7 mai - Jour de l'élection présidentielle française et crainte d'une répétition de l'élection américaine
Juste avant l'heure G (le début du silence de 44 heures avant le second tour de l'élection présidentielle française), 9 gigaoctets de données contenant des emails liés à la campagne du candidat Emmanuel Macron ont fuité en ligne.
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Photo de deux candidats à la présidentielle française, Marine Le Pen (à gauche) et Emmanuel Macron (à droite), au bureau de vote du consulat général de France à New York (États-Unis), le 6 mai - Photo : Reuters |
Ces informations ont été publiées sur un site web public de partage de données le 5 mai (heure locale), quelques heures seulement avant la fin officielle de la campagne des candidats. L'équipe de campagne de M. Macron a confirmé que la campagne avait été « victime d'une attaque informatique massive, avec vol d'e-mails, de documents et d'informations financières » juste avant le « couvre-feu ».
M. Macron, ancien ministre français de l'Économie, est le candidat favori à la présidentielle, loin devant sa rivale Marine Le Pen dans les sondages préélectoraux. Il devrait remporter l'élection de demain avec 62 % des voix, tandis que Mme Le Pen n'en obtient que 38 % (selon BFM TV et L'Express).
Cependant, le sondage a été publié avant que des pirates informatiques ne divulguent en ligne les documents de campagne de Macron, ce qui rend le résultat final de l’élection de demain d’autant plus imprévisible et intéressant à regarder.
Alors que les médias français se sont abstenus de parler ou de commenter les deux candidats (interdits en vertu de la règle du silence de 44 heures), la commission électorale présidentielle française a tenté de rassurer et de minimiser l'impact du piratage sur les décisions des citoyens.
« À la veille de ce moment crucial pour le pays et ses institutions, le comité appelle tous les acteurs présents sur Internet et les réseaux sociaux, non seulement les médias, mais tous les citoyens français, à faire preuve de responsabilité ;
« Ne partagez ni ne diffusez les documents ayant fuité. Ne laissez pas la sincérité de chaque vote être altérée », a appelé la Commission électorale présidentielle française le 6 mai.
Toutefois, selon Reuters, les efforts du comité pourraient ne pas être aussi souhaitables à une époque où les gens ont de plus en plus accès aux sources d'information en ligne, aux flux d'informations transfrontaliers et à un monde en ligne de plus en plus anonyme.
Les médias français ont relayé l'attaque de différentes manières. Alors que le journal en ligne Libération a déployé tous ses efforts, les chaînes de télévision ont choisi de garder le silence, évitant ainsi le sujet. Le Monde a clairement indiqué sur son site web qu'il ne publierait aucun des documents divulgués avant les élections, invoquant « le volume important de documents divulgués qui nécessite du temps pour être analysés avec précision ».
Pendant ce temps, sur Twitter, le hashtag #MacronLeaks est en vogue. Florian Philippot, vice-président du Front national (extrême droite) de Marine Le Pen, a écrit : « Les fuites Macron peuvent-elles nous apprendre quelque chose que le journalisme d'investigation a délibérément passé sous silence ? »
Malgré la fuite, de nombreux électeurs de certains territoires français d'outre-mer et des Amériques se sont rendus aux urnes plus tôt le 6 mai, un jour avant l'élection officielle en France./.
Selon TTO