Développement pour la stabilité – une pensée novatrice du XIVe Congrès
Le projet de rapport politique soumis au 14e Congrès national du Parti a révélé un changement remarquable dans la pensée économique : « privilégier le développement pour la stabilité, et la stabilité pour le développement ».
Cette approche représente un changement profond dans la compréhension de la relation entre croissance et stabilité – deux piliers qui ont façonné le modèle de développement du Vietnam au cours des quarante dernières années.
Alors qu'auparavant la stabilité était considérée comme une condition du développement, le développement est désormais perçu comme un moyen de garantir une stabilité à long terme. Une nation ne peut être stable sans créer de richesse et d'opportunités.
Ce revirement représente un « changement radical de mentalité » : le développement n'est pas seulement un résultat, mais un moyen de préserver les fondements de la nation en période de grands bouleversements.

Ambition d'une croissance à deux chiffres
Le projet de rapport politique fixe des objectifs économiques sans précédent : une croissance moyenne du PIB d’au moins 10 % par an sur la période 2026-2030, un PIB par habitant de 8 500 USD, une part du secteur de la transformation et de la fabrication représentant 28 % du PIB et une économie numérique représentant 30 % du PIB.
Ces chiffres témoignent d'une nouvelle vision de la croissance : non pas l'expansion par le capital et la main-d'œuvre, mais l'amélioration de la qualité par la productivité et l'innovation. Un ratio de productivité totale des facteurs (PTF) supérieur à 55 % et une productivité du travail en hausse de 8,5 % par an illustrent l'engagement en faveur d'un modèle de croissance fondé sur la connaissance.
Dans le contexte du risque clairement identifié de prendre du retard et du piège du revenu intermédiaire, l'exigence d'un développement rapide associé à une qualité élevée n'est pas seulement un objectif économique, mais aussi une condition essentielle à la compétitivité nationale.
Le développement institutionnel – fondement de toute percée
Une fois encore, le XIVe Congrès a placé les institutions au cœur de la stratégie de développement. Le rapport indique que les institutions politiques sont essentielles, les institutions économiques sont centrales et nécessitent une forte innovation dans la réflexion pour favoriser des avancées stratégiques et créer un nouvel écosystème de développement.
L'objectif de cette innovation est de perfectionner l'institution économique de marché moderne à orientation socialiste, de gérer correctement la relation entre l'État, le marché et la société, et surtout d'affirmer le rôle décisif du marché dans la mobilisation et l'allocation des ressources de développement.
L’État a la responsabilité d’instaurer et de garantir un ordre équitable. Le marché est un mécanisme de sélection des ressources. Lorsque les institutions sont pleinement opérationnelles, le marché joue un rôle efficace dans l’allocation des ressources.
Parallèlement, il est essentiel d'améliorer l'environnement des investissements et des affaires – en garantissant transparence, stabilité et prévisibilité – afin de libérer la productivité et de créer une nouvelle dynamique de croissance. Dans cette perspective, les institutions ne constituent pas seulement un cadre, mais bien le moteur du développement.
Nouveau modèle de croissance fondé sur la science et la technologie
Le projet de rapport politique définit une orientation claire : la science, la technologie, l’innovation et la transformation numérique seront les principaux moteurs de la croissance. L’objectif est d’améliorer la productivité, la qualité et la valeur ajoutée de l’économie, en s’appuyant sur l’économie des données et l’économie numérique comme piliers du nouveau modèle de développement.
Le concept de « modernisation » est repensé : il ne s’agit plus de reproduire des usines à l’identique, mais de renouveler les dynamiques existantes grâce aux nouvelles technologies. La transformation s’opérera simultanément sur de nombreux fronts : transformation numérique, transition écologique, transition énergétique et transformation humaine.
Les domaines prioritaires sont clairement identifiés : semi-conducteurs, robotique, nouveaux matériaux, bio-industrie, énergies renouvelables, industrie spatiale et informatique quantique. Cette nouvelle approche de l’industrialisation vise la maîtrise technologique, et non plus seulement la transformation.
Pour atteindre une croissance à deux chiffres, l'économie doit s'appuyer sur le savoir et non continuer à exploiter les ressources. C'est là la manifestation la plus claire d'une forte innovation dans la pensée du développement.
Restructurer l'économie, assurer les principaux équilibres
L'innovation dans la réflexion doit aller de pair avec l'innovation dans l'allocation des ressources. Le projet de loi stipule clairement qu'il est nécessaire de restructurer l'économie et de promouvoir la croissance tout en garantissant la stabilité macroéconomique et l'équilibre des grands secteurs.
L'économie de l'État doit être réorganisée conformément aux normes internationales, en ciblant les secteurs clés. Les dépenses budgétaires doivent être fortement réorientées vers l'investissement dans le développement, avec des mécanismes et des politiques d'investissement public suffisamment flexibles pour mobiliser le capital social. Le système bancaire doit être modernisé, les organisations fragiles doivent être traitées en profondeur, les participations croisées doivent être contrôlées et la sécurité du système doit être garantie.
Ces orientations témoignent d'une même logique : la stabilité pour le développement, et le développement pour consolider la stabilité. Ce n'est que lorsque les investissements publics sont efficaces, le crédit transparent et le budget rigoureux que les politiques budgétaires et monétaires peuvent véritablement soutenir une croissance durable.
Deux moteurs de développement parallèles : étatique et privé
Le projet de rapport politique affirme clairement : « L’économie privée est le moteur le plus important de l’économie », démontrant un changement majeur de perception convenu dans la résolution 68 sur l’économie privée.
L’économie étatique joue toujours un rôle de premier plan pour assurer les grands équilibres, l’orientation stratégique et le leadership du système, mais le principal moteur de croissance doit venir du secteur privé – le plus innovant, le plus flexible et le plus dynamique.
L’État doit créer un environnement équitable et sûr permettant aux entreprises privées d’accéder à la terre, aux capitaux et à la technologie ; soutenir la formation de sociétés privées vietnamiennes d’envergure régionale et compétitives ; et aider les petites entreprises et l’économie coopérative à prospérer.
Lorsque ces deux secteurs fonctionneront de concert, l'économie disposera de deux ailes pour déployer ses ailes : l'une pour maintenir la stabilité, l'autre pour promouvoir le développement.
Trois niveaux de rupture – de la pensée aux institutions et aux modèles
Globalement, le projet fait apparaître trois niveaux de percée clairement définis :
Une forte innovation dans la réflexion sur le développement – le développement est le fondement de la stabilité.
Percée institutionnelle : affirmant le rôle décisif du marché, l'État se tourne vers la création et la régulation.
Modèle de croissance novateur – faisant de la science, de la technologie, de l'innovation et de la transformation numérique le principal moteur.
Ces trois niveaux de rupture créent la structure de développement de la nouvelle étape : la pensée est le postulat, les institutions sont les outils, la technologie est le moyen et les individus sont les sujets.
La pensée moderne du développement
Le projet de rapport politique du XIVe Congrès national présente une vision claire : le Vietnam doit se développer pour maintenir la stabilité, et maintenir la stabilité grâce à ses propres capacités de développement.
La croissance ne se résume plus à un simple apport de capital, de main-d'œuvre ou de ressources, mais constitue une mise à l'épreuve des institutions, des technologies et des ressources humaines.
L’innovation forte dans la réflexion sur le développement – de la gestion à la création, de l’exploitation au leadership, de la stabilité passive au développement actif – est le message central du 14e Congrès.
Le projet stipule : « Notre pays est véritablement entré dans une nouvelle ère – une ère de croissance nationale, pour un Vietnam pacifique, indépendant, démocratique, prospère, civilisé et heureux, progressant régulièrement vers le socialisme. »


