La peur du terrorisme extrémiste
(Baonghean) - Le terrorisme extrémiste est repoussé sur de nombreux fronts, mais son spectre hante toujours et a un impact significatif sur les décisions de nombreux pays, en particulier dans le contexte mondial sensible actuel.
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Des manifestants protestent contre l'interdiction d'immigration à New York le 2 février. Photo : AP |
L'Amérique « rétrécit » avec l'interdiction d'immigration
Le 3 février, le juge américain James Robart de l'État de Washington a temporairement bloqué l'interdiction d'immigration signée par le président Donald Trump le 27 janvier, qui interdit aux personnes originaires de sept pays musulmans de venir aux États-Unis.
L’ordonnance vise à bloquer temporairement l’immigration aux États-Unis pour les personnes en provenance d’Iran, d’Irak, de Libye, de Somalie, du Soudan, du Yémen et de manière permanente pour les Syriens – des pays considérés comme comptant de nombreux extrémistes dangereux.
La décision de Trump a déclenché des manifestations aux États-Unis, accompagnées de protestations et de chaos, tandis que des arrestations ont eu lieu dans les aéroports du pays. Plus récemment, le Musée d'art moderne de New York (MoMA) a manifesté sa désapprobation en exposant des œuvres d'artistes soudanais, iraniens et irakiens.
Non seulement au niveau national, la communauté internationale a également condamné ce décret et a déclaré qu'il s'agissait de mesures discriminatoires à l'encontre des musulmans, tandis que la Maison Blanche l'a fermement nié.
Le juge James Robart estime que le décret visant spécifiquement les citoyens musulmans viole l'interdiction de discrimination inscrite dans la Constitution américaine. La Maison Blanche a immédiatement exprimé sa frustration face à la décision du juge.
Dans sa déclaration initiale, la Maison Blanche a déclaré que la décision était « scandaleuse » avant de retirer le mot environ sept minutes plus tard, tout en assurant que le ministère de la Justice agirait rapidement pour défendre une décision « correcte et appropriée ».
La Maison-Blanche a expliqué que ce décret visait à assurer la sécurité des citoyens américains face à la menace extrémiste posée par les terroristes arrivant sous couvert d'immigration. Cependant, cet argument semble peu convaincant, les derniers attentats aux États-Unis ayant été perpétrés par des individus sans lien avec les pays figurant sur la liste des pays interdits. Certains analystes estiment que la décision de la Maison-Blanche ne fera qu'alimenter le discours des groupes extrémistes selon lequel les États-Unis mènent une guerre contre l'islam.
Et quelques heures avant la décision du juge James Robart, CNN a publié un sondage dans lequel la majorité des personnes interrogées (53 %) s'opposaient à l'interdiction d'immigration, 55 % des personnes affirmant qu'une telle interdiction équivaudrait à une interdiction des musulmans.
À l'heure actuelle, il est impossible de prédire le sort de l'interdiction d'immigration décrétée par M. Trump, la décision du juge James Robart n'étant que temporaire. Cependant, il est facile de prédire que ce décret rencontrera une forte opposition, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, car il affectera non seulement la société américaine, mais aggravera également le chaos mondial.
Et c'est peut-être aussi vrai que le ministre français des Affaires étrangères, Jean Marc Ayrault, a exprimé son opinion sur l'interdiction d'immigration du président Trump : « Face à un monde instable et incertain, tenter de reculer est une réaction futile. »
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Deux soldats gardent un homme allongé sur le sol après une attaque au couteau dans le centre commercial Carroussel du musée du Louvre, le 3 février. Photo : AP |
La France s'inquiète du terrorisme
La France n'a pas encore échappé au « fantôme » des récents attentats terroristes, mais le matin du 3 février, une attaque au couteau a eu lieu au centre commercial Carroussel du musée du Louvre à Paris.
Vers 10 heures du matin, un homme non identifié s'est approché de quatre soldats à l'entrée du centre commercial. Il portait un t-shirt noir orné d'une tête de mort et un sac à dos. Il a attaqué un soldat français avec un couteau. Il a crié « Allah Akbar » (Dieu est grand) avant d'attaquer les soldats et a été abattu.
Selon les premières informations de l'enquête, l'auteur des faits est un Égyptien de 29 ans résidant à Dubaï. Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête pour « tentative de meurtre en lien avec une organisation terroriste » suite à cet incident.
Les forces de sécurité ont fouillé le suspect, mais n'ont trouvé ni armes, ni explosifs, ni documents d'identité. Il est à noter qu'il ne figurait pas sur la liste de surveillance des services de renseignement français. D'après les informations recueillies par les enquêteurs sur ses comptes Facebook et Twitter, le suspect possédait un permis de travail à Dubaï, était un supporter de football et était marié.
Il est arrivé en France le 26 janvier après avoir demandé un visa aux Émirats arabes unis (EAU) et prévoyait de quitter la France le 5 février. Il a loué un appartement dans le 8e arrondissement pour 1 700 euros pour une semaine et a acheté deux couteaux dans une boutique du 11e arrondissement pour 680 euros le 28 janvier, deux jours seulement après son arrivée à Paris.
Son activité sur Twitter a connu un pic dans les 24 heures précédant l'attaque. Environ une heure avant l'attaque, il avait publié au moins dix messages tels que « Pourquoi ont-ils peur de l'émergence de l'État islamique (EI) ? », « L'EI protège le territoire et l'honneur des musulmans », « Ils combattent au nom de Dieu et n'ont pas peur ».
Quant à la dernière ligne Twitter en Arabie, s'il en est l'auteur, il semble s'agir d'une annonce du plan à venir avec les messages « Pas de compromis », « Pas de retour en arrière », « Pas de paix dans la guerre » et une ligne de statut dans un anglais confus « Vous n'êtes pas Donald Trump et plus encore... à partir de maintenant, votre nom officiel est : Donald Duck ».
Les enquêteurs et les procureurs français clarifient le mobile du crime du suspect et se montrent très prudents dans leurs conclusions car dans moins de 3 mois la France organisera officiellement l'élection présidentielle de 2017.
Nombreux sont ceux qui n'excluent pas que l'attaque ait été menée par des extrémistes isolés afin d'affaiblir et de s'attaquer à l'économie et de punir leurs actions contre l'État islamique. Quels que soient les résultats finaux de l'enquête, la sécurité demeure le principal défi auquel la France est actuellement confrontée, notamment à l'approche de l'élection présidentielle.
Chu Thanh