5 messages des électeurs américains lors de l'élection présidentielle de 2020

LeÉlection présidentielle de 2020L'élection avait toujours été promise à un caractère « historique », et personne n'en doutait lorsque plus de 66 % des électeurs inscrits se sont rendus aux urnes. Selon le Washington Post, il s'agissait du taux le plus élevé depuis 1900.

Les élections de cette année ont également montré un changement dans le sentiment des électeurs dans une direction beaucoup plus surprenante que les prédictions traditionnelles.

Le soutien à Donald Trump augmente, il ne faiblit pas.

Le but deParti démocrateL'objectif des élections de cette année était de rejeter totalement le président Trump et son style politique. Cependant, cela ne s'est pas déroulé comme prévu.

En fait, le soutien au président Trump a augmenté en 2020. Il a remporté près de 10 millions de voix de plus qu'en 2016 et plus de 6 millions de plus qu'Hillary Clinton (également en 2016).

Le trumpisme continue de séduire des dizaines de millions d'électeurs, de la population majoritairement blanche des États-Unis à de nombreux autres électeurs des régions traditionnellement démocrates. C'est la surprise de l'élection de cette année.

Dans le contexte politique polarisé actuel, une grande partie du bilan de Trump pourrait être perçue comme purement partisane. Mais pour ceux qui ne sont pas partisans, la gestion de l'économie par Trump – que les électeurs ont toujours classée comme une priorité absolue – pourrait jouer un rôle : sa cote de popularité économique est restée élevée tout au long de son mandat. Dans un sondage Gallup de septembre, une majorité des personnes interrogées ont déclaré avoir le sentiment que l'économie se portait mieux qu'il y a quatre ans, un niveau inédit avant les élections de 2012 et 2004.

Bien sûr, M. Trump est également responsable de la pire récession depuis la Grande Dépression. Mais de nombreux Américains ne semblent pas lui imputer la responsabilité du ralentissement économique provoqué par la pandémie, et l'élection intervient alors que l'économie se redresse.

Grâce au plan de relance d’un billion de dollars adopté par le Congrès en mars, de nombreuses personnes de la classe moyenne se trouvent en réalité dans une meilleure situation économique qu’auparavant.

La polarisation raciale semble diminuer.

Les électeurs blancs, qui représentent environ les deux tiers de l'électorat, restent le seul groupe ethnique où M. Trump bénéficie d'une majorité. Les sondages – qui sont des estimations préliminaires – montrent que son soutien parmi les femmes blanches est en légère hausse depuis 2016, mais il a perdu du terrain parmi les hommes blancs, diplômés ou non de l'enseignement supérieur.

Parallèlement, le soutien à Joe Biden est plus faible que celui à Hillary Clinton auprès des autres groupes ethniques. Cela s'explique par le fait que M. Trump s'est davantage engagé auprès des électeurs noirs qu'il y a quatre ans, même si le soutien des Noirs au Parti démocrate reste élevé et que la participation des Noirs est l'une des raisons pour lesquelles M. Trump a perdu du terrain face à M. Biden dans des États clés comme le Michigan et la Géorgie.

Néanmoins, l'attrait de Trump auprès des Latinos en Floride et au Texas lui a permis de remporter ces États. Au Texas en particulier, la gestion de l'économie par Trump, combinée au manque d'enthousiasme des Démocrates pour y faire campagne, semble avoir été la clé de son succès.

« Les Latinos, comme tous les Américains, sont concernés par des problématiques qui les touchent directement. Celles-ci peuvent varier selon des facteurs tels que la religion et le lieu de résidence, qu'ils soient immigrés de première génération ou nés aux États-Unis », a déclaré Isvett Verde, chroniqueuse au New York Times.

Ce qui est arrivé aux Latinos est également vrai pour les Américains d'origine asiatique, un groupe électoral traditionnellement fervent partisan du Parti démocrate. Les électeurs américains d'origine asiatique sont également divisés lors des élections de cette année. Selon un sondage, environ la moitié des Américains d'origine vietnamienne soutiennent M. Trump, contre seulement 20 % des Américains d'origine chinoise.

Les banlieues ont tendance à être « vertes »

En 2018, les électeurs instruits des banlieues ont aidé les Démocrates à reconquérir la majorité à la Chambre des représentants. Ce soutien s'est confirmé lors des élections de cette année : le soutien à Biden dans les comtés de banlieue à travers le pays était supérieur d'environ 4,6 points de pourcentage à celui d'Hillary Clinton en 2016. C'est également un facteur majeur dans la victoire de Biden.

« Les banlieues se développent et se diversifient. Elles deviennent de nouveaux pôles d'immigration. Ces tendances pourraient profiter aux Démocrates à long terme, à moins que les Républicains ne changent leur stratégie », écrivent Neal Rothschild et Stef W. Kight dans un article d'Axios.

L’écart économique entre les verts et les rouges se creuse.

Les sondages montrent que les électeurs dont le revenu annuel est inférieur à 100 000 dollars sont plus susceptibles de soutenir Biden que Trump. Cependant, les zones urbaines présentent également un clivage partisan marqué : les zones où les électeurs sont plus instruits et où les perspectives économiques à long terme sont plus prometteuses favorisent Biden, tandis que les zones où la croissance de l'emploi est faible et où de nombreux travailleurs risquent de perdre leur emploi à cause de l'automatisation privilégient Trump.

Malgré les changements démographiques, l'écart économique entre les zones « rouges » et « bleues » se creuse. Si cette tendance se poursuit, il sera plus difficile que jamais pour les Américains de s'entendre sur l'état de l'économie et les politiques nécessaires.

Soyez plus proactif avec des politiques progressistes

Selon le HuffPost, les électeurs des États rouges et bleus ont connu des changements d'opinion similaires, se tournant plus positivement vers des politiques progressistes, et cela est perceptible non seulement dans les domaines traditionnels.

Par exemple, en Floride, un État que M. Trump a remporté facilement, les électeurs ont voté pour augmenter le salaire minimum de l’État à 15 dollars de l’heure.

L'Arizona a adopté une augmentation de 3,5 % de l'impôt sur le revenu pour les plus hauts revenus de l'État, une politique qui devrait rapporter près de 940 milliards de dollars par an aux programmes d'éducation.

Le Colorado a également adopté une mesure garantissant aux travailleurs 12 semaines de congé familial et médical payé.

Quatre États — l’Arizona, le Montana, le New Jersey et le Dakota du Sud — ont légalisé la marijuana à des fins récréatives.

L'Oregon a également légalisé la possession de petites quantités de stupéfiants puissants, devenant ainsi le premier État à le faire, ainsi que le financement de programmes de traitement des addictions. Il a également légalisé la psilocybine, un composé présent dans les champignons psychédéliques, à des fins thérapeutiques.

Pourtant, certaines politiques progressistes ont subi des revers majeurs. Dans l'Illinois, les électeurs ont rejeté une mesure augmentant les impôts des plus riches, une mesure qui bénéficiait d'un large soutien dans tout le pays. En Californie, les électeurs ont adopté la Proposition 22, qui abrogeait une loi obligeant des entreprises comme Uber et DoorDash à traiter leurs sous-traitants comme des employés, avec des salaires et des avantages sociaux garantis.

« La Proposition 22 est une excellente nouvelle pour les employeurs, mais elle représente une perte considérable pour les travailleurs », a déclaré Robert Reich, professeur de politique publique à l'Université de Californie à Berkeley et ancien secrétaire au Travail des États-Unis. « Elle encouragera d'autres entreprises à reclasser leurs effectifs, et une fois qu'elles le feront, plus d'un siècle de protection du travail disparaîtra du jour au lendemain. »