Découverte d'un médicament contre le cancer du poumon capable de tuer les cellules du VIH
Des médecins de l'hôpital Pitié-Salpétrière AP-HP à Paris (France) ont découvert la première preuve qu'un médicament utilisé pour traiter le cancer du poumon, du rein et de la peau peut tuer les cellules infectées par le VIH chez les patients atteints du SIDA.
Dans l’étude, un patient de 51 ans, diagnostiqué avec le VIH en 1995 et un cancer du poumon en mai 2015, a reçu le médicament nivolumab, vendu par Bristol-Myers Squibb sous le nom d’Opdivo.
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Un médicament utilisé pour traiter les cancers du poumon, du rein et de la peau peut tuer les cellules infectées par le virus VIH. |
Les résultats ont montré une « réduction spectaculaire et durable » des réservoirs de VIH sans traitement standard. Le patient a reçu 31 doses de nivolumab toutes les deux semaines depuis décembre 2016. Après la première injection, le taux de VIH a augmenté de façon continue jusqu'au 45e jour, puis a diminué. Les médecins ont expliqué que l'activité du système immunitaire avait augmenté. Au 120e jour, les résultats du traitement ont montré une forte réduction des réservoirs de VIH.
Le cas a été rapporté dans les Annals of Oncology, où les médecins ont déclaré avoir réalisé une étude similaire sur un autre patient qui avait pris Opdivo mais qui n'avait eu aucun effet sur le VIH.
Le Dr Jean-Philippe Spano, professeur et chef du département d'oncologie de l'hôpital, a déclaré : « Nous devons rester très prudents, car il ne s'agit que d'un cas isolé », ajoutant qu'il s'agit du premier cas montrant une réduction significative du réservoir du VIH. Pour sa part, Andrew Freedman, expert en maladies infectieuses de l'Université de Cardiff (Royaume-Uni), a déclaré que cette découverte était « très encourageante », mais qu'il fallait néanmoins rester prudent.
Depuis de nombreuses années, les scientifiques tentent de trouver des moyens d'éliminer les réservoirs du VIH dans l'espoir d'éliminer complètement le virus et de guérir les patients atteints du sida. Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a déclaré que le traitement du VIH à l'échelle mondiale a fait des progrès remarquables au cours des 15 dernières années, avec un taux de traitement de 57 % des cas infectés.
Le défi consiste désormais à permettre aux 16 millions de patients non traités, dont quelque 919 000 enfants, d’avoir accès au traitement le plus rapidement possible.
Selon VNA
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