Le président iranien attaqué de toutes parts

Le président iranien Hassan Rohani. Photo : AP

Le retrait du président Donald Trump de l’accord sur le nucléaire iranien et la réimposition par Washington de sanctions contre la République islamique ont plongé l’économie iranienne dans une spirale infernale, une série de mesures qui, selon les critiques, révèlent les échecs des cinq années de pouvoir du président Rohani.

Pour la première fois, les députés iraniens ont demandé au président Rohani de répondre à des questions au Parlement sur la situation du pays, notamment la forte baisse de la valeur de la monnaie nationale, la hausse du chômage et la corruption.

Les législateurs ont le pouvoir de destituer M. Rouhani, bien que le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, ait déclaré que M. Rouhani devrait terminer son mandat jusqu'en 2021. De nombreux opposants radicaux se sont opposés aux négociations de M. Rouhani avec l'Occident.

« Le meilleur résultat pour eux est un président affaibli, ce qui augmenterait leurs chances aux élections de 2021 », a déclaré l’analyste politique Fereshteh Sadeghi.

Le guide suprême Khamenei soutient le président Rohani jusqu'à la fin de son second mandat, car il aspire à la stabilité. Photo : Getty

À propos des réformateurs, le chercheur Clément Therme de l'Institut international d'études stratégiques (IISS) a déclaré : « Personne ne croit que le président Rohani réformera quoi que ce soit. Il n'est qu'un instrument du système, semblant répondre aux demandes de changement du peuple, mais ne changeant en réalité rien. »

Pendant ce temps, en Iran, de nombreux riches tentent de quitter le pays, tandis que les zones plus pauvres sont le théâtre de manifestations fréquentes, parfois violentes. Les prix des produits de première nécessité augmentent rapidement, et la situation va empirer avec l'entrée en vigueur, en novembre, des sanctions américaines contre le secteur pétrolier iranien, vital pour l'économie.

L'expert Therme a commenté que le problème du président Rohani reflète la contradiction fondamentale de la République islamique : les élections sont conformes à la loi, mais le peuple iranien qui soutient la réforme n'obtient pas ce qu'il veut.

« Le Guide suprême Khamenei soutient le président Rohani jusqu'à la fin de son second mandat, car il aspire à la stabilité. Cependant, il pense que si le président Rohani met en œuvre sa politique, cela signifiera la fin du système actuel », a déclaré M. Therme, faisant référence à l'ouverture du pays à la culture occidentale.