Le pacte ukrainien et la menace de destitution du président Trump
(Baonghean) - Trump est actuellement accusé de comportement illégal après avoir utilisé 400 millions de dollars d'aide militaire pour faire pression sur l'Ukraine afin qu'elle enquête sur son rival politique dans la course à la Maison Blanche de 2020, Joe Biden.
45 ans après le Watergate, 20 ans après le scandale Bill Clinton, le mécanisme de l'impeachment est à nouveau « relancé » à Washington.
Outre les profondes divisions inhérentes, les efforts du Parti démocrate pour « évincer » le président américain Donald Trump semblent avoir le potentiel d’« empoisonner » la vie politique du pays dans une plus grande mesure que les précédentes destitutions de l’histoire de ce pays.
La situation a changé en un clin d’œil.
Lundi, Washington s'est mis dans le bain, attendant avec impatience les nouvelles dramatiques de la semaine qui se sont déroulées autour de son président lors de la 74e session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Mais en un clin d’œil, tout a changé rapidement pour M. Trump, la majorité démocrate à la Chambre des représentants et les républicains au Sénat.
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Le président américain répond aux questions de la presse le 26 septembre. Photo : AP |
Dans les semaines à venir, l'histoire des conversations de Trump avec son homologue ukrainien, et la question de savoir s'il a enfreint la loi et violé les principes les plus fondamentaux de la constitution, seront décortiquées et même déformées dans une « matrice » politique.
Mais quoi qu’il en soit, après une semaine de fuites, de confrontations entre Trump et la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, de révélations choquantes et de paris de personnalités clés du pouvoir, la vérité commence à émerger.
Trump est actuellement accusé d'un comportement illégal après avoir utilisé 400 millions de dollars d'aide militaire pour faire pression sur l'Ukraine afin qu'elle enquête sur son rival politique dans la course à la Maison Blanche de 2020, Joe Biden.
Il semble que M. Trump pense pouvoir prouver son innocence en rendant public le contenu de son appel téléphonique avec le président ukrainien Zelensky le 25 septembre.
Mais il s'avère que sa décision a aggravé la situation. Bien que les Républicains insistent sur l'absence de « quid pro quo », selon CNN, le document montre que Trump a demandé de l'« aide » à Zelensky.
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Les dirigeants américain et ukrainien se sont rencontrés en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Photo : AFP |
Rappelons qu'en 2016, M. Trump a été accusé d'avoir sciemment profité du projet russe d'ingérence dans les élections américaines. Selon les accusations les plus récentes, il s'est lui-même accusé d'« ingérence électorale » en 2020.
Les choses ont pris une tournure beaucoup plus sombre avec la publication, le 26 septembre, de ces allégations, que la Maison Blanche a cherché à étouffer dans le but de contenir ce qui pourrait être la crise la plus grave de la présidence de M. Trump.
Le lanceur d’alerte – dont l’identité reste inconnue – a accusé le président Trump d’« utiliser le pouvoir de sa fonction pour solliciter une ingérence étrangère dans l’élection américaine de 2020 ».
Le lanceur d'alerte a également accusé la Maison-Blanche de tenter de dissimuler des preuves du comportement de Trump. Le rapport affirme que des responsables ont été priés de récupérer la transcription de la conversation Trump-Zelensky dans un système informatique classé secret défense, réservé aux informations les plus sensibles en matière de sécurité nationale.
Feuille de route vers la destitution
Les démocrates pensent désormais disposer d’une « feuille de route » pour la destitution, annoncée par Pelosi le 25 septembre, après des mois de tentatives pour contenir la vague libérale.
Son hésitation pourrait désormais renforcer les démocrates, qui peuvent désormais affirmer que ce sont les nouvelles preuves d’actes répréhensibles, et non les faits controversés présentés par le procureur spécial Mueller, qui les ont forcés à agir.
Jeudi, Pelosi a chargé Adam Schiff, membre de la commission du renseignement, de diriger l'enquête de destitution. La première mesure de Schiff a été de publier la plainte du lanceur d'alerte avant une audition avec le directeur par intérim du renseignement national, Joseph Maguire, accusé par les démocrates d'avoir empêché la plainte de parvenir au Congrès.
Selon lui, cet important document fournira une « feuille de route » pour motiver le comité à mener des entretiens avec des témoins et à demander des documents liés à l’affaire.
De son côté, après le choc initial provoqué par la tournure soudaine des événements, la Maison Blanche est désormais sur la défensive.
« Je veux savoir qui c'était, qui a donné l'information au lanceur d'alerte ? Parce que c'est comme de l'espionnage. »
« Nous avons vu de nombreux démocrates gaspiller les deux dernières années et demie sur des accusations sans fondement et ils ont continué à essayer de renverser la volonté du peuple américain lors de la récente élection présidentielle. »
Alors, comment a réagi l'homme également cité dans cet incident – le vice-président du président Obama, M. Biden ? Bien sûr, ce politicien chevronné a tenu des propos visant le thème central de sa campagne, à savoir que M. Trump n'est pas digne du Bureau ovale.
Mais en toute honnêteté, les affirmations de Trump selon lesquelles Biden et son fils Hunter étaient corrompus en Ukraine et en Chine – bien qu’actuellement sans preuve – suffisent à menacer l’avenir politique de l’ancien vice-président américain.
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Une foule en soutien à la procédure de destitution de Trump à Washington, États-Unis, le 26 septembre. Photo : AP |
En réponse à la déclaration de Biden lors d'une collecte de fonds de campagne en Californie selon laquelle Trump « aime demander de l'aide étrangère pour gagner l'élection », de nombreuses personnes ont parlé du « côté Trump ».
Par exemple, le membre du Congrès du Texas Mike Conaway a soutenu que Trump avait parfaitement le droit de demander à un homologue étranger d'enquêter sur la corruption, empruntant l'explication de la Maison Blanche à propos de l'appel téléphonique avec Zelensky : « Il est tout à fait approprié pour un président de demander à un autre président d'aider à l'application de la loi dans un cas de suspicion d'acte répréhensible. »
Ainsi, après une semaine pleine de rebondissements, l'Amérique se retrouve face à la réalité : le nouveau cauchemar de la destitution de son commandant en chef semble ne faire que commencer. Et son évolution, bien que difficile à prévoir, aura un impact profond sur la vie politique, ainsi que sur les prochaines élections importantes au pays des étoiles et des rayures.