L'histoire des « abeilles sauvages »

(Baonghean.vn) - Gravir les montagnes et traverser les ruisseaux, par tous les temps, pour atteindre chaque village et mobiliser les habitants afin d'œuvrer efficacement en matière de population et de planification familiale. Tel est le travail quotidien des agents de population dans les zones de minorités ethniques. Là-bas, les villageois les appellent souvent les « abeilles sauvages ».

La commune de Ngoc Lam est la zone de réinstallation de la centrale hydroélectrique de Ban Ve pour les habitants du district montagneux de Tuong Duong. Bien que la majorité de la population soit issue de minorités ethniques, leur niveau de sensibilisation reste faible par rapport au reste de la société. Cependant, la question démographique a eu des résultats encourageants : dans toute la commune, jusqu'à 100 % des couples s'engagent à ne pas avoir de troisième enfant ou plus, et 93 % des femmes utilisent des méthodes contraceptives modernes.

Mme Loc Thi Dai (à l'extrême droite) parle avec les femmes de Ta Xieng de la planification familiale.

Mme Loc Thi Dai, impliquée dans les domaines de la population et de la planification familiale depuis plus de dix ans, a déclaré : « Travailler avec les gens ici, car leur niveau de compréhension est encore faible, rend la transmission d'informations difficile. Je dois trouver le moyen de parler de la manière la plus accessible et la plus simple possible pour qu'ils comprennent. Mais ce travail est également plus facile au village que dans les plaines. Ici, les gens écoutent beaucoup les cadres, ils leur font confiance, donc quand ils disent quelque chose, ils écoutent. »

Évoquant son destin dans cette profession, elle a raconté qu'un jour, un supérieur lui avait confié la mission de présenter la planification familiale aux habitants d'un petit village de Tuong Duong. La confusion initiale l'a laissée perplexe, mais la confiance des gens l'a motivée à essayer. Puis, après avoir longtemps œuvré pour ce métier, son amour pour celui-ci a grandi de jour en jour.

Mme Dai se souvient encore du cas de M. Luong Van May et de la famille de Mme Luong Thi Doan, dans le village de Muong. N'ayant qu'un seul enfant, ils souhaitaient en avoir d'autres. Elle s'est rendue chez eux pour leur expliquer clairement, mais leur désir d'avoir d'autres enfants semblait si fort que ses paroles étaient comme « de l'eau sur le dos d'un canard ».

Ainsi, tous les deux ou trois mois, elle parcourait de longues distances pour rendre visite à sa famille, se confiant sincèrement à elle afin qu'elle prenne conscience de la valeur fondamentale d'une famille heureuse. Après trois mois de persévérance, May et son mari l'ont compris et, maintenant que les finances de leur famille sont stables, ils lui sont vraiment reconnaissants. « Ce métier est comme ça : il faut être persévérant et patient pour obtenir des résultats. Si on n'aime pas son travail, on se décourage facilement », a confié Dai.

Les femmes de la zone de réinstallation de Ngoc Lam, dans le district de Thanh Chuong, ont désormais une vie stable et réussissent bien en matière de planification familiale.

Tout comme Mme Dai, Mme Luong Thi Chuong, du village de Ta Xieng, est une collaboratrice de la commune. Un jour, en suivant les deux femmes au village pour promouvoir la planification familiale, j'ai pu constater l'enthousiasme et le dévouement de Mme Dai et de Mme Chuong. Elles étaient absorbées par leurs conversations, pleines d'humour et de sincérité, et leurs phrases étaient très réalistes, sur les pommes de terre et le manioc, des cultures chères aux habitants depuis des générations.

En regardant les visages attentifs des femmes du village, j'ai compris que ces mots les avaient aidées à prendre conscience de bien des choses, que le bonheur familial et la stabilité du foyer reposent sur la compréhension, le partage et le consensus autour d'une bonne planification familiale. Et ces « abeilles sauvages travailleuses » continuent de travailler chaque jour, silencieusement et avec persévérance, à la prospérité et au bien-être du village.

Phuong Thao