Le Premier ministre britannique annonce sa démission en larmes suite à l'échec du processus du Brexit
La Première ministre britannique Theresa May a annoncé sa démission le 7 juin, après avoir rencontré le président du Comité 1922 le matin du 24 mai.
Theresa May a annoncé sa démission après avoir rencontré Graham Brady, président du Comité 1922, le matin du 24 mai (heure de Londres). Le comité, qui rassemble des députés conservateurs opposés à Theresa May, s'est dit prêt à organiser une seconde motion de censure contre elle si elle ne démissionnait pas de son poste de Premier ministre britannique.
Mme May a annoncé qu'elle démissionnerait le 7 juin. Photo : Reuters. |
En lisant sa lettre de démission devant le bureau du Premier ministre britannique en larmes, Theresa May a déclaré qu'elle partait avec regret de ne pas avoir pu mener à bien le processus du Brexit.
Mme May a également défendu sa décision selon laquelle le gouvernement britannique devait trouver tous les moyens pour que le Brexit se produise, car il s’agissait du choix démocratique du peuple britannique en 2016 que tout gouvernement britannique au pouvoir devait respecter.
Mme May a ensuite appelé son successeur à trouver des moyens de parvenir à un consensus au Parlement britannique, en soulignant que « le compromis n’est pas une mauvaise chose et que la vie dépend du compromis ».
La démission de Mme May en tant que Premier ministre britannique le 7 juin mettra fin à une période extrêmement compliquée et féroce dans la politique britannique au cours des trois dernières années liée au Brexit.
Theresa May est devenue Première ministre du Royaume-Uni le 13 juillet 2006, en remplacement du Premier ministre David Cameron, qui a dû démissionner après un référendum qui a conduit la Grande-Bretagne à choisir de quitter l'Union européenne.
En tant que partisane du Brexit, Mme May a entamé les négociations avec l'UE sur le Brexit avec une ligne dure, visant à libérer le Royaume-Uni de tout lien avec l'UE. Cependant, les difficultés internes au Royaume-Uni, combinées à la complexité imprévisible du dossier du Brexit, notamment la question de la frontière avec l'Irlande du Nord et les conséquences d'une sortie sans accord, ont contraint Mme May à faire constamment de nombreuses concessions aux Européens.
Fin novembre 2018, après 17 mois de négociations ardues, le gouvernement May est parvenu à un accord sur le Brexit avec l'UE. Cet accord a toutefois été vivement critiqué au Royaume-Uni et rejeté à trois reprises par la Chambre des communes.
L'impasse totale du Brexit a conduit Mme May à perdre tout soutien au sein du Parti conservateur et à ne pas parvenir à trouver un compromis avec le Parti travailliste de l'opposition.
Le projet de Mme May de soumettre un nouvel « accord de Brexit » en 10 points à un vote à la Chambre des communes britannique début juin est considéré comme la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, poussant les factions au sein du Parti conservateur à faire résolument pression sur Mme May pour qu'elle démissionne.
Mme May démissionnera le 7 juin après avoir accueilli le président américain Donald Trump au Royaume-Uni à partir du 3 juin. Actuellement, l'ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson est considéré comme le principal candidat pour remplacer Mme May à la tête du Parti conservateur et occuper le poste de Premier ministre britannique.