Société

Le soldat revient du champ de bataille de Quang Da et du voyage d'une vie magnifique en temps de paix

Diep Thanh DNUM_ABZAJZCACF 08:32

Dans le contexte historique du 80e anniversaire de la Fête nationale (2 septembre 1945 – 2 septembre 2025), les souvenirs de guerre et les récits quotidiens des soldats de retour au pays nous rappellent sans cesse la valeur de l'indépendance et de la liberté. M. Pham Trong Song, soldat ayant combattu sur le champ de bataille de Quang Da, en est la preuve vivante.

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Dans le contexte historique du 80e anniversaire de la Fête nationale (2 septembre 1945 - 2 septembre 2025), les souvenirs de guerre et les récits quotidiens des soldats de retour au pays nous rappellent sans cesse la valeur de l'indépendance et de la liberté. M. Pham Trong Song, soldat ayant combattu sur le champ de bataille de Quang Da, en est un parfait exemple.

Contenu et technique : Diep Thanh

Les « miracles » des blessés

L'invalide de guerre, au visage marqué par les cicatrices de la guerre et à la silhouette menue, est M. Pham Trong Song (né en 1956). Il vit actuellement avec sa femme, Mme Nguyen Thi Ly (née en 1957), dans le quartier de Vinh Loc, province de Nghe An. Leur relation s'est tissée dans un lieu où ne semblaient subsister que douleur et souvenirs de guerre : le centre de soins pour invalides de guerre de Nghe An.

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M. Pham Trong Song dans sa petite épicerie, près du centre de soins pour invalides de guerre de Nghe An, avec sa femme. Photo : Diep Thanh

Né dans une famille de deux frères, M. Song et son frère aîné se sont tous deux engagés volontaires dans l'armée dès leur plus jeune âge. Alors qu'il s'apprêtait à partir en guerre, il reçut contre toute attente une convocation à l'université, mais il insista pour s'engager, déterminé à suivre les traces de son frère et à protéger la patrie. Affecté à la compagnie 11, régiment 2, division 324, il combattit sur le champ de bataille de Quang Da. En 1974, lors d'une attaque contre une base ennemie, il fut malheureusement touché par une balle de M79, perdant toutes ses molaires, une aile du nez et un œil. Le souvenir de ce moment crucial est encore gravé dans sa mémoire comme si c'était hier.

« Un miracle », a déclaré Song à propos de son réveil du coma. Il a appris plus tard que sa vie avait été sauvée par un médecin courageux qui lui avait dégagé les voies respiratoires alors que son nez et sa bouche étaient obstrués. Cette intervention lui a sauvé la vie à un moment où il pensait avoir perdu espoir.

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M. Song (deuxième à partir de la gauche) lors d'une visite de l'ancien champ de bataille. Photo : NVCC

De retour du champ de bataille, le corps brisé, confronté à une douleur sourde à chaque changement de temps, M. Song n'a jamais laissé la douleur l'emporter sur sa volonté de vivre. Au centre de soins pour invalides de guerre de Nghe An, où sont soignés plus de 1 000 soldats blessés et malades venus de nombreuses provinces et villes, il a non seulement survécu, mais a aussi trouvé l'amour et le bonheur.

« À cette époque, M. Song était petit et faible, pesant un peu plus de 30 kg, gravement blessé et avec un visage déformé, si bien que peu de gens osaient le regarder dans les yeux lorsqu'ils lui parlaient », se souvient Mme Ly. « Mais c'était une personne joyeuse, travailleuse et compatissante, alors tout le monde le respectait. C'est pourquoi je l'aimais. »

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L'amour entre Pham Trong Song, invalide de guerre, et son épouse est né de l'amour et du respect qu'ils ont nourris durant leur séjour au centre de soins pour invalides de guerre de Nghe An. Photo : NVCC - Diep Thanh

Leur amour a reçu le soutien enthousiaste des frères et amis de la famille.Centre de soins infirmiers, mais elle se heurta à une farouche opposition de la part de la famille de Mme Ly. Belle femme en bonne santé, issue d'une famille aisée, elle avait de nombreux prétendants. Aux yeux de la famille, son amour et sa décision d'épouser un vétéran pauvre, handicapé et en mauvaise santé comme M. Song étaient inacceptables.

Ils craignaient que leur fille ne souffre, craignaient que la génération suivante ne soit affectée par l'agent orange/dioxine. Mais malgré tout cela, Mme Ly a décidé de lier sa vie à cet homme handicapé. Leur mariage a eu lieu en plein cœur de la ville, avec l'aide de tous. « Des amis ont donné chaque portion de riz, de viande et de cigarettes en échange de nouilles, de poulet et de thé pour le mariage. Notre chambre nuptiale était composée de deux lits simples accolés, le reste étant partagé par des camarades. Qui aurait cru qu'un soldat handicapé comme moi puisse se marier ? Ce fut un autre miracle dans ma vie », a raconté M. Song avec émotion.

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Pham Trong Song, invalide de guerre, partage ses souvenirs de guerre avec la jeune génération. Photo : Diep Thanh

Depuis leur mariage, Mme Ly accompagne son mari dans ses incessants séjours à l'hôpital. Avec le changement de temps, ses anciennes blessures se sont aggravées, une forte fièvre l'obligeant à être hospitalisé. Il avait subi 14 interventions chirurgicales, majeures et mineures, pour reconstruire sa mâchoire, restaurer son visage et retrouver sa mobilité. Ses bras et ses jambes étaient couverts de cicatrices dues aux greffes de peau pratiquées au visage.

Lors de la fête du Têt, au lieu de se réunir autour d'un repas familial, le couple a dû se rendre à l'hôpital. Son épouse, en bonne santé, a été non seulement son soutien spirituel, mais aussi son aide constante. Et puis, trois enfants sont nés, fruit d'un amour sincère, simple et durable.

Une vie qui vaut la peine d'être vécue

Au cours de ses 50 années de travail au Centre de soins infirmiers pour invalides de guerre de Nghe An, M. Song était non seulement connu pour sa belle histoire d'amour avec Mme Ly, mais aussi comme un invalide de guerre dynamique avec un esprit économique, qui savait gérer et être créatif pour non seulement soutenir sa famille mais aussi aider ceux qui l'entouraient.

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Depuis son retour du champ de bataille, M. Song a toujours été attentif et a consacré beaucoup de temps à exprimer sa gratitude et à prendre soin de ses camarades. Photo : NVCC

À la fin des années 70, après avoir donné naissance à son premier fils, avec une petite allocation, il réalisa qu'il devait travailler davantage pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses enfants. Malgré son invalidité de guerre, il transportait toujours du riz et du charbon pour son unité. Durant son temps libre, il ouvrait un atelier de réparation de vélos sur la route reliant Vinh à Cua Hoi. Non seulement il le faisait pour lui-même, mais il enseignait également la réparation de vélos à de nombreux jeunes de la région, qui, par la suite, bénéficiaient d'une vie stable, lui rendaient souvent visite et lui étaient reconnaissants de son enseignement.

Constatant que de nombreux soldats handicapés du centre étaient compétents mais sans emploi, il a pris l'initiative de contacter des associations et groupes locaux afin de lancer des projets de production adaptés. En rejoignant l'Association provinciale des aveugles, il a investi dans des machines de production de cure-dents, créant ainsi des emplois pour les soldats handicapés. Il a également contacté des écoles pour vendre ses produits. Près du centre se trouvait un atelier d'artisanat du ministère de l'Industrie et du Commerce. M. Song a demandé à des soldats handicapés de prendre en charge les étapes de peinture et de séchage. Cela leur a permis d'augmenter leurs revenus, d'améliorer leurs conditions de vie et de créer de la joie. Grâce à cette source de revenus, il a pu offrir une éducation complète à ses trois enfants et, parallèlement, aider de nombreux soldats handicapés et leurs proches à trouver un emploi.

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Pour les soldats blessés et malades du centre de soins infirmiers pour invalides de guerre de Nghe An, M. Song est un grand ami, toujours attentionné, encourageant et soutenant. Photo : Diep Thanh

Grâce à ses efforts inlassables, il a reçu un certificat de mérite du Premier ministre pour ses nombreuses réalisations professionnelles, ses efforts pour surmonter les difficultés et les handicaps, ainsi que pour sa contribution positive à la communauté. À près de 70 ans, il poursuit son chemin. N'étant plus directement impliqué dans la production, il participe au Conseil des invalides de guerre et des soldats malades du Centre, offrant un soutien consultatif, aidant ses frères à résoudre les problèmes liés aux politiques et aux régimes, et encourageant ceux qui sont en difficulté. En 2024, répondant à l'appel du Premier ministre, M. Song a décidé de s'inscrire.don d'organesPour lui, c'est une façon pour une partie de son corps de continuer à vivre, d'aider les autres, quand il n'est plus de ce monde.

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Pham Trong Song, invalide de guerre, s'est inscrit pour donner ses organes, désireux de consacrer tout ce qu'il possède à la vie. Photo : CSCC

« Les blessures de guerre m'ont toujours fait vivre dans la douleur. Il y a de nombreuses nuits où la douleur me tourmente au point de me rendre insomniaque, mais ce que j'ai enduré n'est rien comparé à ce qu'ont enduré mes camarades », hésita M. Song, la voix étranglée. « Chaque fois que je visite l'ancien champ de bataille, que je rends visite à mes anciens camarades ou que je brûle de l'encens pour eux dans les cimetières, en pensant à leurs sacrifices et à leurs pertes, je ne peux le supporter. La douleur de la guerre n'est pas seulement présente dans leurs corps, dans leurs souvenirs, mais aussi dans ceux de leurs enfants et petits-enfants. C'est la douleur ultime… J'ai toujours cru que la vie que j'ai eue, la chance que j'ai eue, tout cela m'est venu de mes camarades. C'est pourquoi je me rappelle toujours de vivre une vie digne. »

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