Les frais de scolarité dans les universités publiques vont presque quintupler ?
Le ministère de l'Éducation et de la Formation soumet au gouvernement un projet de décret relatif au mécanisme d'autonomie applicable aux établissements publics d'enseignement supérieur.
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| Des étudiants accomplissent les formalités d'admission à l'université en 2017. Photo : Ngoc Duong |
Selon ce projet, le mécanisme d’autonomie s’appliquera à tous les établissements d’enseignement supérieur publics (à l’exception des universités d’excellence et du système des écoles politiques).
Les frais de scolarité devraient varier selon le type d'autonomie financière. L'établissement qui couvre ses dépenses courantes et d'investissement est en droit de fixer le montant des frais de scolarité selon le principe du recouvrement des coûts et d'une accumulation raisonnable.
Il est à noter que, pour les établissements scolaires qui couvrent leurs dépenses courantes, les frais de scolarité à payer par les élèves seront équivalents à ceux des écoles agréées par le gouvernement pour le projet pilote d'innovation du système. Concrètement, pour l'année scolaire 2020-2021, les frais de scolarité mensuels s'élèveront de 2,05 à 5,05 millions de VND par élève (selon le niveau d'études). Sur une année scolaire (10 mois), cela représente entre 20,5 et 50,5 millions de VND par élève.
Ces frais de scolarité s'appliquent également aux écoles autofinancées qui couvrent une partie de leurs dépenses courantes, le niveau de collecte étant mis en œuvre conformément à la feuille de route visant à couvrir intégralement les coûts de formation.
Ainsi, par rapport aux frais de scolarité des établissements non autonomes pour l'année scolaire 2020-2021, ceux des établissements autonomes sont 2 à 3,5 fois plus élevés (les établissements non autonomes percevront entre 9,8 et 14,3 millions de VND par an). Comparés aux frais de scolarité actuels des universités publiques non autonomes (7,4 à 10,7 millions de VND par an en 2017-2018), ces frais de scolarité seront multipliés par 2,8 à 4,7.
Les écoles étant libres de fixer leurs propres frais de scolarité afin de couvrir intégralement leurs dépenses courantes et d'investissement, les frais de scolarité pourraient être plus élevés.
Avant ce projet de loi, les dirigeants de plusieurs universités publiques avaient exprimé leur soutien, estimant que c'était la voie à suivre pour améliorer la qualité de la formation. Cependant, l'augmentation généralisée des frais de scolarité prévue en cas d'autonomie suscite des inquiétudes quant au fardeau financier que cela représentera pour les étudiants issus de milieux défavorisés.
Le professeur agrégé Nguyen Van Thu, directeur de l'Université des transports de Hô Chi Minh-Ville, a déclaré : « L'instauration généralisée de l'autonomie pourrait entraîner l'abandon scolaire d'un grand nombre d'étudiants en raison des frais de scolarité élevés. C'est précisément ce qui inquiète l'université, et c'est pourquoi elle n'a pas encore mis en œuvre de projet pilote d'autonomie. »
Cependant, M. Thu estime que cette situation présente encore deux aspects positifs. En effet, parallèlement à l'augmentation des frais de scolarité, les établissements scolaires doivent également doubler, voire tripler, le montant des bourses d'études. Les étudiants brillants rencontrant des difficultés bénéficieront ainsi de davantage de bourses, en complément du dispositif de prêts étudiants.
De même, le Dr Pham Tan Ha, vice-recteur de l'Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, a déclaré : « L'augmentation des frais de scolarité oblige les étudiants à bien réfléchir à leur choix d'établissement et de spécialisation afin de pouvoir travailler et gagner de l'argent après l'obtention de leur diplôme et ainsi rentabiliser leur investissement initial. L'augmentation des frais de scolarité permet aux établissements d'investir dans les conditions d'apprentissage et d'améliorer la qualité de la formation, ce qui aura un impact négatif sur les étudiants. »
Selon TNO



