Quel que soit le scénario, les mesures de prévention et de contrôle de l’épidémie ne s’arrêteront pas.

Cependant, compte tenu de l'évolution complexe de l'épidémie, la compréhension du virus responsable de la Covid-19 est incomplète. De nouveaux variants pourraient apparaître, réduisant l'efficacité du vaccin, favorisant une forte propagation de la maladie et une mortalité élevée. Il est donc nécessaire d'élaborer des scénarios de réponse adaptés afin d'éviter le risque de rester passif face à de nouvelles situations.

À quels scénarios spécifiques le secteur de la santé se prépare-t-il pour s'adapter à la nouvelle situation ? Comment ces scénarios visent-ils à protéger les groupes vulnérables et à haut risque ? Le professeur Phan Trong Lan, directeur du département de médecine préventive du ministère de la Santé, a abordé ce sujet.

Professeur Phan Trong Lan, directeur du département de médecine préventive. Source : Ministère de la Santé.

PV : Professeur Phan Trong Lan, pouvez-vous nous parler des scénarios de prévention de l’épidémie dans la nouvelle phase ?

Professeur Phan Trong Lan :Nous observons deux caractéristiques de la Covid-19 : premièrement, l'immunité acquise, même avec un vaccin, décline avec le temps. Deuxièmement, l'évolution est imprévisible ; il existe toujours des scénarios, et certains pourraient être moins efficaces avec les vaccins. Nous en déduisons donc deux : le premier scénario est que la tendance actuelle se déplacera principalement vers le variant Omicron, avec un faible taux de mortalité et une morbidité sévère, ce qui repose sur l'efficacité du vaccin et son faible taux de mortalité chez certains sujets. Ainsi, nous ciblons les maladies endémiques, poursuivons nos activités habituelles et nous concentrons sur les sujets à haut risque.

Le deuxième scénario est que le virus évolue vers un variant, une souche qui réduit l'efficacité du vaccin, infecte puis réinfecte les personnes, provoquant des cas graves et des décès, et se propage rapidement. C'est également un scénario possible. Quelles que soient les circonstances, nous ne devons pas rester passifs, mais plutôt proactifs.

PV : Dans ce scénario, nous anticipons également la possibilité que l’épidémie se complique, avec la propagation rapide de nouvelles souches dangereuses. Dans ce cas, pouvons-nous réagir rapidement, Professeur ?

Professeur Phan Trong Lan :Au cours des deux dernières années, l'expérience que nous avons présentée en matière de prévention des épidémies reste précieuse. Le message du gouvernement est de s'adapter de manière sûre et efficace. Pour une prévention efficace, il ne faut pas agir à grande échelle, mais à petite échelle. Chaque lieu où une épidémie se déclare nécessite des mesures globales. Forts de cette expérience, nous pouvons la minimiser. Lorsque de nouvelles souches apparaissent, il est essentiel de les détecter précocement, de les isoler et de les gérer afin d'éviter leur propagation. Pour prévenir l'épidémie, la lutte à la racine est la solution la plus efficace.

PV : Actuellement, alors que le nombre d’infections à l’échelle nationale a fortement diminué, le nombre de décès est très faible, est-ce le prérequis pour que nous construisions un scénario visant à considérer le Covid-19 comme une maladie endémique, Professeur ?

Professeur Phan Trong Lan :Pour lutter durablement contre les maladies infectieuses, l'un des facteurs à prendre en compte est la diminution progressive de l'immunité, notamment liée aux vaccins et aux infections. Même si nous revenons à une nouvelle normalité ou à une nouvelle circulation, les mesures de prévention des épidémies ne s'arrêteront pas. Nous continuerons de les renforcer à chaque niveau, en fonction de l'évaluation mondiale et vietnamienne.

PV : Avec un nombre élevé de cas alors que le taux de vaccination est le plus élevé au monde, conduisant à une large immunité communautaire, selon vous, Professeur, est-ce la base la plus complète pour revenir à une nouvelle vie normale ?

Professeur Phan Trong Lan :Nous analysons la situation sous de nombreux angles. Face à la Covid-19, l'immunité collective est inexistante et il est difficile d'atteindre le niveau souhaité. Il est donc essentiel de continuer à vacciner conformément aux prescriptions. Quoi qu'il en soit, le scénario doit s'appuyer sur des données scientifiques. Pour le Vietnam, il s'agit de la vaccination, en mettant l'accent sur la protection des personnes à risque. Ces deux facteurs nous aideront à surmonter plus facilement la pandémie.

PV:Merci Professeur Phan Trong Lan./.