Comment les Américains réagissent-ils à l'interdiction de TikTok ?
L'interdiction de TikTok aux États-Unis est devenue un sujet très controversé. Les Américains sont-ils vraiment favorables à l'interdiction de l'application ?
Un nouveau sondage du Pew Research Center (États-Unis) révèle un changement significatif dans l'opinion publique américaine concernant l'interdiction de TikTok. Contrairement aux résultats du précédent sondage, réalisé il y a 18 mois, le soutien à l'interdiction de cette application a considérablement diminué, tant chez les démocrates que chez les républicains.
Cette décision intervient alors que le gouvernement américain fixe au 19 janvier la date limite pour que ByteDance, la société mère de TikTok, vende ou cesse de proposer l'application sur le marché américain. Ce changement d'opinion publique pourrait être dû à plusieurs facteurs, notamment aux controverses liées à la sécurité nationale et aux campagnes médiatiques de TikTok.

Un sondage du Pew Research Center révèle clairement l'évolution de l'opinion publique américaine concernant une éventuelle interdiction de TikTok. Le pourcentage d'adultes favorables à une interdiction, qui s'élève à 32 % selon le dernier sondage, est en baisse significative par rapport aux 50 % enregistrés en mars 2023 et aux 38 % de l'automne dernier. Ce déclin constant suggère que les Américains sont de plus en plus réticents à l'idée d'interdire une plateforme de médias sociaux aussi populaire.
Malgré la date butoir fixée par le gouvernement américain pour l'interdiction de TikTok, la moitié des Américains restent sceptiques quant à cette possibilité, la jugeant « très improbable » voire « improbable ».
Le sondage montre que l'opinion publique dans la première économie mondiale a beaucoup changé au cours des 18 derniers mois, même 5 mois après que le président Joe Biden a signé une loi obligeant la société mère ByteDance à céder 100 % de sa filiale TikTok sous peine d'interdiction dans ce pays.
Des parlementaires américains ont exprimé de vives inquiétudes quant à la capacité de TikTok, application appartenant à la société chinoise ByteDance, à collecter et transférer les données des utilisateurs américains vers les États-Unis. Ils craignent que des informations personnelles sensibles, telles que l'historique de navigation, la géolocalisation et même les données biométriques, puissent être exploitées à des fins commerciales ou de renseignement, ce qui constituerait une grave menace pour la sécurité nationale.
Bien que le sondage révèle une évolution significative de l'opinion des Américains concernant l'interdiction de TikTok, il n'en explore pas les raisons. L'absence de données sur les motivations ne permet pas de tirer de conclusions définitives quant aux facteurs ayant influencé cette évolution.
Non seulement le peuple américain, mais aussi l'ancien président Donald Trump, qui fut jadis le plus virulent critique de TikTok, ont opéré un revirement surprenant en ouvrant un compte sur cette plateforme en début d'année, en totale contradiction avec la décision d'interdire TikTok lorsqu'il était en fonction en 2020.
Parallèlement, la vice-présidente Kamala Harris, candidate à la présidence américaine de 2024, a également utilisé l'application pour sa campagne électorale. Le président Joe Biden, bien qu'ayant lui-même signé la loi, a lui aussi ouvert un compte sur la plateforme.
Les recherches de Pew mettent en lumière de profondes divisions politiques concernant l'opinion sur TikTok : les républicains et les indépendants proches des républicains sont plus susceptibles que les démocrates de considérer TikTok comme un risque pour la sécurité nationale et deux fois plus susceptibles de soutenir son interdiction.
Néanmoins, un constat notable est la baisse de près de 20 % du soutien à une interdiction dans chaque parti depuis mars 2023, ce qui suggère que la question devient de plus en plus complexe et multiforme.
En vertu d'une loi signée par le président Joe Biden, ByteDance doit vendre TikTok sous peine d'interdiction d'exploitation aux États-Unis. Initialement fixée à janvier, la date limite pourrait être prolongée de 90 jours si le processus de cession se poursuit.
L'enquête du Pew Research Center a été menée auprès de 10 658 adultes américains, du 15 juillet au 4 août. Selon l'organisation, les résultats ont une marge d'erreur de plus ou moins 1,2 %.



