« Tempête » politique et économique en Corée du Sud
(Baonghean) – La présidente sud-coréenne Park Geun-hye a été destituée pour corruption, et le vice-président de Samsung – le groupe qui joue un rôle crucial dans l'économie sud-coréenne – a été inculpé de nombreux chefs d'accusation. Tous ces événements ont contraint la Corée du Sud à affronter des difficultés tant politiques qu'économiques.
Quel avenir pour une femme présidente ?
La présidente Park Geun-hye n'a pas assisté à l'audience finale du 28 février pour son impeachment. L'un de ses avocats a lu sa déclaration devant le tribunal, dans laquelle la présidente s'est une nouvelle fois excusée d'avoir « causé une grande souffrance au peuple » et d'avoir entravé de nombreux dossiers. Elle a également nié toutes les accusations dans le scandale impliquant son amie de longue date, Choi Soon-sil.
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Le Parti démocrate (opposition sud-coréenne) appelle à la destitution du président par intérim Hwang Kyo-ahn. Photo Yonhap. |
Légalement, les procureurs ont déterminé que Mme Park avait collaboré avec son amie de longue date, Mme Choi Soon-sil, pour recevoir des pots-de-vin du groupe Samsung – le plus grand conglomérat économique de Corée du Sud – en échange d'un traitement préférentiel pour ses activités.
Cela signifie que Mme Park a été identifiée comme suspecte de corruption ! Cependant, selon la loi coréenne, Mme Park Geun-hye ne sera pas immédiatement poursuivie pour les faits susmentionnés grâce à l'immunité de poursuites dont bénéficie la présidente sortante.
Cependant, si la Cour constitutionnelle confirme la décision de destitution, Mme Park sera privée de son immunité et sera immédiatement suspendue de ses fonctions de présidente. Le 13 mars devrait être le jour « fatidique » où la Cour constitutionnelle de Corée rendra son verdict final, qui déterminera si la présidente Park sera destituée ou non, comme proposé par l'Assemblée nationale.
Il convient de noter que, pour être adoptée, la décision de destitution de l'Assemblée nationale doit être approuvée par au moins six des neuf juges de la Cour constitutionnelle. Actuellement, l'un d'entre eux a terminé son mandat à la Cour le 31 janvier. Un autre, le juge en chef Lee Jung-mi, prendra également sa retraite le 13 mars. La nomination d'un nouveau juge est improbable dans le contexte de crise politique actuelle. Le nombre de juges a été réduit, mais l'approbation de la destitution requiert toujours six voix, ce qui est considéré comme un avantage pour Mme Park.
De plus, selon les experts, la Cour actuelle est considérée comme assez conservatrice, soutenant souvent le gouvernement lors des événements majeurs du mandat présidentiel. Les chances de Mme Park d'échapper à la destitution sont donc encore minces. Cependant, ses chances d'échapper à la destitution restent minces, alors qu'elle vient d'être accusée de corruption et que la vague de critiques à son encontre continue de se propager en Corée.
Un sondage a révélé que 74 % des personnes interrogées souhaitent que la Cour constitutionnelle de Corée du Sud statue rapidement et rende une décision autorisant l'Assemblée nationale à destituer Mme Park. L'avenir de la présidente du Kimchi reste incertain, et la décision finale ne sera rendue qu'après le 13 mars.
Crise imprévisible
La politique sud-coréenne révèle de plus en plus de fissures et de tensions difficiles à apaiser. La conclusion, le 28 février, de l'enquête sur le scandale de la destitution de la présidente Park Geun-hye a suscité la fureur des partis d'opposition. Les allégations de corruption de Mme Park ne les ont pas encore convaincus.
Ils ont appelé à la destitution du président par intérim et Premier ministre Hwang Kyo-ahn pour sa décision de ne pas prolonger l'enquête sur le scandale. Parallèlement, les partis d'opposition ont également décidé de demander au président de l'Assemblée nationale, Chung Sye-kyun, d'exercer son droit de vote direct sur un projet de loi autorisant la prolongation de l'enquête sur le scandale impliquant Mme Park.
Selon la Constitution sud-coréenne, pour destituer le Premier ministre, une proposition d'au moins un tiers des membres de l'Assemblée nationale doit être présentée et au moins 50 % des voix doivent être favorables. Or, les partis d'opposition détiennent 166 sièges sur les 300 que compte l'Assemblée nationale. De nombreux observateurs estiment donc qu'ils n'auront aucune difficulté à obtenir le nombre minimum de voix pour destituer le Premier ministre Hwang.
Par ailleurs, pour atteindre leurs objectifs, il est probable que les partis d'opposition mèneront prochainement des actions de lobbying afin de convaincre davantage de parlementaires de soutenir leur projet. Ceci indique que la crise politique dans le pays connaît une évolution plus imprévisible.
L'économie retient également son souffle
Alors que la scène politique est en pleine agitation, l'économie coréenne est tout aussi perturbée. Samsung, le plus grand groupe économique coréen et qui joue un rôle clé dans l'économie, est également impliqué dans un scandale majeur lié à la présidente Park.
Le mois dernier, l'arrestation de Lee Jae-yong, vice-président du groupe Samsung et futur héritier du groupe, a suscité de nombreuses inquiétudes. Les décisions relatives aux fusions, aux acquisitions et aux effectifs ont été immédiatement « gelées ».
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Lee Jae-yong, vice-président de Samsung, a été inculpé de corruption. Photo : Reuters |
Lors d'un récent procès, M. Lee et quatre autres dirigeants de Samsung ont été formellement inculpés de multiples chefs d'accusation. Parmi les nombreuses accusations portées contre M. Lee, on lui reproche d'avoir versé plus de 40 millions de dollars de pots-de-vin à Mme Choi Soon-sil, une amie proche de la présidente Park, en échange de garanties de prêt.
L'inculpation de M. Lee porte un nouveau coup dur au géant de l'électronique basé à Suwon, qui tente de se redresser après le fiasco du smartphone Note 7 l'an dernier. Ces turbulences ont également contraint le groupe à dissoudre son Bureau de stratégie d'entreprise, un organe décisionnel de premier plan impliqué dans l'enquête pour corruption, ce qui pourrait entraver la capacité du géant sud-coréen à prendre des décisions commerciales.
Certains estiment que les répercussions du scandale se poursuivront pendant un an ou deux encore, paralysant nombre de nouveaux contrats et investissements de Samsung et réduisant la compétitivité internationale du groupe. Cela aura également un impact sur l'économie coréenne.
Thanh Huyen
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