Que calcule le Japon lors de l'activation des marines ?

Khang Duy April 9, 2018 09:21

(Baonghean) - Le Japon affirme que la protection des îles isolées est une tâche urgente dans un contexte de situation sécuritaire de plus en plus complexe. Cette explication est raisonnable, mais incomplète !

Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, les Forces d'autodéfense japonaises (FAD) ont déployé leur unité de marine. Cette force est chargée de protéger les îles japonaises, qui s'étendent du sud-ouest de Kyushu à Taïwan (Chine). Le Japon affirme que la protection de ces îles isolées est une tâche urgente compte tenu de la situation sécuritaire complexe qui règne dans le pays. Cette explication est plausible, mais incomplète !

Lực lượng lính thủy đánh bộ mới thành lập của Nhật Bản tiến hành cuộc diễn tập khoảng 20 phút với kịch bản là một hòn đảo xa bị xâm chiếm.  Nguồn: Reuters
La nouvelle force maritime japonaise effectue un exercice de 20 minutes simulant l'invasion d'une île isolée. Source : Reuters

L'itinéraire est tracé
2 100 soldats composent le nouveau Corps des Marines japonais. Cette force, appelée Brigade de Déploiement Rapide Amphibique (ARDB), devrait atteindre 3 000 soldats et sera dotée de nombreuses armes, telles que des porte-hélicoptères, des navires de débarquement et des véhicules d'assaut amphibies. Le Japon n'hésite pas à déclarer que l'objectif de cette force est d'empêcher toute attaque des îles qu'il contrôle en mer de Chine orientale, ainsi que de reprendre les îles situées au large en cas d'invasion.
En fait, si l'on considère la période récente, cette décision du gouvernement japonais n'est guère surprenante. Plus récemment, la Force terrestre d'autodéfense japonaise (GSDF) a connu, le 27 mars, sa plus grande restructuration organisationnelle jamais réalisée, avec le lancement d'un Centre de commandement terrestre, permettant à l'armée de mener efficacement et rapidement des opérations de défense dans tout le pays. Le ministère japonais de la Défense a également prévu d'installer un radar fixe d'alerte et de contrôle sur l'île d'Iwo, dans le Pacifique, afin de renforcer les capacités de défense aérienne du pays sur toute la zone couvrant les îles d'Izu et d'Ogasawara.
En décembre dernier, le gouvernement japonais a approuvé un plan visant à augmenter le budget de la défense à un niveau record d'environ 5 190 milliards de yens, soit près de 46 milliards de dollars. Il s'agit de la sixième année consécutive d'augmentation des dépenses de défense japonaises. Selon les explications du Japon, le budget de la défense pour l'exercice 2018, qui a débuté le 1er avril, vise à acquérir des équipements de défense antimissile tels que les intercepteurs SM-3 Block IIA, le système de bouclier antimissile terrestre américain ou les missiles de croisière à moyenne portée.
Attention à la Chine et à la Corée du Nord
Selon les explications du Japon, cette série de mesures vise à renforcer les capacités de défense du pays afin de faire face aux programmes nucléaire et balistique nord-coréens, ainsi qu'aux récentes initiatives de la Chine visant à étendre son influence en mer. Cette explication est tout à fait raisonnable, car la menace posée par les programmes nucléaire et balistique nord-coréens est toujours latente. Bien qu'actuellement, les efforts de dialogue des parties se renforcent en vue des prochains sommets intercoréens et du sommet américano-nord-coréen, visant à dénucléariser la péninsule coréenne, ce ralentissement ne signifie pas pour autant, pour le Japon, que les risques liés à la Corée du Nord sont écartés.

Một lính thủy đánh bộ Nhật Bản (Nguồn: Kyodo News)
Un marine japonais (Source : Kyodo News)

Pendant ce temps, les tensions en mer de Chine méridionale et orientale restent persistantes. Il ne faut pas oublier la stratégie d'investissement de défense de notre rival chinois. Juste avant la 13e Assemblée populaire nationale en mars, la Chine a annoncé une augmentation de 8,1 % de ses dépenses de défense en 2018, pour atteindre 175 milliards de dollars – le niveau le plus élevé des trois dernières années. Plus tôt l'année dernière, l'Armée populaire de libération (APL) a également poursuivi ses efforts de modernisation. Parmi ces initiatives, on compte le lancement du premier porte-avions de fabrication nationale et l'ouverture de la première base étrangère en Afrique, à Djibouti… Et au début de cette année, la Chine a annoncé que le chasseur furtif J-20 était prêt au combat et avait été intégré à ses forces armées…
Il faut également souligner que le moment est particulièrement propice pour que le Japon accélère sa réforme militaire afin de prendre de l'avance dans la course contre la Chine. En effet, ces derniers jours, les deux « géants économiques », les États-Unis et la Chine, ont multiplié les sanctions et les représailles commerciales, suscitant l'inquiétude de l'opinion publique quant à une guerre commerciale mondiale. Bien sûr, si cette guerre éclate, le Japon en sera plus ou moins affecté, mais les dommages pour la Chine et les États-Unis seront bien plus importants. Par conséquent, il n'y a aucune raison pour que Tokyo ne saisisse pas chaque occasion de prendre l'avantage sur son principal rival régional, Pékin.
Pendant ce temps, grâce à une série de dépenses prévues dans le budget de la défense, comme l'achat d'équipements de défense antimissile tels que les intercepteurs SM-3 Block IIA ou le système de bouclier antimissile terrestre américain, le Japon aura de nouvelles raisons de renforcer son alliance avec les États-Unis. Et même si certains points de vue divergent encore de ceux du président Donald Trump, l'alliance entre les États-Unis et le Japon demeure une alliance stratégique et solide qui suscite la méfiance de la Chine !
Ambition de « pouvoir politique »
Ne se limitant pas à des objectifs tels que la riposte à la Chine, à la Corée du Nord ou le resserrement des relations avec l'allié des États-Unis, les observateurs affirment que la stratégie du Premier ministre Shinzo Abe va plus loin. Rappelons qu'en mai dernier, M. Abe a annoncé un plan visant à créer une armée nationale composée de plusieurs éléments. Bien que la Constitution japonaise stipule que le pays n'est pas autorisé à constituer une force militaire, elle interdit le recours à la force militaire pour faire la guerre à un pays. Cependant, la position des forces militaires japonaises a considérablement évolué depuis la Seconde Guerre mondiale. De plus, le Premier ministre Shinzo Abe nourrit depuis longtemps l'ambition d'être une « puissance politique » et pas seulement une « puissance économique pacifique ». Et il est clair que, dans le contexte de développements régionaux et mondiaux de plus en plus complexes, une « puissance politique » doit disposer d'une force militaire véritablement forte et régulière.
Ainsi, 70 ans après la Seconde Guerre mondiale, en 2015, le Japon a pris la décision historique de réinterpréter les dispositions de l'article 9 de sa Constitution, lui permettant d'exercer son « droit de légitime défense collective ». Avant cela, le gouvernement de Tokyo avait également décidé d'assouplir l'embargo sur les exportations d'armes afin de moderniser son armée, notamment ses forces aériennes et navales, d'accroître son engagement et de relever tous les défis de la région. Si l'on en revient aux récentes initiatives, dont la dernière en date est la création du Corps des Marines, l'opinion publique constate aisément qu'il s'agit d'une feuille de route serrée, planifiée de longue date par le Japon !
Cependant, l'accélération du renforcement et de la modernisation des forces armées japonaises a provoqué une vague de conflits entre les pays. Si les États-Unis, alliés du Japon, l'ont toujours soutenu, des pays comme la Chine et la Russie sont « impatients » et disposeront certainement de stratégies pour y répondre. Bien entendu, la course aux armements dans la région s'intensifiera. On ignore qui en sortira vainqueur ou perdant, mais il est certain qu'une fois le fusil chargé, la situation dans la région risque de devenir instable. Car « personne ne cédera » si un conflit éclate officiellement. Ce serait un scénario extrêmement défavorable pour toutes les parties.


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