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De quoi discutera le sommet de l'OTAN de 2025 au milieu de la « tempête » ukrainienne et de la crise au Moyen-Orient ?

Hoang Bach DNUM_CEZAGZCACF 15:35

Les dirigeants des 32 États membres de l'OTAN se réunissent à La Haye, aux Pays-Bas, pour un sommet considéré comme l'un des plus importants et des plus complexes de l'histoire récente de l'alliance.

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Lors du sommet de l'OTAN de 2024, les chefs d'État et de gouvernement des 32 États membres, ainsi que le secrétaire général de l'OTAN, se sont réunis au Mellon Hall de Washington, DC – la même salle où les 12 nations fondatrices ont signé le Traité de l'Atlantique Nord il y a 75 ans. Photo : OTAN

Se déroulant dans le contexte de la guerre en cours de la Russie en Ukraine et d'un nouveau conflit au Moyen-Orient, l'ordre du jour de cette année est également éclipsé par le facteur le plus imprévisible : le retour du président américain Donald Trump et les doutes sur l'engagement de Washington envers l'avenir du bloc, selon Al Jazeera.

Ce sommet de deux jours, qui débute aujourd'hui (24 juin), est la première fois que Donald Trump y participe depuis son entrée en fonction pour un second mandat en janvier.

Il s'agit également de la première réunion présidée par l'ancien Premier ministre néerlandais Mark Rutte dans ses nouvelles fonctions de secrétaire général de l'OTAN. Les discussions s'annoncent extrêmement épineuses, portant non seulement sur les menaces extérieures, mais aussi sur les fissures et les défis internes à l'Alliance.

Le « problème » de Donald Trump et le fardeau des dépenses de défense

L'un des messages les plus connus et les plus radicaux de M. Trump, aujourd'hui de retour au cœur du débat, concerne les dépenses de défense. Depuis des années, il affirme que les États-Unis assument une part excessive du fardeau financier de la sécurité européenne et exige de leurs alliés qu'ils « paient leur part ».

En 2023, les dirigeants de l'OTAN ont convenu de relever l'objectif de dépenses consacrées aux budgets de défense nationale à au moins 2 % du PIB d'ici 2024. Cependant, tous les membres n'ont pas atteint cet objectif. Selon les statistiques, neuf pays n'ont pas atteint cet objectif en 2024, dont la Belgique, le Canada, la Croatie, l'Italie, le Luxembourg, le Monténégro, le Portugal, la Slovénie et l'Espagne.

Cette lacune a poussé l'administration Trump à accentuer la pression. Washington exige désormais de ses alliés qu'ils augmentent leurs dépenses à un niveau sans précédent de 5 % du PIB.

« Cinq pour cent, c'est notre objectif. Nous demandons à nos alliés de prendre au sérieux leurs investissements en matière de défense », a déclaré en mai l'ambassadeur des États-Unis auprès de l'OTAN, Matthew Whitaker.

M. Trump a même laissé ouverte la question de savoir si l’alliance devrait protéger les pays qui ne dépensent pas suffisamment.

Sous pression, le secrétaire général Rutte pourrait proposer un nouvel objectif de 5 % du PIB d'ici 2032, dont environ 1,5 % pourrait être consacré à des « dépenses douces » telles que les infrastructures et la cybersécurité. Cependant, certains pays, comme l'Espagne, ont rejeté cette augmentation, la jugeant irréaliste.

Engagement à long terme envers l'Ukraine dans un contexte d'incertitude

La guerre entre la Russie et l'Ukraine demeure un thème central. Lors de son sommet de 2024 à Washington, l'OTAN a déclaré que « l'avenir de l'Ukraine est au sein de l'OTAN » et s'est engagée à fournir un soutien sécuritaire à long terme d'au moins 50 milliards d'euros par an. M. Rutte a déclaré qu'il était « absolument important » de veiller à ce que l'Ukraine soit dans la meilleure position possible.

Cependant, l'unité du bloc montre des signes de faiblesse. Si des membres comme l'Estonie souhaitent une adhésion rapide de l'Ukraine et ont besoin d'un soutien militaire accru, d'autres, comme la Hongrie, adoptent une position plus amicale envers la Russie.

La plus grande incertitude vient de Washington. Avec le retour de Trump au pouvoir, il est difficile de savoir si l'Ukraine continuera de bénéficier d'un soutien américain fort. Trump a promis de mettre fin rapidement à la guerre, et son attitude envers le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été loin d'être chaleureuse, comme en témoigne la façon dont Zelensky a été « réprimandé » lors d'une visite à la Maison Blanche en février.

L'ombre noire du Moyen-Orient et le rôle de l'Europe

Un événement inattendu vient assombrir le sommet : le conflit israélo-iranien, dans lequel les États-Unis se sont directement impliqués ce week-end. Les dirigeants devraient discuter de cette nouvelle crise, même si elle dépasse le cadre géographique traditionnel de l'OTAN.

La crise, conjuguée au scepticisme de M. Trump à l'égard de l'OTAN, pousse les puissances européennes à repenser leur rôle. Le Financial Times a rapporté en mars que le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et les pays nordiques tenaient des discussions informelles mais structurées sur la réorganisation du bloc afin de tenir compte d'une augmentation des dépenses européennes, au cas où M. Trump retirerait unilatéralement les États-Unis de l'alliance.

Bien que M. Trump n'ait pas encore annoncé la sortie des États-Unis de l'OTAN, le mécontentement de Washington a incité l'UE à se préparer à un scénario où le rôle des États-Unis serait considérablement réduit. Il faudrait cinq à dix ans pour que les dépenses de l'UE remplacent les capacités américaines actuelles dans l'Union. Des discussions sur une éventuelle proposition européenne pourraient avoir lieu lors du sommet.

De toute évidence, le sommet de La Haye est plus qu'un simple rassemblement annuel. C'est le lieu où les dirigeants sont confrontés à une série de défis interdépendants : préserver l'unité sur la question ukrainienne, gérer la pression budgétaire exercée par leur principal allié, gérer une nouvelle crise au Moyen-Orient et, surtout, remodeler l'avenir et l'identité de l'alliance elle-même dans un monde turbulent.

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