Le Venezuela va-t-il « suivre les traces du Brésil » ?
(Baonghean) - Le président vénézuélien continue de lutter pour faire face à la double crise politique et sociale qui frappe le pays. Bien que le vice-président ait récemment affirmé que le pays n'organiserait pas de référendum sur la destitution du président, l'avenir politique de M. Maduro demeure incertain. L'opinion publique s'inquiète : après le Brésil, l'Amérique latine connaîtra-t-elle un autre scénario désastreux au Venezuela ?
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Le président vénézuélien Nicolas Maduro est aux prises avec la crise. Photo : Getty. |
J'attends avec impatience la certification de signature pour demander le licenciement
Rien que la semaine dernière, le président Nicolas Maduro a pris une série de mesures urgentes, témoignant de la gravité et de la complexité de la vie politique et sociale du pays. Par exemple, le 13 mai, M. Maduro a dû déclarer l'état d'urgence dans tout le pays afin de faire face aux complots de l'opposition et des forces extérieures visant à renverser son gouvernement de gauche.
Parallèlement, le président a dû prolonger l'état d'urgence économique de trois mois supplémentaires, peut-être même jusqu'en 2017, afin de rétablir la capacité de production du pays. Le 15 mai, le président Maduro a ordonné à l'armée de mener une semaine d'exercices militaires pour faire face aux menaces étrangères.
Ces mesures font suite à une série de mesures temporaires visant à faire face à la grave crise économique au Venezuela, telles que le déplacement des fuseaux horaires, la réduction des heures de travail des employés et les coupures de courant progressives.
Une série de solutions ont été proposées dans un contexte où l'opposition au Venezuela a annoncé avoir recueilli 2,5 millions de signatures - dépassant de loin le niveau prescrit par la constitution pour ouvrir la voie à la destitution du président.
Cependant, dans une récente déclaration, le vice-président vénézuélien Aristobulo Isturiz a affirmé que le pays n'organiserait pas de référendum de défiance contre le président Maduro. La raison invoquée est que la procédure relative à ce vote est « défectueuse ».
Le gouvernement vénézuélien a déjà accusé à plusieurs reprises l'opposition de fraude dans la collecte des signatures. M. Jorge Rodriguez, maire de Caracas et président de la commission spéciale gouvernementale nommée par le président Maduro, en collaboration avec la Commission nationale électorale (CNE) pour vérifier les signatures, a confirmé que plus de 11 % des déclarations envoyées à la Commission ne contenaient pas toutes les informations requises.
Bien entendu, la Table ronde de l'unité démocratique (MUD), parti d'opposition vénézuélien, s'est opposée à cette déclaration et a demandé à la Commission électorale nationale d'accélérer le processus de certification de la signature. La MUD a également critiqué la lenteur de la Commission électorale nationale dans ce travail. Cela signifie que l'avenir politique du président du Venezuela devra attendre le 2 juin, date à laquelle les étapes de certification de la signature seront terminées.
Cependant, d’ici là, M. Maduro devra faire face à d’innombrables difficultés, tant pour gérer la grave crise économique et sociale que pour faire face aux accusations et aux pressions de l’opposition.
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Henrique Capriles, leader de l'opposition vénézuélienne. Photo : Reuters. |
Les partis de gauche latino-américains en difficulté ?
Les grandes questions sont désormais les suivantes : quelle est la cause profonde de la situation désastreuse du Venezuela ? S’agit-il d’un effet domino provoqué par le Brésil, pays voisin, lui aussi en difficulté ? Et est-ce un signe du déclin des partis de gauche en Amérique latine ?
Selon l'opposition, l'administration du président Nicolas Maduro a été trop faible et a commis de graves erreurs dans ses politiques économiques et énergétiques. Le président Maduro a accusé à plusieurs reprises des forces étrangères, en particulier les États-Unis, d'être à l'origine des manœuvres de l'opposition nationale visant à renverser son gouvernement de gauche.
Cependant, objectivement, les observateurs estiment que cette situation s'explique par deux raisons. Premièrement, il est indéniable que la politique du gouvernement du président Maduro, fortement dépendant du pétrole, a rencontré des difficultés lors des fortes fluctuations des prix du pétrole ces derniers temps. Or, le pétrole représente 96 % du chiffre d'affaires total des exportations vénézuéliennes. Le parti de gauche au pouvoir au Venezuela a également été accusé de corruption et de gestion inefficace. La même situation s'est produite récemment au Brésil. Face à cette évolution économique défavorable, l'opposition des deux pays n'hésitera pas à l'utiliser comme prétexte pour attaquer et renverser le gouvernement en place.
Il est également possible qu'il y ait une ingérence extérieure, comme l'a affirmé le président Maduro. Le Venezuela est en effet l'un des pays phares du mouvement de gauche en Amérique latine et n'est pas en faveur du gouvernement américain. Cependant, toutes ces accusations restent des mots sans fondement réel.
Ainsi, dans un avenir proche, la grave crise politique et économique demeure un défi majeur pour le président Maduro. Parallèlement, si les signatures sont certifiées et que M. Maduro ne parvient pas à faire passer le référendum, le Venezuela devra organiser des élections générales anticipées.
Cependant, ce n'est pas la fin de M. Maduro. Auparavant, en 2004, un référendum similaire avait été organisé pour son prédécesseur, feu le président Hugo Chavez. Ce dernier avait toutefois remporté la victoire. Par conséquent, la réponse finale à la question : « Le Venezuela suivra-t-il l'exemple du Brésil ? » dépendra en grande partie des efforts du président Maduro lui-même et de son administration pour gérer la crise dans les mois à venir.
Khang Duy
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