Société

7 jours de bonheur et un demi-siècle d'adoration d'un mari martyr

Cong Kien DNUM_BBZBAZCACE 16:00

Plus d'un demi-siècle s'est écoulé depuis le jour du mariage. Bien qu'elle n'ait connu le bonheur qu'une semaine, Ton Thi Phuoc Vien, ancienne jeune volontaire, reste fidèle et vénère son mari tombé sur le champ de bataille. Voici l'une des innombrables belles histoires d'amour entre jeunes pendant la guerre contre l'Amérique.

Un temps de « naissance, de mort »

L'hiver est arrivé à la campagne. Dans une petite maison au début du hameau 2, commune de Hung Dao (Hung Nguyen), Mme Ton Thi Phuoc Vien (née en 1945) est assise tranquillement, le regard fixé sur les champs du village en jachère. Là, des cigognes se tiennent en bordure des champs, le cou rétracté, les pattes repliées dans le vent froid.

Plus loin se trouve la route principale, celle associée à son enfance et à presque toute sa vie, aussi chère que sa chair et son sang. Car c'est là que la villageoise et le villageois se fréquentaient, marchaient ensemble ; c'est aussi là qu'elleJeunes bénévolesIl y a des années, (TNXP) a renvoyé son jeune mari sur le champ de bataille. Tout a dérivé vers un pays lointain, mais résonne toujours dans l'esprit de cette femme solitaire, surtout lors des après-midis froids.

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Mme Ton Thi Phuoc Vien raconte sa vie. Photo de : Cong Kien

Mme Vien a raconté qu'en 1969, la guerre contre les États-Unis était entrée dans une phase intense. Alors qu'elle travaillait comme secrétaire de l'Union de la jeunesse, elle s'est inscrite au Corps des jeunes volontaires. Originaire du village de Hung Dao, cette jeune fille a été affectée à l'unité C-202 (N241) et a reçu l'ordre de marcher dans les régions montagneuses de l'ouest de Quang Binh et de Quang Tri. La mission de l'unité était de combler les cratères de bombes pour permettre le passage des véhicules, de charger des munitions sur le champ de bataille et de transporter les soldats blessés vers l'arrière pour qu'ils soient soignés.

Le travail était extrêmement difficile et dangereux, car ils devaient constamment opérer sous les bombes et les balles ennemies. La vie et la mort étaient parfois à portée de main, voire d'un clin d'œil. La commandante adjointe de compagnie, Ton Thi Phuoc Vien, a dû voir à maintes reprises ses camarades tomber sous les éclats de bombes, les obus d'artillerie ou être ensevelis sous les rochers et la terre, leurs corps n'étant plus intacts.

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Mme Ton Thi Phuoc Vien et sa petite maison simple. Photo : Cong Kien

Même si plus de 50 ans se sont écoulés, elle n'oublie toujours pas le bombardement de début septembre 1969. Ce jour-là, alors que la série de bombardements venait de s'achever, l'unité reçut depuis l'abri l'ordre de niveler la route afin que le convoi d'armes puisse être transporté pour soutenir le champ de bataille. Soudain, un autre groupe d'avions arriva et largua des bombes. Le sol trembla, la fumée et la poussière emplirent le ciel, l'espace semblant teinté de noir. La fumée commença à se dissiper, tentant de s'élever du sol enfoui. Mme Vien vit plusieurs de ses camarades grièvement blessés, dont six victimes.

Immédiatement, la commandante adjointe de compagnie a mobilisé les frères et sœurs restants pour prodiguer les premiers soins et transférer les blessés au poste médical pour des soins rapides. La plupart des blessés saignaient abondamment ; sans autre solution, la jeune volontaire Ton Thi Phuoc Vien a ôté sa chemise et l'a déchirée en morceaux pour panser les blessures.coéquipier.Avec sa détermination à sauver ses camarades lors du bombardement ce jour-là, quelques jours plus tard, Mme Vien fut spécialement admise au Parti, cet événement devint un honneur et une fierté pour toute l'unité.

Un bonheur de courte durée

Au milieu de l'année 1971, après plus de deux ans passés dans les montagnes de Truong Son, Ton Thi Phuoc Vien reçut une lettre d'un journaliste l'informant que son amant, Phan Van Phuoc, allait obtenir un congé et souhaitait célébrer une cérémonie de mariage à cette occasion. Son fiancé, d'un an son aîné, vivait dans le même village et participait au mouvement de jeunesse.

Les deux hommes s'aimaient beaucoup, et l'amour naquit sans qu'ils le sachent. Familles et amis contribuèrent à construire le couple, espérant un bonheur complet. La guerre était féroce, et les jeunes hommes des deux villages s'engagèrent dans l'armée. En 1967, le frère de Phan Van Phuoc s'engagea à son tour et suivit son unité sur le champ de bataille du Sud. Deux ans plus tard, la villageoise rejoignit les Jeunes Volontaires pour se rendre sur le champ de bataille, d'abord par devoir envers la patrie, puis dans l'espoir de rencontrer son amant. Mais le champ de bataille était trop vaste, et ce souhait fut difficile à réaliser.

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Portrait du martyr Phan Van Phuoc. Photo de : NVCC

Le mariage eut lieu à la fin de l'été, avec seulement du thé vert et quelques bonbons, dans un cadre simple mais chaleureux et joyeux. La jeune volontaire se tenait timidement à côté du soldat dans son nouvel uniforme. Des traces de combats acharnés et de paludisme persistaient sur sa peau et ses cheveux. Mais par-dessus tout, l'amour sincère et le bonheur se lisaient clairement sur les visages et les yeux de chacun.

Ils restèrent ensemble exactement sept jours, tandis que le soldat continuait sa route vers le Sud pour combattre. Après avoir accompagné son mari au champ de bataille, le lendemain, la TNXP Ton Thi Phuoc Vien fit également ses valises et se rendit à Quang Tri, continuant ainsi ses journées à affronter le feu, la fumée, les balles et les bombes. Une semaine – si courte ! Le couple n'avait pas encore eu le temps de goûter pleinement au bonheur, leur amour n'avait pas encore fleuri et porté ses fruits qu'ils durent se séparer précipitamment, se promettant un retour victorieux…

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Mme Ton Thi Phuoc Vien devant l'autel de son mari. Photo : Cong Kien

Fin 1972, plus d'un an après son mariage, Mme Vien fut démobilisée, retourna dans sa ville natale et fut élue secrétaire de l'Union des jeunes de la commune. Par une froide journée d'hiver, la responsable de l'Union des jeunes apprit le décès de son mari, le martyr Phan Van Phuoc.sacrifierSur le champ de bataille de Long An, mon cœur était brisé... Les espoirs, l'attente et le désir de bonheur ont soudainement disparu, ne laissant que douleur et désespoir sans fin.

Au fil des jours, son cœur s'est presque figé, ne ressentant plus l'amour, ne désirant plus le bonheur ni n'y pensant plus, même à 27 ans. Toute sa vie, cette femme a trouvé sa joie dans le travail social. D'abord responsable de l'Union des Jeunes, Mme Vien est devenue présidente de l'Union des Femmes de la Commune, puis secrétaire du Comité du Parti de la Commune, avant de prendre sa retraite.

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Insigne d'adhésion au Parti des 50 ans de Mme Ton Thi Phuoc Vien. Photo de : Cong Kien

Pendant longtemps, Mme Vien a vécu seule dans sa petite maison, entrant et sortant seule. Récemment, sa nièce et son mari sont venus vivre avec elle, ce qui a quelque peu atténué sa solitude. Dans cette maison, elle a réservé un emplacement privilégié pour placer le portrait de son mari, le martyr Phan Van Phuoc. « Quand la tristesse m'envahit, j'allume de l'encens devant l'autel, priant pour qu'il me donne la force de surmonter les aléas de la vie… », confiait Mme Vien.

M. Le Huy Khoa, président du Comité populaire de la commune de Hung Dao, a déclaré : « Mme Ton Thi Phuoc Vien est une ancienne jeune volontaire, démobilisée et revenue dans sa ville natale pour participer à des actions locales. Elle est toujours exemplaire, participe avec enthousiasme aux mouvements et est aimée et respectée de tous. »

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