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Le murmure de Le Thai Son

Le Trang - Technique : Hong Toai October 31, 2025 18:39

Bien qu’il paraisse grand et romantique, le poète Le Thai Son est en réalité un vieux paysan paisible et sincère. Il mène une vie simple et rustique, au point de ne même pas savoir conduire une moto. Marchant souvent, il observe attentivement la vie des plus démunis et la retranscrit avec une sincérité absolue dans ses poèmes, pour y chanter des « chants silencieux »…

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Bien qu’il paraisse grand et romantique, le poète Le Thai Son est en réalité un vieux paysan paisible et sincère. Il mène une vie simple et rustique, au point de ne même pas savoir conduire une moto. Marchant souvent, il observe attentivement la vie des plus démunis et la retranscrit avec une sincérité absolue dans ses poèmes, pour y chanter des « chants silencieux »…

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Le poète Le Thai Son est né et a grandi dans un village réputé pour son élégance et son raffinement, notamment pour son talent littéraire : le village de Dong Phai, commune de Dien Hoa, district de Dien Chau, province de Nghe An (anciennement). Durant sa scolarité, il excellait dans les matières scientifiques, en particulier la physique. Cependant, vivant en milieu rural, où l'improvisation poétique était courante, la littérature s'est imposée à lui naturellement. Devenu adulte, sa santé ne lui permettant pas de s'engager dans l'armée comme ses camarades, il s'inscrivit sans hésiter à la faculté de lettres de l'université de Hanoï. Dès lors, la poésie l'accompagna tout au long de sa vie.

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Ce village s’imprime dans sa poésie comme un témoin simple et pourtant immuable : le marché de Chua, le puits de Cau, la rivière Bung, la falaise de Hai Vai… – des noms familiers qui deviennent les coordonnées de souvenirs, d’affection, de préoccupations quant au destin humain. Le critique Ha Quang, dans son ouvrage « L’avènement de la poésie contemporaine », a rendu un hommage affectueux au poète Le Thai Son :« La poésie de Son n’est pas de celles qui s’appuient sur des mots recherchés, encombrées d’images ou de philosophies alambiquées, comme on en parle actuellement. Sa poésie est authentique, comme si elle jaillissait du cœur, de l’âme… »Peut-être est-ce ainsi que les lecteurs peuvent aisément reconnaître dans la poésie de Le Thai Son une voix digne de confiance : ni bruyante, ni prétentieuse, ni sophistiquée sur le plan poétique, mais calme, sincère, à l’image d’un homme de la campagne qui confie le récit de sa vie :Ma famille boit l'eau du puits de Cau / Nous la transportons dans un panier en argile, en puisant l'eau avec une feuille de palmier.(Pont du puits)

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La poésie de Le Thai Son captivera les lecteurs par sa richesse d'éléments folkloriques. Son vécu et son immersion dans la culture populaire de Nghệ An confèrent à sa poésie une dimension profondément humaine, celle d'un homme de Nghệ An. Le poète Nguyễn Trong Tảo, compatriote, camarade de classe et confident de Le Thai Son, l'affirme dans la préface du recueil « Janvier vert » :« Je vois que l’homme de la campagne qui est en vous est très abondant et florissant. Presque tous vos liens affectifs sont liés à la campagne, et il suffit d’effleurer une corde sensible pour que l’instrument poétique qui est en vous vibre de notes harmonieuses. »Ces tonalités, pourtant très faciles à faire vibrer, sont enveloppées dans les chants silencieux de l'auteur :Chemise noire. Chapeau et écharpe noirs. Sans oublier les yeux noirs et humides, une vie entière à s'accrocher.(Multifacettes).

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À l'opposé de l'aspect poussiéreux habituel, les poèmes de Le Thai Son expriment une profonde compassion pour les pauvres, les laissés-pour-compte de la société. On y croise un enfant mendiant, un conducteur de cyclo-pousse, un fossoyeur, un maçon, un porteur, et même un prisonnier… Ses amis écrivains n'hésitent pas à le surnommer « le poète des pauvres ». C'est aussi un chant très personnel de Le Thai Son dans un monde où l'argent se retourne souvent contre les autres. Le poème « Poème joyeux pour un ami conducteur de cyclo-pousse » est aussi réconfortant qu'une tape sur l'épaule, comme un sourire qui chasse la fatigue :Connais la route comme ta poche / Connais cette ruelle et cette voie / Dors comme si tu écoutais les oreilles grandes ouvertes / Les sifflements des trains arrivant en gare.

Dans le domaine de la poésie pour enfants, Le Thai Son a tracé sa propre voie ; il écrivait pour les enfants en situation particulière ou ceux qui étaient laissés pour compte. « Ville natale » est un poème empreint des sentiments d’un petit-enfant « illégitime » qui n’a jamais vu la maison de son père.Je ne connais ma ville natale qu'à travers les mots de mon père.Et deux vers du poème« Les saisons des fleurs blanches du frangipanier / Le bruit du poisson en bois semble lui aussi parfumé »Envolée dans le ciel lors de la Journée de la poésie vietnamienne en 2003, son œuvre est toujours exposée vingt ans plus tard dans la rue de la poésie de la citadelle impériale de Thang Long. Peut-être parce qu'on y perçoit un parfum : celui de la bienveillance, celui du tintement des cloches des temples ancestraux, celui de la tolérance que sa poésie a distillé tout au long de son voyage.

De son vivant, le poète Le Thai Son mena une vie paisible, dévouée à ses amis. De 1997 à 2005, alors qu'il présidait l'Association de littérature et d'arts de Nghệ An, son bureau était toujours ouvert, accueillant la joie de l'amitié et de la poésie. Peu lui importait qui venait le voir, jeune ou vieux, riche ou pauvre, des plaines ou des montagnes, de la ville ou de la campagne, dirigeant ou employé, pourvu qu'ils se confient à la poésie. Nombre de jeunes écrivains furent par la suite reconnus lors de ces « entretiens littéraires autour d'un thé ». Et là, cet homme d'apparence si mondaine se révélait être un « vieux paysan écrivain », à la fois rustique et raffiné.

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Recueils de poèmes du poète Le Thai Son.
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Le poète Le Thai Son a posé au poète le « point d'interrogation de cinquante ans » : Pour qui écrira-t-il de la poésie ? Qui la lira ? Qu'adviendra-t-il du poète lorsque sa vue baissera et que ses pas seront lents ?Quand ma vision se trouble, mon dos est comme un point d'interrogation sous le ciel, je ne sais toujours pas qui je suis. La lumière du soleil est pâle, les nuages ​​tourbillonnent.Même lorsqu'il se remettait en question, il réalisait que les zéros qui avaient traversé sa vie n'étaient là que pour aimer plus que le mot amour, pour remercier la vie de lui avoir permis de rester avec la poésie sans rien demander en retour : «Je suis comme un morceau de viande rassis / Aimé et choyé sans raison / Je suis devenu instruit sans raison / Mon destin est à mes pieds.(Refrain zéro).

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(Peinture à l'huile de Phuong Binh)

Concernant les poèmes d'amour, le poète Nguyen Trong Tao a un jour évoqué la fraîcheur du Le Thai Son :La jeunesse et la vieillesse se confondent dans la poésie et l'écriture de Le Thai Son, leur conférant une fraîcheur intemporelle, à l'image de son amour éternel. Nombreux sont ceux qui écrivent des poèmes d'amour, mais ceux de Son révèlent souvent les secrets les plus profonds de l'âme.

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Un homme au caractère profondément folklorique comme Le Thai Son s'intéresserait certainement aux formes poétiques traditionnelles telles que le luc bat et le song that luc bat, genre dans lequel il excelle d'ailleurs, comme en témoignent plusieurs prix spécialisés. On pensait qu'au fil de son parcours poétique, il deviendrait vite démodé, mais curieusement, en vieillissant, il surprit ses amis par son innovation dans le vers libre, d'une simplicité et d'une élégance rares. Il restait ce Le Thai Son chaleureux, empreint d'amour et de sensibilité, et d'une grande subtilité poétique.Tes poèmes / Tels des éclairs / De la lumière de cet éclair, apparaissent / Herbe douce / Fleurs radieuses / Fruits succulents(Éclair)

En vieillissant, le poète Le Thai Son écrivait avec une fraîcheur juvénile, tant sur le plan esthétique que poétique. De plus, même gravement malade, il écrivait avec optimisme, aimant la vie et lui rendant grâce. Il chérissait chaque instant, chaque émotion, chaque mot… Alors qu’il ne lui restait que trois jours à vivre, grâce à l’assistance de machines, il dit encore à sa deuxième fille : « Ma fille, je viens d’écrire quelques vers, s’il te plaît, écris-les pour moi. » Deux larmes coulèrent sur son visage, et il lut lentement :« Rassemblant toute une vie de poèmes / Le livre devient un tombeau / Mes enfants, chaque page / Enveloppe l'âme de mon père ».

En tant que personne fidèle à la culture Nghe An et qui aime la poésie plus que tout, ayant mis un terme à sa vie et à ses chansons secrètes, il y a encore des gens qui lisent et écrivent sur la poésie de Le Thai Son, qui est l'aboutissement de son parcours créatif :Merci aux poèmes / De m'offrir une nouvelle chance / D'apparaître / Avec l'éclair / Et de disparaître…

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