Seules l’ouverture et la transparence peuvent faire reculer le phénomène du « bruit » informationnel

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Comment limiter le chaos informationnel ?Le journaliste a eu un entretien avec M. Le Doan Hop, ancien ministre de l'Information et des Communications, président de l'Association des communications numériques sur cette question.

Récemment, l'opinion publique a accordé une attention particulière au phénomène de mortalité massive de poissons dans les provinces centrales, de Ha Tinh à Thua Thien-Hue. Immédiatement après l'incident, les réseaux sociaux et la presse se sont mobilisés et ont rapidement relayé l'information.

Cependant, en raison de la gestion quelque peu confuse et lente de l'incident, en particulier des déclarations incohérentes et même contradictoires des autorités sur la cause de la mort des poissons, les informations sur cet incident sont devenues de plus en plus confuses.

Ông Lê Doãn Hợp.
Monsieur Le Doan Hop.

Journaliste : Jusqu’à présent, les informations divergent sur les causes des mortalités massives de poissons sur la côte centrale, ce qui laisse les gens perdus dans un dédale d’informations, ne sachant plus que croire. Si ces informations contradictoires, voire confuses, persistent, quelles en seront les conséquences, Monsieur ?

M. Le Doan Hop:La mortalité massive de poissons, pour des causes inconnues, dans les provinces côtières centrales, de Ha Tinh à Thua Thien Hue, constitue un incident de pollution environnementale d'une gravité sans précédent. Elle affecte non seulement l'environnement écologique des animaux marins, mais aussi directement la santé, la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes dans quatre provinces centrales, suscitant l'indignation du public et entraînant de nombreuses conséquences imprévisibles.

Malgré les efforts considérables déployés par les autorités, du niveau central aux collectivités locales, pour trouver la cause et la solution, la lenteur et la confusion de la mise en œuvre ont involontairement créé de nouvelles frustrations inutiles. Des réponses des investisseurs aux déclarations des ministères et des administrations, on observe un manque d'unité, voire des contradictions, suscitant la méfiance et l'insécurité.

L'incident ci-dessus montre que lorsqu'un incident survient immédiatement et crée un foyer d'inquiétude, il doit être géré rapidement, de manière synchronisée et décisive. Car plus cela dure, plus les conséquences sont graves, non seulement économiques et sociales, mais aussi en termes de confiance. Prolonger la situation d'un jour supplémentaire entraînera de nombreuses autres conséquences, la plus inquiétante étant la perte de moyens de subsistance, le chômage et la possibilité d'être facilement attiré par des individus mal intentionnés.

PV : En réalité, ce n’est pas la première fois qu’il y a interférence dans l’information. Presque à chaque fois qu’un événement politique important se produit dans un pays, comme un congrès, une élection ou tout autre événement brûlant qui attire l’attention du public, de nombreux flux d’informations apparaissent immédiatement, y compris de fausses rumeurs, provoquant des interférences. Y a-t-il des cas où l’interférence dans l’information provient d’un manque d’informations officielles, Monsieur ?

M. Le Doan HopGénéralement, des personnes ayant des positions et des intérêts différents ont des déclarations différentes, voire contradictoires. Par conséquent, l'apparition d'informations contradictoires et erronées, provoquant des interférences, est compréhensible. Bien sûr, compte tenu du niveau actuel de développement intellectuel, toutes les informations publiées sur Internet ne seront pas écoutées et fiables, car chacun a son propre filtre. Mais cela soulève clairement la question de la responsabilité des organismes publics, ce qui est crucial.

En cas de fausses rumeurs, voire de distorsions et de fabrications, nous devons réagir rapidement afin que chacun comprenne bien et éviter de les esquiver ou de rester silencieux trop longtemps. Autrement dit, nous devons lutter ouvertement contre les fausses informations, mais sans les imposer ni les stéréotyper sur la base d'informations partiales. De plus, nous devons défendre fermement nos droits, sans pour autant dissimuler nos erreurs et nos lacunes. Plus nous serons ouverts et transparents, plus nous pourrons lutter contre le phénomène du « bruit » informationnel.

PV : Cela signifie-t-il que notre réponse à la surcharge d’informations actuelle est quelque peu retardée, monsieur ?

M. Le Doan Hop :En général, nous avons plutôt bien réussi, mais dans certaines situations, le sujet brûlant tarde encore à être traité, la force de persuasion est faible, l'accent est mis sur l'imposition unilatérale, le manque de flexibilité et les délais. Il y a des sujets dont les gens parlent depuis un mois avant que nous ne nous expriment, et à ce moment-là, ils pensent que c'est juste, de sorte que la force de persuasion n'est pas celle attendue.

En raison de la lenteur de nos réactions, nous devons souvent nous fier à des informations non officielles pour expliquer les choses, alors que nous devrions être les premiers à fournir des informations proactives et opportunes. Pour éviter les retards et les erreurs de suivi, nous devons les traiter rapidement et proactivement. Nous ne pouvons pas attendre que la société s'exprime pour intervenir, sinon cela ne servira à rien.

En réalité, certaines informations préjudiciables nous rendent malheureux, voire réticents à les partager, mais au final, rien n'est plus convaincant pour le public que la vérité. Le respect de la vérité est une exigence nécessaire et objective.

PV : Dans notre société actuelle, un paradoxe persiste : la plupart des informations qui intéressent les citoyens et la société sont souvent considérées comme sensibles par les autorités. Comment résoudre ce problème pour garantir le droit d’accès à l’information sans porter atteinte aux secrets et aux intérêts nationaux ?

M. Le Doan HopLe droit d'accès à l'information est un droit fondamental des citoyens. Chacun a le droit de s'exprimer et de demander aux organismes publics de répondre à leurs questions légitimes. De fait, le mécanisme actuel permet aux organismes et services de disposer de davantage de moyens pour informer la population, notamment en organisant des conférences de presse, des réunions et en répondant aux questions de la presse écrite et des médias.

Il ne faut donc pas abuser de la prétendue sensibilité pour éviter de fournir des informations légitimes au public. Plus une information est sensible, plus elle doit être clarifiée et traitée rapidement. Plus elle est sensible, plus elle doit être traitée rapidement, avec raison et émotion, sous peine de devenir un sujet sensible. Bien entendu, pour les questions liées aux secrets et aux intérêts nationaux qui ne peuvent être rendus publics, un mécanisme de gestion distinct doit être mis en place.

PV : On ne peut nier les avantages des réseaux sociaux, notamment pour le travail des journalistes. Cependant, au-delà de ces atouts, ils présentent aussi des limites : de nombreuses informations manquent de sens, ne sont pas vérifiées, voire déformées, voire fausses, et peuvent engendrer des interférences. Alors, selon vous, comment devrions-nous réagir face aux réseaux sociaux ?

M. Le Doan Hop:Nous nous intégrons au monde et ne pouvons donc pas interdire la circulation quotidienne et continue de l'information, notamment multidimensionnelle, sur les réseaux sociaux. Cependant, nous devons également apprendre comment les pays développés gèrent les réseaux sociaux afin de trouver nos propres solutions de gestion, selon trois axes.

Tout d'abord, nous devons perfectionner la loi pour soutenir ceux qui disent la vérité et prévenir et sanctionner les faux propos par des mesures administratives et pénales si ces derniers entraînent de graves conséquences. De plus, nous devons améliorer les connaissances des citoyens afin qu'ils puissent se défendre efficacement et savoir distinguer le bien du mal face aux interférences médiatiques sur les réseaux sociaux.

De plus, nous devons lutter activement contre les informations déformées, rapidement, correctement et promptement. Nous devons faire preuve de raison pour lutter contre les informations erronées, car la réalité montre que seule la transparence permet de lutter contre les interférences informationnelles.

PV : Merci !

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