Poutine : « Soit la Russie est un État souverain, soit il n’y a pas de Russie »

Le président russe Vladimir Poutine. Photo : Sputnik/Reuters

S'adressant à la télévision chinoise, Poutine a déclaré que les sanctions imposées à la Russie par les États-Unis, leurs alliés et l'Union européenne (UE) n'avaient qu'un seul objectif : entraver le développement économique du pays. Il a ensuite souligné que les sanctions et les mesures punitives ne suffiraient jamais à contraindre la Russie à faire des concessions et à modifier sa politique.

« Je crois que soit la Russie conservera sa souveraineté, soit il n'y aura plus de Russie du tout. Et, bien sûr, les Russes choisiront toujours la première option. Je pense que les Chinois feront de même. Nous n'avons pas d'autre choix », a déclaré Poutine.

Le président russe a affirmé que toute tentative occidentale visant à saboter l’économie russe se retournerait finalement contre ceux qui suivraient l’exemple des États-Unis en « punissant » la Russie.

« Les pays qui suivent le leadership des États-Unis commencent eux-mêmes à souffrir de ce que font les États-Unis à leur égard », a déclaré Poutine.

Bien que Poutine n'ait rien mentionné de précis, le gouvernement américain envisagerait des sanctions contre les entreprises européennes impliquées dans le gazoduc Nord Stream 2, qui devrait transporter 55 milliards de mètres cubes de gaz naturel russe vers les consommateurs européens chaque année. L'Allemagne est l'un des bénéficiaires du projet.

Les sanctions liées à l'Ukraine, imposées après l'annexion de la Crimée par la Russie et le déclenchement du conflit dans l'est de l'Ukraine, ont désormais un impact négatif sur les économies européennes. Plusieurs pays européens, dont le vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache et le nouveau gouvernement italien, ont appelé à leur levée.

En plus des sanctions contre la Russie, l'UE a été contrainte de faire face à une augmentation rapide des droits de douane sur l'acier et l'aluminium, introduite par le président américain Donald Trump et entrée en vigueur la semaine dernière.

Notant que les pays qui se rangent du côté de Washington sur la question russe commencent maintenant à ressentir la douleur, Poutine a affirmé qu'il avait soulevé la question non pas parce qu'il voulait se réjouir du malheur des autres, mais parce que cela prouve que les sanctions sont préjudiciables à toutes les parties, « y compris à celles qui les imposent ».

Évoquant la possibilité d'une amélioration des relations entre l'Occident et la Russie, actuellement au plus bas, Poutine a déclaré espérer des relations « positives » et mutuellement bénéfiques. « Au final, je suis convaincu que nous parviendrons à améliorer nos relations d'une manière ou d'une autre », a-t-il déclaré.