Un expert russe propose cinq scénarios pour un affrontement militaire entre les États-Unis et la Russie

Le président Donald Trump a ordonné une attaque contre la Syrie le 13 avril (heure locale). Photo : AP

Scénario 1

Les États-Unis ont décidé d'attaquer ces cibles, prétextant qu'il s'agissait de punir l'attaque chimique présumée de Douma. Cependant, ces attaques n'avaient qu'un but dissuasif.

Comme l'année dernière, deux destroyers américains ont tiré près de 60 missiles Tomahawk sur l'aérodrome de Shayrat, dans la province de Homs, en Syrie. Les dégâts ont été minimes. Seuls quelques avions anciens et quelques munitions ont été brûlés, tandis que les infrastructures aéroportuaires ont été peu endommagées.

Selon Victor Murakhovsky, une frappe collective contre des cibles est possible. Il pourrait s'agir d'aéroports, notamment de Damas. Si l'action est symbolique, il pourrait s'agir d'installations qui, selon les Américains, produisent des armes chimiques.

Dans ce scénario, comme l'année dernière, la Russie a été prévenue quelques heures avant l'attaque. Dans ce contexte, d'un point de vue militaire, il est peu probable que la Russie prenne la moindre mesure, y compris l'activation de son système de défense antimissile. En revanche, sur le plan diplomatique, elle réagira certainement.

Deuxième scénario

Les États-Unis pourraient envoyer un groupe d'intervention en Méditerranée orientale, où la Russie a bloqué les côtes syriennes pour des exercices. Tandis que l'armée américaine renforce ses forces en eaux neutres, l'armée russe démontre également ses capacités dans la région, les experts en armes chimiques poursuivent leurs recherches d'échantillons à Douma et les diplomates se réunissent dans des salles de conférence. L'issue d'une telle confrontation « facile » pourrait être similaire à celle de l'incident de l'année dernière, lorsque les États-Unis ont envoyé des troupes dans la péninsule coréenne.

Cependant, la Syrie et la Corée du Nord sont très différentes. Avec la Corée du Nord, le gouvernement américain sait qu'une attaque contre ce pays entraînerait un conflit nucléaire. Dans le cas de la Syrie, les États-Unis peuvent se montrer plus fermes, car la Russie ne peut pas servir de bouclier anti-missile à la Syrie. La Russie et la Syrie n'ont qu'un accord général sur la lutte contre le terrorisme sur le territoire syrien, mais aucun accord n'oblige la Russie à combattre le pays qui attaque la Syrie.

Les attaques américaines seront coordonnées avec la France et la Grande-Bretagne. Photo AP

Troisième scénario

Les États-Unis ont attaqué les positions de Khmeimim et de Tartous que l'armée russe avait abandonnées, dans le but de briser le système de défense antimissile, de détruire les avions et de détruire les aéroports syriens.

Avec ce scénario, on voit que sans le soutien russe, l’armée syrienne ne peut pas tenir longtemps.

Pour mener à bien ce scénario, les États-Unis doivent déployer une force et des équipements importants ici. À l'heure actuelle, ils n'ont jamais vu une force aussi importante déployée dans cette zone.

Quatrième scénario

Les États-Unis ont attaqué le quartier général des forces armées syriennes, la résidence du président syrien et des agences gouvernementales. Le système opérationnel syrien a alors été paralysé, entraînant le chaos. L'opposition et les terroristes en ont profité pour attaquer sur tous les fronts.

M. Victor Murakhovsky a déclaré qu'il était peu probable que les États-Unis attaquent de telles positions car des unités de conseil militaire russes s'y trouvent.

Si ce scénario se produit, les dommages causés au personnel militaire russe seront énormes et la Russie réagira certainement de manière appropriée.

Les visages effrayés et paniqués des enfants syriens. Photo : Reuters

Le cinquième scénario

Les États-Unis ont utilisé des missiles de croisière pour attaquer simultanément toutes les infrastructures militaires syriennes, détruisant des postes de commandement, des systèmes de défense antimissile et des aéroports.

Pour mener à bien ce scénario, les États-Unis doivent mobiliser une force considérable. Mais pour l'instant, cela ne se produit pas.

Avec ce scénario, les États-Unis pourraient déclencher une guerre avec la Russie.

Les forces militaires russes peuvent attaquer des bases militaires américaines non seulement au Moyen-Orient, mais aussi en Europe. La Russie possède des missiles de croisière Kalibr lancés par sous-marins, ou des missiles de croisière X-101 lancés par avions, capables d'attaquer des bases militaires américaines.

Les capacités offensives de la Russie inquiètent les États-Unis et leurs alliés dans la région. Ils pourraient envoyer davantage d'avions et d'armes au Moyen-Orient pour contrer l'aviation russe. Un tel conflit pourrait dégénérer.

Selon Victor Murakhovsky, un affrontement direct entre les États-Unis et la Russie en Syrie est très improbable.