Comment l’UE affecte-t-elle les revenus de la Russie ?
(Baonghean.vn) - L'Union européenne (UE) et le G7 collaborent pour instaurer un prix plafond sur le pétrole brut en provenance de Russie. Cette intention est encouragée par les médias occidentaux, car elle devrait être appliquée aussi largement que possible à l'échelle mondiale afin de limiter les revenus du Kremlin.
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Les mesures de l'UE limiteront le commerce du gaz russe par les banques, les assureurs et les compagnies maritimes. Photo : AFP |
Afin de limiter les flux financiers vers les Russes, l'UE entend garantir que Moscou ne puisse exporter du pétrole que par pétroliers à prix réduits. Toutes les exportations de pétrole, y compris vers la Chine et l'Inde, seront concernées par cette mesure. Il s'agit d'une mesure similaire à celle prise par le G7 cet été. L'UE a inclus un plafonnement des prix dans son huitième train de sanctions depuis le lancement de la campagne militaire russe en Ukraine.
Comment déployer
À partir du 5 décembre, l'UE et les pays du G7 interdiront aux banques de financer l'achat et la vente de pétrole russe, aux assureurs d'assurer les cargaisons et aux ports de décharger les pétroliers si ceux-ci sont achetés et vendus à des prix supérieurs à ceux fixés par l'UE. Un embargo sur tous les services liés aux exportations de pétrole devrait également rendre le transport maritime quasiment impossible.
Quel sera le prix plafond ?
Les chiffres exacts n'ont pas encore été déterminés, selon la Commission européenne (CE). Cependant, l'exécutif de l'UE estime que le prix doit être bien inférieur au prix actuel du marché et proche du prix pratiqué avant le lancement de l'opération russe en Ukraine. Les États membres de l'UE sont encore en discussion et n'ont voté ni pour ni contre l'embargo.
Russie contreEst-il toujours autorisé d’exporter du pétrole ?
À compter du 5 décembre, l'interdiction d'importer du pétrole russe acheminé par pétrolier ne s'appliquera qu'aux pays de l'UE et du G7. Les autres pays pourront toujours acheter du pétrole russe, mais à un prix plafond fixe.
Navire cL’UE est-elle toujours autorisée à transporter du pétrole russe ?
Les pays disposant de lignes de pétroliers transocéaniques, comme la Grèce, Chypre et Malte, peuvent garantir que leurs navires seront autorisés à continuer de transporter du pétrole s'ils sont négociés au prix plafond. Les navires de l'UE battant pavillon, par exemple, du Panama ou du Libéria, seront également soumis à ces sanctions. L'UE et les États-Unis tentent de faire pression sur les pays pour qu'ils adoptent cette pratique et pourraient imposer des sanctions s'ils ne coopèrent pas davantage avec la Russie.
Qu’en est-il des approvisionnements en pétrole des Balkans ?
Le pétrole russe destiné à la Serbie et à d'autres pays des Balkans est actuellement déchargé en Croatie, membre de l'UE, la Serbie ne disposant pas de ports. Si des sanctions sont adoptées, cela ne sera théoriquement plus autorisé à partir du 5 décembre. Bien que candidate à l'adhésion à l'UE, la Serbie n'a pas encore adhéré aux sanctions contre la Russie. L'UE devra décider si la Croatie peut continuer à approvisionner la Serbie et d'autres pays des Balkans. Dans tous les cas, le plafonnement des prix devra être respecté.
Qu’en est-il du pétrole russe livré par pipeline ?
Il n'y aura pas d'embargo sur le pétrole acheminé par oléoduc, car la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie reçoivent actuellement du pétrole russe via l'oléoduc Droujba (ou oléoduc de l'Amitié). Si la Pologne et l'Allemagne ont également accès au pétrole par oléoduc, elles s'en retireront volontairement à l'avenir afin de limiter les profits de la Russie. Le plafonnement des prix ne s'appliquera pas au pétrole acheminé par oléoduc.
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La Pologne, l'Allemagne et la République tchèque reçoivent du pétrole russe via l'oléoduc de l'Amitié. Photo : dpa |
Quelles ont été les réactions ?
La Russie a fermement condamné le plafonnement des prix imposé par l'UE et a désormais déclaré qu'elle ne fournirait de pétrole à aucun pays qui en imposerait un. « Un tel outil perturbe tous les mécanismes du marché et pourrait avoir un impact très négatif sur l'industrie pétrolière mondiale », a déclaré le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, à la télévision.
Lors d'un événement du secteur de l'énergie à Londres, Patrick Pouyanné, PDG du géant pétrolier français Total, a également mis en garde contre le plafonnement des prix. « Je pense que c'est une mauvaise idée. En fait, c'est une façon de rendre les rênes à Vladimir Poutine, et je ne ferais jamais ça. »