Le gaz et la position de la Russie

Ces derniers temps, les travaux ont été menés à un rythme soutenu, avec une cadence de construction toujours élevée. Le projet « Turkish Stream » traverse la mer Noire et comprend deux branches de 15,75 milliards de m³ chacune. La longueur totale du gazoduc est de 1 161 km.

Une scène de construction sur le chantier « Turkish Stream ».

La première branche approvisionne en gaz la Turquie, la seconde les pays d'Europe du Sud et du Sud-Est. La construction de ces lignes devrait s'achever en décembre 2019. Gazprom étudie les options pour que le Turkish Stream passe par la Bulgarie et la Serbie ou par la Grèce et l'Italie. Gazprom affirme que le Turkish Stream jouera sans aucun doute un rôle crucial pour garantir la sécurité énergétique de ce pays et de l'Europe.

Rappelons qu'après la détérioration des relations entre l'Ukraine (par laquelle passe le gazoduc russe vers l'Europe) et la Russie, le président ukrainien Porochenko a constamment exercé des pressions sur la Russie concernant l'exploitation du gazoduc. Cela a non seulement eu des répercussions négatives sur l'économie russe, mais a également menacé la sécurité énergétique de nombreux pays européens, notamment en hiver.

L'Europe a besoin du gaz russe, c'est évident. Mais au-delà de cela, politiquement, certains pays européens se joignent souvent aux États-Unis et au Royaume-Uni pour faire pression sur le gouvernement du président Poutine. Ils ont utilisé l'embargo économique contre la Russie pour affaiblir l'économie et soumettre ce pays.

Bien sûr, la Russie n'est pas assez stupide pour ne pas prendre de contre-mesures contre l'embargo. Il s'agit du gaz – l'énergie dont l'Europe a désespérément besoin, mais dont elle dépend. De toute évidence, le gaz apporte non seulement des devises à la Russie, mais lui sert également d'arme pour négocier politiquement avec l'Europe. En ouvrant le gazoduc Turkish Stream, la Russie atteint au moins quatre objectifs : ne pas être passivement affectée par la politique hostile du président ukrainien, continuer à tirer profit du gaz, disposer des armes nécessaires pour contrer les embargos économiques et maintenir sa position politique.