L'homme de Nghe An et son voyage pour préserver près de 5 000 antiquités associées à la vie rurale
Depuis près de 20 ans, M. Nguyen Duy Long, résidant au hameau de Yen Phu, commune de Yen Thanh (anciennement commune de Van Thanh, district de Yen Thanh), collectionne avec passion des objets anciens de tout le pays. À ce jour, il possède près de 5 000 artefacts, principalement liés à la vie rurale traditionnelle.
Au cœur des rizières de la commune de Yen Thanh, une spacieuse maison de trois étages se distingue au cœur du hameau de Yen Phu, non seulement par son architecture moderne, mais aussi parce qu'elle abrite un véritable musée vivant de la vie rurale d'antan. Son propriétaire, M. Nguyen Duy Long, collectionne et préserve avec passion depuis près de 20 ans de nombreuses antiquités, allant des jarres, mortiers, lampes à huile… jusqu'à des objets précieux des dynasties Tran, Le et Nguyen.

Plus qu'un simple passe-temps, le travail de M. Long préserve discrètement l'âme de la campagne vietnamienne. Il expose l'ensemble de ses œuvres tel un « musée de la mémoire » vivant, préservant l'esprit ancien et devenant ainsi une destination culturelle unique au cœur de la campagne rizicole.

Début juillet, nous avons eu l'occasion de visiter la maison de M. Nguyen Duy Long. Dès l'entrée, l'espace paisible, agrémenté d'arbres verdoyants et d'objets anciens en pierre disposés en alternance avec d'anciens pots à bonsaï, suscitait une atmosphère particulière. En entrant, des milliers d'objets anciens étaient disposés avec soin et science : jarres et pots en terre cuite anciens étaient soigneusement disposés dans le jardin ; et à l'intérieur de la maison se trouvaient divers meubles à thé, des lits en acajou et des canapés datant de l'époque coloniale française. Certains objets étaient conservés dans des vitrines en verre brillant, d'autres sur de hautes étagères en bois, créant ainsi un véritable musée antique.

Né et élevé dans une époque difficile, M. Long a confié que, depuis son enfance, il connaissait les outils agricoles traditionnels de son père. Le moulin, le moulin à riz, la houe en fer rouillé, la lampe à huile… faisaient autrefois partie de la vie de sa famille. « Pour une raison inconnue, ces vieux objets ont un étrange attrait. Ils me rappellent mes souvenirs d'enfance, un passé que la jeune génération d'aujourd'hui a rarement l'occasion de découvrir », a-t-il déclaré.

En 2005, il s'est lancé dans la collection d'antiquités. Au début, il suivait simplement les collectionneurs de longue date sur les marchés de campagne et les brocantes pour observer et apprendre. Mais plus il explorait, plus sa passion grandissait. Pour financer ses premiers achats, M. Long n'hésitait pas à vendre certains de ses objets. « Il fut un temps où j'ai vendu tout l'ensemble de tables et de chaises en bois de la maison, juste pour les échanger contre une jarre ancienne vendue à Thanh Hoa. Pour certains objets, j'ai dû parcourir des centaines de kilomètres, et même hypothéquer mon terrain », raconte-t-il.

La collection de M. Long compte actuellement près de 5 000 objets, dont beaucoup sont de grande valeur. Il possède des centaines de jarres anciennes, dont la valeur varie de quelques dizaines à plus de 100 millions de VND chacune. Ses deux réservoirs à eau en forme de lotus, datant du début de la dynastie Nguyen, sont notamment estimés par les collectionneurs jusqu'à un milliard de VND chacun. Il possède également une série d'autres objets précieux, tels que des poteries en grès des dynasties Tran, Le et Nguyen, ainsi que des ensembles de lits en acajou, des vaisseliers et des tables et chaises anciennes de l'époque coloniale française. Le tout, savamment agencé et harmonieusement intégré à l'architecture de la maison et du jardin.

Bien que sa collection atteigne des milliards de dongs, M. Long vend rarement ses objets. « Je ne fais pas de commerce d'antiquités. Il m'arrive de temps en temps, lorsque j'ai des amis passionnés, d'échanger quelques objets pour qu'ils les conservent. Pour moi, la plus grande valeur des antiquités n'est pas l'argent, mais la mémoire et la culture », a-t-il confié.

Chaque jour, M. Long ouvre gratuitement sa maison aux visiteurs. Habitants, touristes et étudiants locaux peuvent tous s'y arrêter pour découvrir, écouter ses anecdotes et admirer des objets autrefois associés au Vietnam rural. « Je souhaite que les enfants découvrent comment vivaient leurs grands-parents autrefois et ce qu'ils utilisaient. C'est une façon de nourrir l'amour de leur terre natale et de leur histoire », a déclaré M. Long.

Cependant, s'adonner à la passion de collectionner des antiquités n'est pas toujours chose aisée. Selon lui, la technologie de fabrication de contrefaçons est aujourd'hui très sophistiquée, ce qui peut tromper même les collectionneurs de longue date, s'ils manquent de connaissances approfondies et d'expérience pratique.

Heureusement, grâce à sa persévérance et aux leçons de ses « aînés », M. Long a progressivement appris à évaluer les antiquités, à distinguer le vrai du faux grâce aux matériaux, aux motifs, aux techniques de fabrication et aux traces du temps. Il interagit et échange régulièrement avec des acteurs réputés pour parfaire ses connaissances, évitant ainsi de se laisser tromper par des objets « démodés ».


Aujourd'hui, le « musée privé » de M. Nguyen Duy Long n'est pas seulement un lieu de conservation d'antiquités, mais aussi un lieu culturel et éducatif local. Au cœur de la vie moderne, ce lieu est une porte ouverte sur le passé, permettant à chacun, et notamment à la jeune génération, de se rapprocher de la culture traditionnelle et de l'histoire nationale.