La vague d’investissement des détaillants étrangers exerce une forte pression sur le secteur de la vente au détail vietnamien.

Dans le contexte de la signature et de l'entrée en vigueur des accords de libre-échange de nouvelle génération, le marché vietnamien devient un terrain fertile pour de nombreuses entreprises étrangères de distribution. Celles-ci profiteront des exonérations fiscales offertes par les supermarchés qui forment des coentreprises avec des distributeurs nationaux pour approvisionner le Vietnam. Sans stratégie de développement claire, cela constitue un obstacle majeur à l'avenir du secteur de la distribution vietnamien.

Récemment, le marché vietnamien de la vente au détail a connu une forte invasion et pénétration des entreprises thaïlandaises par le biais de fusions-acquisitions de grandes chaînes de distribution, notamment Metro et, à terme, Big C. Si cette opération est concluante, le groupe thaïlandais dominera près de 70 % du marché vietnamien de la vente au détail. Metro détient à lui seul 19 points de vente et Big C jusqu'à 32. Le nombre total de supermarchés étrangers au Vietnam s'élève à environ 100, dont la moitié est thaïlandaise. De plus, Aeon et Lotte Mart continuent d'investir au Vietnam.

Par ailleurs, les coentreprises et les associations constituent également une tendance que les détaillants envisagent pour pénétrer et conquérir le marché vietnamien. Des entreprises coréennes et japonaises, par le biais de coentreprises et d'associations, ont acquis 20 à 40 % des parts de certaines des plus grandes entreprises vietnamiennes de vente au détail, telles que Nguyen Kim et Tran Anh, Fivimart ou Citimart. C'est l'un des principaux obstacles auxquels font face les entreprises vietnamiennes face à une concurrence acharnée sur leur marché national.

Les détaillants vietnamiens doivent s'unir et surmonter rapidement leurs faiblesses. (Illustration : KT)

M. Tran Anh Tuan, directeur général adjoint de la société par actions Ladoza, a déclaré qu'il était nécessaire d'adopter une stratégie de développement distincte pour concurrencer les produits étrangers. « Actuellement, l'entreprise a un plan à long terme visant à réduire les coûts de production en tenant compte de nombreux facteurs tels que les coûts de production, les coûts des matières premières, les coûts de location des terrains ou les taux d'intérêt bancaires. L'entreprise s'efforce de réduire progressivement les coûts les plus faibles afin de maintenir des prix compétitifs », a déclaré M. Tuan.

M. Vu Vinh Phu, président de l'Association des supermarchés de Hanoi (Vietnam), a déclaré que l'Association avait pour projet de développer le commerce intérieur. Cependant, les conditions nécessaires, telles que les ressources humaines, les ressources financières, les liens et la réorganisation de la production, n'étaient pas encore réunies. Par ailleurs, si le secteur de la vente au détail veut se développer, il doit développer fortement l'industrie manufacturière nationale.

Le Vietnam compte quelques détaillants émergents, comme Vinmart ou Saigon Coop Mart, mais leur nombre reste modeste. De nombreux commerces de détail réduisent leurs effectifs, vendent des actions ou suppriment des points de vente inefficaces, reconstruisant ainsi leurs marques. Selon les experts, le plus important aujourd'hui est que les détaillants vietnamiens s'unissent et surmontent rapidement leurs faiblesses.

M. Vu Vinh Phu a déclaré qu'outre le soutien de l'État pour garantir l'équité et la transparence des affaires, chaque entreprise doit également s'efforcer de s'améliorer. La plupart des entreprises de vente au détail souffrent encore de faiblesses en matière de stratégie commerciale, de capital, de technologies de gestion, de ressources humaines et de manque de connexion, ce qui crée des incohérences dans les achats. Par conséquent, les entreprises doivent progressivement surmonter ce problème en se connectant et en améliorant leurs stratégies et leur culture d'entreprise.

La vague d'investissements des détaillants étrangers, qu'il s'agisse d'investissements directs dans le système ou d'acquisitions de marques vietnamiennes, exercera une forte pression sur le secteur de la distribution vietnamien. Chaque détaillant étranger possède son propre réseau d'approvisionnement et sa propre stratégie pour différencier sa marque et conquérir les consommateurs internationaux.

Parallèlement, le secteur de la vente au détail de notre pays manque de stratégie complète, de capitaux et de relations interentreprises. Il convient de noter que plus de 70 % des entreprises vietnamiennes restent indifférentes aux accords de libre-échange de nouvelle génération et accordent peu d'importance à l'information sur les politiques juridiques pour critiquer et apporter des idées au gouvernement et aux agences de réglementation. De ce fait, les entreprises manquent d'informations sur l'intégration et les marchés et peinent à élaborer une nouvelle stratégie.

Mme Dinh Thi My Loan, présidente de l'Association des détaillants vietnamiens, souhaite la mise en place d'un système de documents juridiques transparents, clairs et applicables afin que toutes les entreprises bénéficient d'un environnement commercial équitable et soient prêtes à s'intégrer et à être compétitives. Cependant, cette politique doit également être cohérente avec la situation générale du monde des affaires vietnamien à chaque étape de son développement, garantissant ainsi la mise en pratique des politiques et des documents juridiques.

L'afflux de marchandises étrangères au Vietnam représente un défi majeur pour le marché de détail vietnamien. Cependant, c'est aussi une opportunité pour les entreprises vietnamiennes de prendre du recul et de se moderniser afin de devenir compétitives face aux entreprises étrangères.

Selon VOV