Tensions avec l'Iran : la marine de Téhéran, une menace pour les États-Unis

Bien que la flotte de navires de guerre iranienne soit obsolète, elle possède de nombreux navires d'attaque rapides en tactique de groupe, ce qui la rend très dangereuse pour les grands navires de guerre de la marine américaine.

Le président américain Donald Trump a menacé de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien et a appelé à de nouvelles sanctions contre Téhéran, ce qui pourrait conduire à des développements imprévisibles au Moyen-Orient, notamment en ce qui concerne les expéditions de pétrole via le détroit d'Ormuz et le golfe Persique, où la marine iranienne est présente.

Petit mais dangereux

Selon le magazine National Interest, la marine iranienne est l'une des forces les plus petites, mais aussi les plus « agressives » de la région du golfe Persique. Récemment, elle a fréquemment mené des opérations de « harcèlement » contre des navires de guerre américains opérant dans le golfe Persique et le détroit d'Ormuz.

La marine iranienne actuelle est modeste comparée à celle de certains pays de la région. Cependant, elle reste redoutable grâce à ses navires de guerre de fabrication nationale, ses missiles de défense côtière et ses vedettes lance-missiles agiles. Le golfe Persique, qui abrite la plus importante voie de navigation au monde, traverse les eaux territoriales iraniennes. En cas de problème, l'Iran pourrait utiliser cette force pour bloquer cette voie de navigation vitale pour le monde.

La marine iranienne possède des centaines de vedettes lance-missiles rapides, construites selon une tactique d'« essaimage », afin de créer un nombre écrasant de navires capables de contrer les armes et technologies américaines sophistiquées. Ces vedettes lance-missiles rapides, associées à des systèmes de défense côtière d'une portée de plusieurs centaines de kilomètres, aideront l'Iran à contrôler le golfe Persique, en particulier le détroit d'Ormuz.

Les bateaux lance-missiles à attaque rapide comptent parmi les armes les plus dangereuses de l'Iran. Photo : Scout.

L'histoire des forces armées iraniennes s'est principalement concentrée sur la puissance terrestre, suivie de la puissance aérienne. La marine constitue une troisième priorité. Dans les années 1970, la Marine royale iranienne ne disposait que de quatre destroyers équipés de missiles antinavires Sea Killer et Seacat. Ces navires de guerre étaient appuyés par 25 patrouilleurs, six dragueurs de mines et deux navires de débarquement.

Après la révolution iranienne de 1979, la Marine royale iranienne fut rebaptisée Marine de la République islamique d'Iran (IRIN). Le nouveau gouvernement s'opposa ouvertement à Washington, ce qui entraîna l'échec des précédents plans de modernisation navale.

Durant la guerre Iran-Irak de 1980-1988, la guerre s'est principalement déroulée sur terre et dans les airs, mais les marines des deux pays ont montré leur dangerosité en attaquant des pétroliers en mer. La marine américaine a mené une campagne d'intervention qui a conduit à une confrontation avec la marine iranienne.

L'Iran a posé une mine dans le détroit d'Ormuz, causant de lourds dégâts au destroyer américain USS Samuel B. Roberts. Le président Ronald Reagan a ordonné à la marine américaine de mener une campagne de frappes punitives contre la marine iranienne dans la région. L'opération « Mante religieuse » a causé de lourds dégâts à la marine iranienne, avec cinq navires de guerre coulés et trois navires gravement endommagés.

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Depuis des décennies, l'Iran est confronté aux sanctions occidentales liées à ses programmes nucléaire et balistique controversés. Malgré une pression extérieure considérable, Téhéran a investi massivement dans son industrie de défense, notamment dans la construction navale.

Dans les années 2000, l'Iran a commencé à construire de nouvelles frégates lance-missiles de classe Moudge, déplaçant 1 500 tonnes. Deux d'entre elles ont été commandées sur un plan de sept. L'Iran construit également un nouveau destroyer de 7 500 tonnes, le Khalije Fars. Ces navires de guerre sont tous équipés de missiles antinavires à longue portée fabriqués en Chine.

Tirs d'essai du système de défense côtière Qader lors d'un exercice. Photo : YPA.

Au cours des dix dernières années, l’Iran a accéléré la « roquetterie » de ses navires de guerre avec des armes antinavires à longue portée C-704 et C-802 de fabrication chinoise, dont certaines sont des versions de fabrication iranienne basées sur des missiles importés de l’étranger.

L'IRIN possède également des sous-marins d'attaque de classe Kilo de fabrication russe, parmi les tueurs sous-marins les plus redoutés au monde. L'Iran construit également ses propres mini-sous-marins afin de constituer une importante flotte d'attaque sous-marine.

L'Iran possède un long littoral le long du golfe Persique et du détroit d'Ormuz, ce qui fait de ses systèmes de défense côtière une arme dangereuse pour les navires de guerre. L'Iran possède de nombreux systèmes de défense côtière utilisant des missiles antinavires C-802 ou des missiles Ghadir et Qader de fabrication nationale, d'une portée respective de 120 et 200 km, permettant de contrôler l'ensemble du détroit d'Ormuz.

Outre la marine iranienne, les forces armées iraniennes disposent d'une autre force navale, la marine du Corps des gardiens de la révolution iranienne (CGRI). Cette force opère indépendamment de l'IRIN, organisation rare au monde. L'IRCN est responsable de la défense de l'Iran et du contrôle des activités dans la partie occidentale du détroit d'Ormuz. L'IRIN est responsable de la partie orientale du détroit et des eaux au-delà.

Le CGRI privilégie principalement la tactique de l'« essaim », son arme principale étant des vedettes lance-missiles rapides qui attaquent à courte portée. IRIN investit dans de grands navires de guerre pour mener des missions de défense à longue portée. L'Iran maintient deux forces navales parallèles, bien que leur gestion se chevauche, mais crée des capacités d'attaque diverses et complexes.

Kyle Mizokami, analyste en politique étrangère, a déclaré que cette force, bien que petite, constitue une menace très puissante pour toute marine qui souhaite se mettre en travers de son chemin.

L'Iran effectue des exercices simulés pour couler un porte-avions américainDes dizaines de patrouilleurs à grande vitesse de la marine iranienne ont effectué des exercices simulant une attaque contre un porte-avions américain.

Selon Zing.vn