l'extérieur ; et lors de la Coupe AFF 2012, elle a perdu 1-3 à Singapour à l'extérieur et ne s'est imposée que 1-0 au match retour. L'histoire s'est donc répétée entre la Thaïlande et Singapour, comme mentionné précédemment. Dès lors, le scénario de 2008 entre le Vietnam et la Thaïlande pourrait-il se répéter en 2024 ? Si le Vietnam menait 2-1 à l'aller et que, lors du match retour, il entrerait dans l'histoire ?

Mais après tout, tout ceci n'est qu'indicatif. Le déroulement réel du match sera bien plus mouvementé et surprenant que toutes les données, tous les calculs et l'opinion publique disponibles. De toute évidence, les Thaïlandais étaient désavantagés lors du match aller de la finale, jouant à l'extérieur et bénéficiant de moins de temps de repos et d'entraînement entre les deux rencontres que le Vietnam. Cependant, l'entraîneur Ishi avait une stratégie à long terme lorsqu'il a fait entrer les frères Suphachok et Suphanat en seconde période du match aller, permettant ainsi aux milieux de terrain Peeradon et Weerathep de se reposer pleinement en vue du match retour. Après la défaite du match aller, les Thaïlandais mènent une campagne de motivation pour se donner un avantage décisif lors de cette rencontre. Ils utilisent notamment des arguments tels que « un marquage serré de Xuan Son fera perdre le Vietnam » ou encore « la qualité des joueurs thaïlandais est bien supérieure à celle des joueurs vietnamiens ».
Le duel sur le plan technique se déroule avec un intensité et un intérêt remarquables. M. Kim Sang-sik n'a fait entrer Duy Manh et Tien Linh qu'en fin de seconde période et les alignera vraisemblablement d'entrée de jeu lors du match retour de la finale. Les piliers de l'équipe, tels que Tuan Hai et Van Khang, sont en pleine forme et prêts à affronter les Thaïlandais dans une rencontre historique.

Malgré leurs encouragements, les Thaïlandais doivent admettre que le talent et la puissance apportés par Xuan Son à l'équipe vietnamienne sont indéniables, comme en témoignent ses deux buts et ses nombreuses frappes dangereuses. De toute évidence, la présence de Chalermsak à ses côtés ne suffit pas, car le risque d'encaisser un but est constant. Même avec le duo Pansa-Chalermsak collé à lui, Xuan Son a réussi à s'élever dans les airs pour ouvrir le score de la tête. À certains moments, la défense thaïlandaise a dû déployer trois joueurs pour tenter de contenir Xuan Son, laissant ainsi une grande liberté de mouvement aux autres joueurs vietnamiens. C'est là le point faible de la Thaïlande face à un Vietnam où Xuan Son, au sommet de sa forme et favori pour le Soulier d'Or, est en pleine possession de ses moyens, épaulé par le talent de Quang Hai et Hoang Duc, qui évoluent à leur meilleur niveau.
Jouer à l'extérieur, du Laos aux Philippines, de Singapour à la Thaïlande, représente toujours un défi de taille pour l'équipe vietnamienne, un défi plus ou moins important. Cette finale retour, bien sûr, est particulièrement difficile.Entraîneur Kim Sang-sik devra « miser » sa carrière, c'est-à-dire dépenser tout son capital militaire pour assurer la victoire finale.Équipe du Vietnam.

Sur le plan psychologique, l'entraîneur coréen a demandé à ses élèves d'« oublier » la récente victoire 2-1 et d'aborder le nouveau match comme si les deux équipes étaient à égalité 0-0 dès le départ. Autrement dit, ils devaient renforcer leur combativité, ne surtout pas se reposer sur leurs lauriers, mais se battre avec une volonté de fer et un mental d'acier.
Sur le plan tactique, une formation défensive axée sur la contre-attaque sera déployée face à un adversaire fatigué. Xuan Son jouera avec plus d'agressivité, conformément aux consignes de son entraîneur, afin d'attirer les défenseurs adverses et de porter un coup décisif. Les joueurs qui entourent cet attaquant devront constamment alterner entre défense compacte et contre-attaque rapide, assurant une excellente cohésion, le maintien des distances et neutralisant toutes les actions adverses. Plus que jamais, l'entraîneur doit avoir une vision claire du match pour gérer les ressources humaines, effectuer des rotations judicieuses et optimiser l'efficacité de ses décisions avant et pendant chaque phase de jeu.
Avec un peu de chance, l'équipe vietnamienne surmontera une fois de plus la « haute montagne » de Thaïlande grâce à sa détermination à combattre et à gagner, à l'unité de chaque individu et du collectif, à la sublimation ultime de l'effet Xuan Son et à la chance née des efforts et de la persévérance des « Guerriers de l'Étoile d'Or ».


