Supprimer l'écart de 5 % entre les catégories de salaire
Le projet de Code du travail (modifié), comportant 10 points majeurs axés sur des amendements, a été transmis au ministère de la Justice pour évaluation, puis soumis à la consultation publique en septembre prochain.
En particulier, deux points de réforme notables peuvent être mentionnés dans ce projet révisé : la suppression de la différence entre deux niveaux de salaire adjacents et l’exemption de la procédure de soumission des échelles de salaires pour les entreprises de moins de 10 employés.
Selon M. Ha Dinh Bon, directeur du département juridique du ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales, les principaux éléments de l'amendement porteront sur l'ajustement de l'âge de la retraite, l'élargissement du cadre contractuel entre employeurs et employés, et la garantie que le salaire minimum soit à un niveau qui réponde aux normes de vie minimales des employés, sur la base d'une modification du concept de salaire minimum et des critères de détermination de ce salaire.
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Ce projet de loi vise notamment à réduire les coûts pour les entreprises tout en garantissant les droits des travailleurs. Grâce à ses amendements, il ambitionne d'améliorer la productivité du travail et la qualité de l'emploi. Comme l'a déclaré Doan Mau Diep, vice-ministre du Travail, des Invalides et des Affaires sociales : « Au Vietnam, les augmentations de salaire seront désormais basées non pas sur l'ancienneté, mais sur la productivité et les compétences. »
L'un des points forts de ce projet révisé est la suppression de l'écart entre deux niveaux de salaire adjacents. Lors des échanges, Mme Vi Thi Hong Minh, directrice adjointe du Bureau des usagers de la main-d'œuvre de la Chambre de commerce et d'industrie du Vietnam (VCCI), a souligné que le problème actuel de la politique salariale réside dans le fait que le salaire minimum sert de base à la fixation du premier niveau de la grille salariale. Par conséquent, chaque année, à chaque augmentation du salaire minimum, les entreprises sont contraintes de revoir l'intégralité de leur grille salariale.
Par ailleurs, dans ce système, l'écart entre chaque niveau est actuellement fixé à 5 %. « Pour les entreprises comptant 10 à 20 niveaux de salaire, avec un écart de 5 % entre chaque niveau, la multiplication progressive de ces écarts entraînera une forte augmentation des coûts », a souligné Mme Minh.
Par conséquent, la solution proposée dans le projet de Code du travail (modifié) supprime cet écart absolu de 5 %. Toutefois, la suppression de cette réglementation n'ouvre pas la porte à une nouvelle ère.
« Les entreprises établiront une grille salariale en fonction de la complexité de la gestion et du niveau du poste. L'écart salarial reposera sur l'exigence d'acquérir de l'expérience… En clair, le projet ne fixe pas de niveau précis, mais se fonde sur des critères incitant les travailleurs à développer leurs compétences professionnelles. Dans ce cas, la grille salariale des entreprises ne comportera que 5 à 10 niveaux, car elles s'autoréguleront en fonction de la situation réelle », a déclaré Mme Minh.
« Pour les petites entreprises de moins de 10 employés, la gestion de la paie est très simple : l’entreprise la conçoit et la met en œuvre elle-même. D’autant plus que ces micro-entreprises représentent 74 % du nombre d’entreprises en activité. Par conséquent, les exempter de la déclaration de la paie auprès de l’organisme de gestion permettrait de réduire les procédures, les délais et les coûts pour les entreprises, tout en allégeant l’appareil administratif. »,Mme Minh a analysé.
En effet, certaines personnes craignent une réduction de leur salaire. Cependant, Mme Minh a indiqué qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter car, les micro-entreprises étant principalement situées dans les secteurs des ménages et des coopératives, la mise en œuvre est très simple, conformément à l'accord conclu entre l'employeur et l'employé.
Par ailleurs, le projet prévoit également des conditions transitoires. Plus précisément, bien qu'il encourage les entreprises à être proactives, il stipule que toute modification de la grille salariale doit être annoncée publiquement sur le lieu de travail. En particulier, lorsqu'une partie souhaite modifier le niveau de salaire par rapport à la convention collective, elle doit en discuter, procéder à un échange et examiner les modalités de cette convention. En cas de désaccord, l'ajustement de la grille salariale ne peut être effectué.



