La Russie utilise une double tactique avec les États-Unis dans le nouveau traité START

Hoang Pham October 22, 2020 09:19

C'est la stratégie utilisée par la Russie alors qu'elle réfléchit au sort du traité New START qui arrive à expiration, alors que le président Trump est à la traîne par rapport à son adversaire Joe Biden dans les sondages d'opinion avant les élections américaines.

Un moineau maigre vaut-il deux cailles dodues dans un buisson ? Les Russes diraient probablement non, du moins lorsqu'il s'agirait de choisir entre un accord de contrôle des armements de dernière minute proposé par l'administration Trump et l'approche que le candidat démocrate à la présidence Joe Biden adopterait envers la Russie s'il était élu.

L'enjeu est le sort du nouveau traité START, pièce maîtresse des relations de l'administration Obama avec la Russie. Entré en vigueur en 2011, il expirera le 5 février 2021, sauf accord des deux parties pour le prolonger. Ce traité limite le nombre de bombardiers stratégiques, de missiles et d'ogives déployés par la Russie et les États-Unis, et impose une série d'exigences de vérification rigoureuses.

Tổng thống Mỹ Donald Trump và Tổng thống Nga Putin trong cuộc gặp thượng đỉnh đầu tiên năm 2018. Ảnh: EPA

Le président américain Donald Trump et le président russe Poutine lors de leur premier sommet en 2018. Photo : EPA

Double mouvement

Si le nouveau traité START expire — suite à la disparition du Traité sur les missiles anti-balistiques sous la présidence de George W. Bush et du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire sous la présidence de Donald Trump — les armées américaine et russe ne seraient pas liées par des traités bilatéraux de contrôle des armements pour la première fois depuis les années 1960.

Les responsables de l'administration Trump ont évoqué à plusieurs reprises la menace potentielle d'une course aux armements du XXIe siècle pour contraindre la Russie à faire des concessions. Les États-Unis souhaitent que la Russie pousse la Chine à participer à des négociations trilatérales sur un traité successeur au traité New START, mais la Chine a refusé, affirmant que son arsenal nucléaire ne représente qu'une fraction de celui de la Russie et des États-Unis.

Plus récemment, l'administration Trump a proposé de prolonger le traité d'un an si la Russie acceptait un cadre politiquement contraignant qui gèlerait le nombre d'ogives nucléaires non stratégiques à ses niveaux actuels. Le candidat démocrate à la présidence, Joe Biden, a quant à lui appelé à une prolongation inconditionnelle du New START de cinq ans – la durée maximale autorisée par le traité.

La Russie a clairement montré sa « frustration » face aux propositions de l’administration Trump.

Après que l'envoyé américain pour le contrôle des armements, Marshall Billingslea, a déclaré aux journalistes la semaine dernière que les parties étaient parvenues à un « accord de politesse » sur le gel des niveaux d'ogives nucléaires et la prolongation du traité New START, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, l'a catégoriquement démenti.

M. Ryabkov a qualifié la proposition américaine d’« inacceptable » et a averti que si les responsables américains devaient informer leurs supérieurs avant les élections de ce qu’ils pensaient avoir convenu avec la Russie, ils ne l’obtiendraient pas.

Cependant, la Russie n'a pas complètement fermé la porte à une prolongation de l'accord avec l'administration Trump. Suite à la déclaration de Ryabkov, le président russe Poutine a appelé à une prolongation du traité START d'au moins un an sans condition. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a également déclaré que d'intenses discussions sur le sort du nouveau traité START se poursuivaient.

Une déclaration du ministère russe des Affaires étrangères du 20 octobre a souligné que la Russie pourrait en principe accepter un gel des ogives dans le cadre d'une prolongation d'un an du traité, mais que les États-Unis ne devraient pas « poser de conditions supplémentaires », une référence aux mesures de vérification supplémentaires que les responsables américains ont demandées.

En outre, Moscou a également déclaré que lors de la négociation d'un traité bilatéral faisant suite au New START, les parties doivent également discuter de tous les facteurs susceptibles d'affecter la stabilité stratégique, c'est-à-dire y compris les systèmes de défense antimissile américains que Washington a longtemps hésité à mettre sur la table.

Parier sur une administration Biden ?

Bien que l’accord soit resté ouvert, la Russie est également réticente à « accorder » à la Maison Blanche la moindre concession sur le contrôle des armements, malgré les menaces de hauts responsables américains de laisser le traité expirer sans aucun accord avant les élections.

La volonté de la Russie de prendre ce risque pourrait influencer sa perception actuelle de l'administration Trump et ses perspectives de réélection. La Russie est clairement frustrée par la politique du président Trump à son égard, bien plus hostile qu'il ne l'avait laissé entendre lors de la campagne de 2016.

Les politiques de M. Trump comprennent des sanctions sévères contre la Russie, de nouvelles livraisons d'armes à l'Ukraine, un renforcement des troupes américaines en Europe de l'Est et le retrait des traités de contrôle des armements. La Russie reconnaîtra probablement aussi que les sondages américains suggèrent que les chances de réélection de M. Trump sont minces.

Par ailleurs, la Russie ne peut s’empêcher de prêter attention à la vision du candidat Biden de vouloir « maintenir la stabilité stratégique ».

De plus, la partie russe semble compter sur plusieurs personnalités susceptibles de jouer un rôle clé en matière de sécurité nationale si M. Biden est élu. Parmi elles figurent l'ancien secrétaire d'État adjoint Bill Burns, réputé à Moscou pour sa position ferme mais relativement pragmatique lorsqu'il était ambassadeur des États-Unis en Russie, et Rose Gottemoeller, négociatrice en chef du traité New START en 2009. Mme Gottemoeller a également été l'une des auteurs d'une lettre ouverte appelant à une approche plus équilibrée et pragmatique envers la Russie.

Malgré les propos durs de Biden à l’égard du président russe Poutine, le Kremlin espère probablement que les deux parties pourront coopérer sur des questions stratégiques s’il est élu.

Ces facteurs expliquent la prudence de la Russie face à la proposition de Trump.sur la prolongation du nouveau traité STARTSi M. Trump est réélu, la Russie sera toujours en mesure de parvenir rapidement à un accord formel pour prolonger le traité et de négocier un accord de suivi. Et si M. Biden remporte les élections, la Russie ne fera rien qui puisse « déplaire » à la nouvelle administration américaine.

Selon vov.vn
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