L'Ukraine refuse de négocier avec la Russie sur l'achat de deux réacteurs nucléaires

La compagnie énergétique publique ukrainienne Energoatom a annoncé qu'elle n'avait aucun projet de signer des documents avec la Russie concernant l'achat éventuel de deux réacteurs nucléaires de fabrication russe à la Bulgarie.

Plus tôt, lors d'une récente visite en Bulgarie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a discuté avec le Premier ministre bulgare Nikolaï Denkov de la vente de deux réacteurs nucléaires de la centrale nucléaire inachevée de Belene en construction par la Russie à Kiev.

Les réacteurs avaient été achetés à la Russie il y a cinq ans, mais le gouvernement bulgare n'en avait plus les moyens. Le parlement bulgare a donc donné son feu vert au gouvernement pour entamer des négociations avec l'Ukraine. Cependant, les deux partis pro-russes de Sofia, les Socialistes et Renaissance, ont voté contre la vente des réacteurs à Kiev.

Dans le même temps, selon Euractiv, un représentant de la Commission européenne a confirmé que l'achat de réacteurs d'une valeur de 600 millions d'euros pourrait être réalisé aux frais de l'Union européenne.

L'expert ukrainien Nikolaï Chteinberg, ingénieur en chef de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986-1987, a déclaré à la publication Ukrinform que la vente d'installations et d'équipements nucléaires à un autre pays est soumise à des contrôles d'exportation spécifiques. Par conséquent, une licence du fabricant est requise. Conformément au droit international, un accord tripartite entre la Russie, la Bulgarie et l'Ukraine est requis.

Contrairement à ces déclarations, la société ukrainienne Energoatom a confirmé que le pays ne mène aucune négociation et n'a pas l'intention de signer de documents avec la Russie.

Selon Energoatom, en cas de succès des négociations à Sofia, une entreprise américaine participera à l'installation des réacteurs. Parallèlement, l'Ukraine ne dépendra pas de la Russie pour la maintenance des équipements de ses réacteurs nucléaires.

La centrale nucléaire de Belene suscite la controverse depuis le lancement du projet au milieu des années 1980. La construction a été interrompue puis reprise à plusieurs reprises. Certains gouvernements occidentaux s'y sont opposés, estimant que la centrale dépendrait du combustible russe.