L’Amérique n’a aucune chance de gagner dans la crise nord-coréenne ?
(Baonghean.vn) - Les options de Donald Trump sur la question nord-coréenne sont très limitées, car c'est Kim Jong-un lui-même qui décide des essais nucléaires et balistiques. Les États-Unis ne peuvent pas faire confiance à la Chine et doivent rechercher un négociateur neutre.
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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain Donald Trump. Photo AP |
L'essai de bombe à hydrogène effectué par la Corée du Nord le 3 septembre doit susciter une vive inquiétude aux États-Unis. Une seule bombe de ce type, utilisée lors d'une attaque, pourrait anéantir une ville de la taille de New York. Une bombe à hydrogène détonant au-dessus de la Silicon Valley pourrait paralyser complètement les activités des géants technologiques américains comme Apple, Facebook et Google. Et Pyongyang disposera bientôt des moyens de mener de telles attaques.
Les États-Unis n'ont jusqu'à présent pas réussi à stopper les programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord. Onze ans se sont écoulés depuis que le Conseil de sécurité de l'ONU a imposé des sanctions à la Corée du Nord après son premier essai nucléaire. Depuis, le régime de Pyongyang n'a cessé d'améliorer ses capacités d'attaque nucléaire. Les récentes réactions de Washington aux essais nucléaires et balistiques nord-coréens montrent clairement que les États-Unis ne s'attendaient pas aux résultats actuels et étaient totalement démunis face à la situation.
Le président américain Donald Trump a menacé le régime nord-coréen. Mais ni une frappe conventionnelle ni une frappe nucléaire ne constituent une option réaliste pour Washington. La Corée du Sud et le Japon, alliés régionaux des États-Unis, la soutiendraient, car ils seraient les victimes directes de toute frappe de représailles. Et si les États-Unis choisissent de faire pression en renforçant les sanctions et en attendant leur entrée en vigueur, Pyongyang aura plus de temps pour perfectionner ses missiles.
La Corée du Nord souhaite négocier un traité de paix avec l'assurance que les sanctions seront levées. Mais ce n'est pas tout ; elle souhaite également être reconnue internationalement comme État nucléaire. Les responsables nord-coréens citent l'exemple du Pakistan, que les États-Unis reconnaissent comme État nucléaire. Ainsi, lors des négociations avec la Corée du Nord, les États-Unis pourraient être contraints d'abandonner leur exigence d'une péninsule coréenne dénucléarisée. Ils pourraient négocier une limitation de leur arsenal nucléaire, mais rien de plus. Mais cela serait inacceptable pour Séoul et Tokyo.
Le double jeu de la Chine irrite également l'administration Trump. Les États-Unis comptent sur Pékin pour faire respecter les sanctions de l'ONU contre la Corée du Nord. Mais le président chinois Xi Jinping poursuit ses propres objectifs. Un embargo pétrolier proposé contre la Corée du Nord ne bénéficierait pas du soutien chinois. Deuxièmement, Pékin souhaite affaiblir l'influence de Washington en Asie de l'Est. Les programmes nucléaire et balistique de Pyongyang s'avèrent très utiles à Pékin face à l'alliance entre les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon.
La Russie, pour sa part, n'est en aucun cas une partie neutre dans le conflit coréen. L'idée que le président russe Vladimir Poutine cherche à embarrasser les États-Unis est indéniable. Les progrès rapides de la technologie balistique nord-coréenne suscitent des soupçons quant à une aide russe, bien qu'il n'existe aucune preuve tangible de celle-ci. Quoi qu'il en soit, l'évolution du rapport de force en Extrême-Orient souligne l'importance de la Russie dans la région. L'insistance de Moscou sur le dialogue plutôt que sur un renforcement des sanctions correspond à ce rôle.
Sous de nombreux angles, il semble que les États-Unis soient les principaux perdants du conflit coréen actuel. Les tweets du président Trump sur la Corée du Nord illustrent également cette réalité.
Washington devrait rechercher un médiateur neutre pour résoudre le conflit, comme la Suède ou l'Allemagne. Cependant, cela exigerait une plus grande maturité de la part de Washington, qui fait défaut depuis longtemps.
Phu Binh
(Selon DW)
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