PHEV 2025 : Les chiffres de T&E révèlent un écart en matière d’émissions
Une étude de Transport & Environment portant sur 800 000 véhicules hybrides rechargeables (VHR) révèle que les émissions réelles de CO₂ sont près de cinq fois supérieures aux chiffres annoncés. Cela pourrait engendrer un surcoût de 500 € par an pour les utilisateurs. L’UE prévoit de renforcer les ratios de consommation d’électricité entre 2025 et 2028.
Les véhicules hybrides rechargeables (PHEV) étaient autrefois perçus comme un compromis écologique entre les moteurs à combustion interne et les véhicules électriques. Cependant, les données d'utilisation réelles compilées par Transport & Environment (T&E) à partir de 800 000 véhicules en Europe révèlent un écart important entre les chiffres d'émissions officiels et réels. Les émissions de CO₂ mesurées peuvent être près de cinq fois supérieures aux chiffres annoncés par les constructeurs, ce qui soulève des questions quant à l'efficacité environnementale et aux coûts d'utilisation des PHEV.

L'écart entre les tests et la réalité : données de 800 000 véhicules
T&E a constaté qu'en 2021, les émissions moyennes réelles des véhicules hybrides rechargeables (PHEV) atteignaient 134 g/km, soit 3,5 fois plus que les 38 g/km annoncés par le constructeur. Selon une étude récente, l'écart est encore plus important : le chiffre annoncé est de 28 g/km, tandis que la mesure réelle s'élève à 139 g/km.
| Temps | CO₂ déclaré (g/km) | CO₂ réel (g/km) | Différence |
|---|---|---|---|
| 2021 | 38 | 134 | ≈ 3,5 fois |
| Dernier | 28 | 139 | ≈ près de 5 fois |
D'après T&E, cet écart s'explique par une utilisation réelle très différente des hypothèses formulées lors de la certification. La plupart des automobilistes ne rechargent pas régulièrement leur batterie et n'utilisent pas principalement leur moteur à essence ; même avec une batterie pleine, de nombreuses voitures activent prématurément leur moteur thermique lors de fortes accélérations, en montée ou par temps froid.
Pourquoi les véhicules hybrides rechargeables sont « moins écologiques » qu'on ne le pense
- Comportement de recharge : de nombreux utilisateurs ne rechargent pas régulièrement, la voiture consomme donc plus d’essence que prévu lors de sa certification.
- Conditions de fonctionnement : l'accélération, les terrains escarpés et les températures froides entraînent une intervention précoce du groupe motopropulseur à essence, réduisant ainsi le temps de fonctionnement en mode tout électrique.
- Hypothèse d'audit : les modèles de calcul utilisés dans la certification estiment les taux de consommation d'électricité à des niveaux supérieurs à la consommation quotidienne réelle.

Impacts économiques et politiques
Selon les estimations de T&E, chaque ménage utilisant un véhicule hybride rechargeable pourrait dépenser environ 500 euros (580 dollars) de plus par an en raison d'une consommation de carburant supérieure aux chiffres officiels. À l'échelle macroéconomique, certains gouvernements européens ont compté sur les ventes de véhicules hybrides rechargeables pour atteindre leurs objectifs de réduction des émissions de leur parc automobile. Toutefois, T&E indique que cette approche « optimiste » à l'égard des véhicules hybrides rechargeables a permis à certains constructeurs automobiles d'éviter de lourdes amendes, tandis que les réductions d'émissions obtenues n'ont pas été à la hauteur des attentes.
Alors que l'Europe se dirige vers l'objectif de 2035, à savoir l'arrêt progressif de la vente de véhicules à moteur à combustion interne, ces résultats soulèvent des questions quant au rôle des véhicules hybrides rechargeables (PHEV) en tant qu'intermédiaires dans cette transition.
L'UE renforce le « facteur de consommation d'électricité » à partir de 2025
La réglementation actuelle part du principe qu'un véhicule hybride rechargeable (PHEV) doté d'une autonomie électrique de 60 km fonctionnera en mode électrique 80 % du temps. Le nouveau cadre réglementaire abaissera ce pourcentage afin de mieux refléter l'utilisation réelle.
| Phase d'application | On suppose une autonomie de 60 km pour un véhicule électrique et de 60 km pour un véhicule hybride rechargeable. |
|---|---|
| Actuel | 80% |
| 2025–2026 | 54% |
| 2027–2028 | 34% |
Toutefois, T&E a averti que même avec le nouveau calcul, l'écart entre les émissions déclarées et les émissions réelles pourrait encore avoisiner les 18 %.
Ce que les utilisateurs de PHEV doivent prendre en compte
- Discipline de recharge : les avantages environnementaux et économiques ne se manifestent que si le véhicule est rechargé régulièrement afin de maximiser l’autonomie en mode tout électrique.
- Profil de trajet : si vous parcourez fréquemment de longues distances, transportez des charges lourdes ou voyagez par temps froid, le moteur à essence interviendra davantage.
- Prévisions de consommation : les chiffres WLTP/déclarés peuvent différer sensiblement de l’utilisation quotidienne réelle, en fonction des habitudes et des conditions de conduite.
Conclusion : le pont n'est pas terminé
D'après les données de T&E, les VHR ne sont pas aussi écologiques que prévu lorsque les conditions de conduite réelles s'écartent des hypothèses de test. L'écart de près de cinq fois en émissions de CO₂ les rend plus chers pour les consommateurs et compromet les objectifs gouvernementaux de réduction des émissions. Un resserrement du « facteur d'électrification » à partir de 2025 est une étape nécessaire, mais T&E estime qu'il reste un écart important à combler. Pour les acheteurs, l'efficacité des VHR dépend largement du respect des règles de recharge et des conditions d'utilisation spécifiques.


