Nouveaux messages et attentes de la résolution 68-NQ/TW
Lors de la récente Conférence nationale, le secrétaire général To Lam a affirmé : quatre résolutions importantes, à savoir la résolution n° 57-NQ/TW (développement des sciences, des technologies, de l'innovation et de la transformation numérique), la résolution n° 59-NQ/TW (intégration internationale), la résolution n° 66-NQ/TW (élaboration et application des lois) et la résolution n° 68-NQ/TW (développement économique privé), sont les « quatre piliers » qui aident le Vietnam à décoller dans la nouvelle ère.
Selon la résolution 68-NQ/TW, le secteur économique privé compte actuellement plus de 940 000 entreprises et plus de 5 millions de ménages d'entreprises, contribuant à environ 50 % du PIB, à plus de 30 % des recettes budgétaires totales de l'État et créant environ 82 % des emplois.
La résolution affirme que le secteur privé est le principal moteur de l'économie, jouant un rôle de pionnier dans la promotion de la croissance, la création d'emplois, l'amélioration de la productivité du travail et la compétitivité nationale. L'objectif d'ici 2030 est d'atteindre 2 millions d'entreprises, soit 20 entreprises pour 1 000 habitants ; au moins 20 grandes entreprises participant à la chaîne de valeur mondiale ; une croissance économique privée de 10 à 12 % par an ; contribuant à hauteur de 55 à 58 % au PIB et de 35 à 40 % aux recettes budgétaires de l'État.
En 2025, il est nécessaire de revoir et d'éliminer les conditions commerciales inutiles, de réduire de 30 % les délais de traitement des procédures administratives, les coûts de mise en conformité et les conditions commerciales. Parallèlement, il convient de fournir des services publics aux entreprises sans distinction de frontières administratives.

Pour la première fois, notre Parti – et plus précisément le Bureau politique – a affirmé que l'économie privée est le principal moteur du développement, de l'innovation, de la croissance de la productivité et de la sécurité sociale. La résolution 68 représente une avancée majeure, marquant une rupture dans la politique et la prise de conscience du rôle du secteur privé – un changement profond tant sur le plan théorique que pratique. Si elle est correctement mise en œuvre, cette résolution ouvrira une nouvelle ère de développement pour le pays et le monde des affaires.
La résolution souligne une avancée majeure dans le cadre institutionnel : le respect des droits de propriété, la liberté d’entreprendre, la concurrence loyale et la mise en place d’un mécanisme suffisamment robuste pour gérer efficacement les différends commerciaux. C’est le fondement même de la croissance, de la connexion et de l’expansion de l’économie privée. Les citoyens et les entreprises espèrent qu’après la mise en œuvre effective de la résolution, le secteur privé ne rencontrera plus d’obstacles à son développement, au même titre que les autres acteurs, tant au niveau national qu’international.
Auparavant, de nombreux problèmes de l'économie privée avaient été soulevés, mais cette fois-ci, le Parti les a identifiés de manière plus claire et exhaustive. Les principaux obstacles sont la discrimination, l'absence d'institutions de protection, le manque de commandes de l'État et la difficulté d'accès aux grands projets, ce qui freine la croissance de ce secteur et favorise l'essor des entreprises familiales et des coopératives, dont la taille dépasse celle des entreprises traditionnelles, mais qui ne bénéficient pas encore d'une reconnaissance à la hauteur de leur statut.

La nouveauté de la résolution 68 réside dans la mise en place d'un mécanisme de soutien distinct pour trois groupes : les grandes entreprises, les PME et les ménages entrepreneurs. L'objectif est de construire une structure économique à deux niveaux : d'un côté, les grandes entreprises qui dynamisent l'économie ; de l'autre, un réseau de PME et de ménages entrepreneurs, organisés selon le modèle éprouvé des pays à revenu intermédiaire.
La résolution couvre et identifie également le vaste secteur privé, non seulement au sein des entreprises, mais aussi dans 5 millions de ménages d'entrepreneurs – entreprises potentielles de demain.
La proposition du groupe VinSpeed de participer au projet de ligne ferroviaire à grande vitesse Nord-Sud reçoit un accueil favorable. En cas de succès, ce projet constituera un test révélateur de la maturité et des ambitions du secteur privé, tout en démontrant concrètement les nouvelles capacités et le prestige des entreprises vietnamiennes. Il permettra également d'évaluer l'efficacité des politiques du Parti, témoignant d'une évolution des mentalités, des institutions et des mentalités au sein du système.
L'économie privée est comme un enfant qui grandit : pour se développer pleinement, elle doit avoir le droit à l'indépendance et oser s'engager dans des projets d'envergure. L'État n'est pas seulement celui qui édicte les règles, mais aussi un important client, confiant des projets d'envergure nationale au secteur privé. Cette situation doit s'accompagner d'une gestion des risques et d'un contrôle efficace afin de garantir la sécurité et les intérêts nationaux, conformément à la résolution. Si le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse Nord-Sud est mené à bien par le secteur privé, ce sera une avancée majeure, une preuve éclatante de la pertinence de cette politique.
Pour les petites et moyennes entreprises (PME), les difficultés sont fréquemment évoquées et touchent tous les aspects : ressources, produits, capacités internes et gestion. Souvent, elles doivent se débrouiller seules, souffrant d’un manque de coopération, d’accès aux technologies et de soutien communautaire. Le système juridique actuel protège encore mal les droits des PME et des petits actionnaires, notamment en matière de litiges contractuels. Le recouvrement de créances en est un exemple typique : de nombreuses entreprises ont des capitaux immobilisés par des créances irrécouvrables, sans solution juridique efficace, ce qui risque de les fragiliser.
De plus, les PME manquent souvent de stratégies d'investissement à long terme et ne disposent pas d'un environnement propice à leur développement, faute d'une législation adaptée. Elles peinent à rivaliser avec les grandes entreprises et ont donc besoin d'une réglementation qui segmente le marché, crée les conditions leur permettant de se développer sur des marchés de niche, de participer à des projets d'envergure avec de grandes sociétés et, ainsi, de croître.
Les politiques de soutien doivent couvrir l'ensemble de l'écosystème commercial, du droit aux intrants et aux extrants – autrement dit, nous devons vraiment comprendre leurs besoins pour remédier efficacement aux points de blocage.
Dans les prochains mois, les autorités devront redoubler d'efforts, accompagner et écouter les entreprises, notamment les PME et les entreprises familiales, afin d'élaborer des politiques adaptées aux réalités du marché. La lutte contre la corruption et le harcèlement – causes de la hausse des coûts et des pertes d'opportunités commerciales – doit être une priorité absolue.
Une bonne solution consiste à louer les biens publics aux PME, notamment les biens immobiliers sous-utilisés, devenus superflus après une restructuration ou inexploités. Cela permettrait de soutenir les entreprises en matière d'infrastructures, d'optimiser l'utilisation des ressources publiques et de faciliter leur accès au capital.
Outre le soutien de l'État, les PME doivent également affirmer leur rôle en opérant dans le respect de la loi, en développant une culture d'entreprise, en renforçant l'esprit national et les aspirations à l'essor, comme le stipule clairement la résolution. Plus important encore, il est nécessaire de renforcer la coopération, la cohésion et l'entraide au sein du monde des affaires, en abandonnant les pratiques commerciales opportunistes, illégales et contraires à l'éthique.
Les entreprises doivent anticiper les évolutions du marché, concevoir des modèles, améliorer la qualité de leurs produits et être compétitives en termes de prix, développer leurs propres marques et explorer les marchés étrangers à l'exportation. Elles doivent savoir s'associer pour former des sociétés par actions et se développer en réseau. Pour aller loin, il faut avancer ensemble ; sinon, en partant seul, on restera toujours petit.
Si les entreprises privées bénéficient de la confiance, du soutien et des facilités du Parti, de l'État, des partenaires, du marché et des consommateurs, ce secteur se développera assurément, consolidera sa position et jouera un rôle de plus en plus important dans le développement du pays.


