Tabagisme passif : quand la santé des non-fumeurs est « volée »

Le tabagisme passif consiste à inhaler de la fumée de cigarette présente dans l'air, sans fumer directement une cigarette, une pipe ou un cigare. La fumée qui s'échappe de l'extrémité incandescente d'une cigarette se mélange à la fumée principale expirée par le fumeur pour créer de la « fumée de cigarette rejetée dans l'environnement » ou « fumée de cigarette passive ». L'inhalation de cette fumée est appelée « tabagisme passif ».

La fumée de cigarette provoque des dommages indirects, augmentant le risque de cancer et de nombreuses autres maladies. La fumée émise par la combustion d'une cigarette est plus toxique que celle inhalée par le fumeur, car elle contient 26 fois plus de substances toxiques du fait de la combustion à haute température et de l'absence de filtre. Selon des statistiques scientifiques récentes, la fumée de cigarette contient plus de 7 000 composés chimiques, dont 250 sont toxiques et au moins 69 sont des cancérogènes avérés.

Les recherches internationales menées ces 20 dernières années sur les effets du tabagisme passif ont démontré que : le tabagisme passif est un facteur contribuant à de nombreuses maladies cardiovasculaires et pulmonaires, réduisant la fonction respiratoire et affectant la fonction reproductive des hommes et des femmes. Les personnes qui inhalent régulièrement de la fumée de cigarette augmentent leur risque de maladie coronarienne de 25 à 30 %, leur risque de maladie pulmonaire de 20 à 30 % et leur risque d’accident vasculaire cérébral de 82 %.

L'inhalation régulière de fumée de cigarette chez les nourrissons et les jeunes enfants augmente le risque d'infections des voies respiratoires inférieures (bronchite, pneumonie, etc.) et d'otites moyennes ; elle aggrave les symptômes des maladies respiratoires chroniques comme l'asthme ; elle retarde le développement pulmonaire et accroît le risque de mort subite du nourrisson. Chez les femmes enceintes, l'inhalation de fumée de cigarette peut entraîner des anomalies du développement fœtal, un risque accru de fausse couche, un accouchement prématuré ou un faible poids à la naissance.

D'après certaines études, le taux d'exposition à la fumée de cigarette à domicile est bien plus élevé qu'au travail. Plus précisément, certaines études indiquent que ce taux atteint 50 à 70 % chez les femmes et les enfants. Par ailleurs, certaines recherches montrent que le taux d'exposition régulière au tabagisme passif est également très élevé au Vietnam.

C’est également sur cette base scientifique que repose la loi actuelle sur la prévention des méfaits du tabac, qui stipule clairement les lieux publics où il est totalement interdit de fumer. Plus précisément, selon l’article 11 de cette loi, les lieux publics où il est totalement interdit de fumer comprennent :

Il est strictement interdit de fumer dans les lieux publics où il est entièrement interdit de fumer, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur (établissements médicaux ; établissements d'enseignement, à l'exception de ceux visés au point b, paragraphe 2 du présent article ; établissements de garde, d'éducation, de divertissement et de loisirs exclusivement réservés aux enfants ; installations ou zones présentant un risque élevé d'incendie et d'explosion) ; dans les lieux publics où il est strictement interdit de fumer à l'intérieur (lieux de travail ; collèges, universités, académies ; lieux publics, à l'exception des cas visés au paragraphe 1 du présent article et au paragraphe 1 de l'article 12 de la présente loi) et dans certains moyens de transport public tels que les voitures et les avions.

Outre les lieux publics où fumer est totalement interdit, conformément à l'article 11 de la loi, il existe d'autres lieux publics où la réglementation interdit de fumer, mais son application reste très limitée. Cette situation s'explique par le taux de tabagisme encore élevé au Vietnam.

Dans le contexte actuel du Vietnam, une interdiction totale de fumer dans ces lieux n'est pas envisageable. Par conséquent, outre la réglementation des lieux publics visant à interdire complètement de fumer, il faudrait mettre en place un mécanisme permettant aux propriétaires de certains lieux publics d'aménager un espace réservé aux fumeurs.

Ce règlement permet non seulement de prévenir les effets néfastes de la fumée de cigarette sur la santé d'autrui, mais aussi de répondre aux besoins des fumeurs, de prévenir les risques d'infraction à l'interdiction de fumer, de promouvoir des comportements et des habitudes responsables face au tabac et d'éviter toute forme d'impunité. Parallèlement, ce règlement impose des contraintes aux fumeurs (qui ne sont autorisés à fumer que dans des zones désignées), ce qui les aidera à réduire progressivement leur consommation et à renforcer leur motivation à arrêter de fumer.