Les mesures pacifiques constituent le principe du Vietnam pour résoudre les conflits.

Le professeur Pham Quang Minh, expert en relations internationales et directeur de l'Université des sciences sociales et humaines de l'Université nationale du Vietnam à Hanoi, a déclaré que la diplomatie est un outil puissant permettant au monde de mieux comprendre le Vietnam, de partager les valeurs, les points de vue et les principes immuables du Vietnam en matière de résolution des conflits par des moyens pacifiques, sans recourir à la force ni menacer de recourir à la force.

Créer un environnement paisible

Selon le professeur Pham Quang Minh, le Vietnam doit profiter de la voix de la communauté internationale et utiliser sa diplomatie pour atteindre l’objectif de résolution pacifique des conflits internationaux.

Ce point de vue s'est affirmé depuis 1988, année où le Vietnam s'est doté d'une nouvelle stratégie diplomatique et sécuritaire. Cette stratégie est toujours d'actualité, avec trois piliers : une économie forte, une défense nationale suffisamment solide et une diplomatie ouverte.

Le professeur Pham Quang Minh a déclaré que le troisième pilier est un outil puissant permettant au monde de mieux comprendre le Vietnam, de partager les valeurs, les points de vue et les principes immuables du Vietnam en matière de résolution des conflits par des moyens pacifiques, sans recourir à la force ni menacer de recourir à la force.

La force navale qui protège l'archipel de Truong Sa est dotée d'équipements de patrouille modernes. Elle est constamment en état d'alerte, patrouillant et surveillant, maîtrisant la situation en mer et anticipant avec précision la situation afin d'élaborer des plans et de réagir proactivement à toute évolution. Photo : Duong Giang/VNA

Selon le professeur Pham Quang Minh, un pays sans paix ne peut se développer. Ce point de vue a été affirmé très tôt par le Vietnam.

Après 1975, lorsque la guerre du Vietnam a pris fin, le Vietnam a affirmé qu’il avait besoin d’un environnement pacifique pour se développer.

Dans les années 1980, le Vietnam a également souligné que la première priorité de sa politique étrangère était de créer un environnement pacifique.

Depuis lors, le Vietnam et l'ASEAN ont collaboré pour faire de l'Asie du Sud-Est une région relativement pacifique. C'est un succès non seulement pour le Vietnam, mais aussi pour toute la région ASEAN.

La mer de l'Est est la route commerciale maritime la plus grande et la plus fréquentée du monde et, selon le professeur Pham Quang Minh, les États-Unis, la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Russie, etc. ont tous des intérêts interdépendants.

D'un côté, les grands pays jouent un rôle important dans le renforcement de la coopération économique, mais ils sont aussi les pays qui ont les dépenses et le potentiel de défense les plus importants : les États-Unis dépensent environ 600 milliards de dollars, la Chine environ 200 milliards de dollars, le Japon environ 45 à 50 milliards de dollars... Par conséquent, chaque mouvement de ces pays lié aux questions de sécurité affecte les pays de la région.

Nouvelle position du pays

Cependant, le professeur Pham Quang Minh a souligné qu'outre le rôle des grands pays, les petits et moyens pays jouent également un rôle important pour assurer la sécurité régionale.

Depuis la guerre froide, le rôle des petits et moyens pays, y compris ceux de la région de l’ASEAN, dans le maintien de la paix et de la sécurité régionales est devenu très important.

Le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc s'exprime lors de la cérémonie de lancement du Comité national de l'ASEAN 2020.

L'ASEAN a lancé de nombreuses initiatives, du Forum régional de l'ASEAN (ARF), au Sommet de l'Asie de l'Est (EAS) en passant par la Réunion élargie des ministres de la Défense de l'ASEAN (ADMM+)...

En particulier, tous les grands pays participent aux mécanismes proposés par l'ASEAN. Cela montre que la voix des petits et moyens pays a aujourd'hui une grande influence sur l'instauration de la paix et de la sécurité dans la région.

Le professeur Pham Quang Minh a déclaré que lorsque la situation en mer de l'Est montre des signes de tension et de complexité, une région indo-pacifique libre et ouverte comprendra des contenus qui garantissent la liberté de navigation dans la région sur la base du respect du droit et des normes internationales, en particulier la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, et la prospérité de la région, y compris la mer de l'Est.

Le chef de la délégation vietnamienne, le vice-ministre des Affaires étrangères Le Hoai Trung (au centre à gauche), reçoit les félicitations des représentants diplomatiques de divers pays après que les résultats du vote ont montré que le Vietnam a été élu membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour le mandat 2020-2021, à New York, aux États-Unis, le 7 juin 2019. Photo : THX/TTXVN

Les principes d’une région indo-pacifique libre et ouverte sont également directement liés à la situation en mer de Chine méridionale.

Pour le Vietnam, selon le professeur Pham Quang Minh, après plus de 30 ans de rénovation, le pays a une position complètement différente.

Dans les années 1980, le Vietnam était un nouveau membre de la communauté internationale. Il était encore peu familier avec la coopération multilatérale. Aujourd'hui, son prestige et sa position se sont accrus, grâce au succès de la transformation de son modèle économique, passant d'une économie planifiée à une économie de marché.

Outre ce succès impressionnant, la diplomatie vietnamienne a également laissé de nombreuses traces importantes, en participant activement au processus d’intégration et en travaillant avec les pays de l’ASEAN pour construire et créer un ordre régional.

C'est pourquoi le professeur Pham Quang Minh a clairement souligné que les pays considèrent le Vietnam non seulement comme un pays qui réussit dans les réformes économiques, politiques et culturelles sur son territoire, mais aussi comme un participant actif au travail commun de la région et du monde, en tant que membre proactif et responsable.

Les récentes élections au Vietnam, avec un nombre très élevé de voix au Conseil de sécurité des Nations Unies, contribuent également à l’affirmer.

En 2014, la Chine a envoyé de nombreux navires d'escorte pour protéger la plate-forme de forage Haiyang Shiyou 981 qui a violé la zone économique exclusive du Vietnam. Photo : Archives

Dans le contexte actuel, la solution pour les petits et moyens pays reste la résolution pacifique des problèmes par la diplomatie. La force et le consensus internes donneront au Vietnam une plus grande voix diplomatique, comme l'a enseigné l'Oncle Ho : « La force est le gong, la diplomatie est le son ; plus le gong est fort, plus le son est fort. »

Sur le plan diplomatique, le Vietnam doit toujours s’efforcer de mettre en œuvre la politique de multilatéralisation et de diversification des relations extérieures.